Vous connaissez l’adage la même attaque ne fonctionne pas deux fois sur un Chevalier ? Et bien c’est le constat malheureux que l’on tirera à la conclusion de ce test de Saint Seiya Brave Soldiers, et sur bien des points.

Gravissons ensemble les marches des 12 maisons du foutage de gueule, voulez-vous ?

Pegasus, No Fantasy

Passé la petite introduction originale animée sympathique mais très générique (normal me direz-vous, mais comprenez par-là sans saveur) on se retrouve dans le menu de jeu, qui s’avère correct niveau contenu. Premier constat : les voix sont japonaises par défaut ! Voilà qui est bien, et Dimps a visiblement écouté ce que les fans hurlaient depuis des années. Malheureusement, les développeurs les ont un peu trop écoutés mais j’y reviendrai. On constate bien vite que la modélisation des personnages est un cran au-dessus de l’épisode précédent, avec un Cell-Shading des plus corrects et ce, même au niveau des armures. On ne va pas crier à la révolution, mais les personnages commencent à avoir un rendu appréciable, proche d’un animé, sans ressembler à des poupées sans vie.

L’épopée cosmique vous plongera dans 3 époques différentes, à savoir la Bataille du Sanctuaire, Le réveil de Poséidon et enfin l’affrontement contre Hadès. Il n’y a guère que l’arc de Poséidon qui n’avait pas encore été traité, et retrouver enfin les 3 arcs ensemble et non sur des galettes séparées fait passer la pilule un peu plus facilement.

Puis on déchante vite. Le jeu ayant eu la bonne idée de ne garder que les combats contre les différents chevaliers en jetant aux oubliettes les phases de Beatm Up, on se retrouve à enchaîner les combats contre les chevaliers d’or, souvent en deux fois deux manches, le jeu tentant de suivre un peu le déroulement scénaristique des affrontements.

Si les modèles 3D des personnages se sont améliorés, je n’en dirais pas tant des décors, souvent pauvres. Nuançons tout de même, les décors de la série n’ont jamais brillé non plus, donc je dirais qu’ils sont relativement fidèles.

Un tour dans la sélection des personnages nous apprend que nous avons juste les Saints de Bronze disponibles au départ, mais 58 emplacements sont prévus en tout ! Voilà qui promet un roster à la hauteur !

Que nenni, gentil lecteur. Il y a bel et bien de nouveaux personnages, issus des 3 arcs narratifs, mais nombreux sont ceux qui font doublons ! Ainsi, nous avons 5 versions de Seiya, 4 de Shiryu, 4 autres de Hyoga et 3 pour Ikki et Shun. Jabu de la Licorne et Ichi de l’Hydre répondent aussi présent. On y ajoute les 12 chevaliers d’Or (plus une version sans armure pour le Cancer et 3 versions de Saga, incluant l’armure vide) et 5 clones en Surplis d’Hadès, Sion du Bélier, 3 spectres, les Marinas, incluant Canon dans sa version Dragon des mers et Gémeau, Marine, Shaina , Orphée pour l’argent, Poséidon, Hypnos, Thanatos, Hadès et – nouveauté – Athéna elle-même dans son armure. Comprenons alors que les 58 personnages promis sont fortement réduits à ce qu’on connaissait déjà, ou presque.

Notons que pour ceux que ça intéresse, nombre de skins sont disponibles en téléchargement moyennant finance, comme l’armure d’Odin, ou Sion du bélier en armure d’Or.

Les attaques Big Bang en imposent... quand elles passent
Les attaques Big Bang en imposent… quand elles passent

Galaxian War

Nouveauté de cet épisode, le Tournoi Galactique est présent en local comme en multijoueur, dans une arène dédiée de la Fondation Graad pour des affrontements allant jusque 8 chevaliers, plusieurs niveaux de difficultés se déverrouillant au fil des victoires. C’est idiot, mais il est plaisant d’enfin retrouver ce mode dans un jeu Saint Seiya, d’autant que le titre s’y prête bien. Cerise sur le gâteau, les dégâts s’affichent en KGW, de la même façon que dans la série, pour les amoureux des détails. Dommages que la totalité des Saints de bronze ne soit pas disponible.

Autre mode, le mode Survie vous confronte à plusieurs ennemis de force grandissante, mais avec une seule et même jauge de vie. Un mode Entraînement vient compléter ce menu somme toute classique mais complet, outre les sempiternels collections de figurines, cartes et cinématiques d’attaques à déverrouiller en jeu.

Kagebunshin no Cosmo !

Je disais plus haut que les développeurs ont un peu trop écouté les joueurs cette fois. En effet, ces derniers clament depuis des années qu’il faut laisser la licence à Cyber Connect, suite au succès des adaptations de Naruto (enfin, surtout le second épisode, vous savez ce que je pense du troisième), et si Dimps est toujours aux commandes, le studio s’est très largement inspiré du système de combat du ninja blond pour Brave Soldiers. Enchaînement de coups faibles avec Carré, forts avec Triangle, L2 pour charger le Cosmos, et cette même touche couplée à une des autres pour une attaque spéciale, voire un rush rapide vers l’ennemi. Une chope différente par personnage est également disponible via la pression conjointe de la garde (L1) et dune touche d’attaque. La permutation hyper permissive est même présente, contre une jauge de Cosmos, il est possible de se téléporter derrière son assaillant alors qu’il tente de vous placer un combo, et ce avec n’importe quelle attaque, même spéciale ! Une maniabilité qui se prête assez mal à l’univers, mais qui pouvait pour le coup rendre les joutes très nerveuses.

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Hélas, ici encore, les combats sont extrêmement mous, le moindre combo pouvant être esquivé par la permutation, et les coups s’enchaînant assez mal, on peine à varier son jeu quel que soit le chevalier utilisé. Il y a bien moyen de projeter l’ennemi en l’air pour poursuivre ses attaques dans un ersatz de juggle, mais cela est tellement limité ou hasardeux qu’on ne dépense pas les deux jauges requises (une pour envoyer, l’autre pour poursuivre) pour essayer de placer cette technique.

Les coups spéciaux sont bien entendu de la partie, mais s’esquivent si facilement qu’il faut presque jouer avec les bugs de la permutation (certaines attaques infligeant des dégâts dans le dos de celui qui la lance) pour les rendre utile. Si l’ordinateur est au final assez idiot et très prévisible, n’espérez pas toucher un joueur humain avec vos météores ou votre exécution de l’Aurore ! Les plus rapides effectueront un pas de côté pour éviter l’attaque, tandis que les plus lents se mettront simplement en garde, qui protège de tout dégât.

S’il est possible de briser cette garde en s’acharnant un peu, la seule attaque capable de la traverser reste la fameuse attaque Big Bang, unique par personnage, et parfois par skin. Un effort a été fait sur leur mise en scène, de meilleur acabit que dans les épisodes précédents et rappelant ici encore les attaques spéciales de Naruto (mention à l’attaque Big Bang de Seiya en God Cloth qui plagie allègrement le Rasengan). Très puissante, surtout quand on active le Septième Sens (dont c’est la seule utilité), elle est capable de vider les trois-quarts de la jauge adverse, mais encore faut-il la placer car en effet, outre la petite animation qui se lance, il faut le plus souvent être au corps à corps de l’ennemi et que celui ne bouge sous aucun prétexte pendant la seconde où vous lancez l’attaque ! Coûtant 3 jauges de Cosmos, vous la lancerez la majeure partie du temps dans le vide, et elle ne passera au grand jamais contre un joueur humain ! Pour preuve, la seule manière de voir à quoi ressemble l’attaque de votre chevalier est d’attendre que l’IA recharge sa jauge de Cosmos, instant pendant lequel l’ennemi est totalement vulnérable. Autant dire que c’est inutilisable en jeu

Saint Seiya Execution !

Autre grosse déception : le mode Épopée Cosmique n’est constitué que d’écrans fixes piqués à la série animée, certes entièrement doublés, mais proche du niveau zéro (absolu) de la mise en scène. On aura vite fait de passer toutes les séquences de dialogues pour passer le plus vite possible aux combats. Dommage, le moteur graphique pouvait permettre une mise en scène de lhistoire convaincante

Les combats sont le plus souvent découpés en plusieurs phases, un premier affrontement de deux manches suivi dune petite cinématique, puis deux nouvelles manches avec des modifications de caractéristiques, l’ennemi gagnant un pourcentage de dégâts supplémentaire, ou une jauge de Septième sens pleine, alors que votre cosmos se recharge plus rapidement ou que votre défense est en berne (l’exemple le plus frappant est évidemment ce nudiste de Shiryu qui s’amuse toujours à virer son armure, vous octroyant un malus de défense, tandis que l’ennemi gagne en puissance).Une façon plutôt cohérente de diversifier les combats, surtout quand il faut enchaîner 4 combats d’affilée contre le même ennemi.

Un système de défis vient sincruster dans les combats de lépopée, vous demandant de compléter certains objectifs pendant vos affrontements, comme réaliser des combos dun certain nombre de coups (bonne chance), bloquer x attaques, terminer le combat par un type spécifique dattaque, gagner avec 90% de votre barre de vie ou une note de A minimum, etc Rien de transcendant, mais il faut souligner que cela donne une certaine direction aux combats, évitant de refaire encore et encore les mêmes actions pour plier les batailles de façon automatique. La réussite de ces objectifs influe sur divers bonus à débloquer, comme des objets de la collection, le pourcentage d’accomplissement de l’arc ou l’obtention d’orbes, ces éléments de personnalisation pour booster vos chevaliers, uniquement utilisable dans les modes annexes.

Conclusion.

As-tu déjà ressenti mon Cosmos intérieur ? Oui, profondément.

Bref, on ne peut pas dire que Brave Soldiers relève le niveau. Pire, il fait le minimum syndical sur tous les plans ! Seuls les modes Survie et Galaxian War élèvent un peu le niveau, le challenge étant sinon inexistant. Exit les phases de Beatm Up ou la gestion des chevaliers dOr façon Tower Defense des épisodes PS2 qui – à défaut dêtre bons – proposaient des idées à creuser.

Avec un gameplay calquant de mauvaise façon les derniers jeux Naruto, une mise en scène risible, des attaques molles et pour la plupart inutiles, Saint Seiya Brave Soldiers à l’outrecuidance de se payer bon nombre de DLC esthétiques et de faire payer une édition collector avec une figurine à 120 ! On peut être fan, mais ce titre frôle de très très près linsulte, tant aux afficionados des jeux de combats que des amoureux de lunivers de Kurumada.

Une chose est certaine : nous faire acheter ce type de jeu, ça ne fonctionnera plus !

Saint Seiya Brave Soldiers

  • Développeurs Dimps
  • Type Combats mollasons
  • Support PS3
  • Sortie 22 Novembre 2013

Y’a bon!

  • Le Galaxian War
  • Attaques Big Bang réussies
  • Du mieux niveau modélisation

Beuargh!

  • Système de combat mou
  • Mise en scène inexistante
  • IA demeurée
  • Attaque Big Bang impossible à placer
  • DLC de la honte
  • Les clones du roster
  • … repompé des autres jeux
  • Minimum syndical sur tous les plans
  • On s’en fout des cartes à collectionner !
  • Asgard un jour, c’est possible ?
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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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