Je vais être franc avec vous, je n’avais strictement jamais entendu parler de MeiQ Labyrinth of Death avant de me voir proposer cette review par mon gentil collègue Titiks. Après un petit tour sur Google m’ayant franchement refroidi grâce à la dose habituelle de fan service mise en avant, je me suis attaqué à ce titre avec un a priori plutôt négatif. Cependant, un bon dungeon crawler se cacherait-il derrière tout ceci ?

Robot Oppai Wars

On ne peut pas dire que MeiQ Labyrinth of Death ait été un jeu très médiatisé par la presse francophone. Un petit tour rapide sur Google et un visionnage du trailer ne nous disent d’ailleurs pas grand chose à part que l’on doit s’attendre à un dungeon crawler au character design particulièrement suspicieux et à des méchas. Pas très vendeur jusque là…

meiq labyrinth of death chara design
T-Tu… es sûr que c’est bien un jeu tout public ? Mais oui ! Pourquoi cette question ?

Pratiquement l’intégralité des personnages du jeu (même les NPCs) sont des filles aux formes complètement improbables habillées avec le moins de tissu possible. Pour autant que vous connaissiez un peu les « codes » utilisés par les illustrateurs Japonais, le style d’artwork montré ci-dessus devrait faire retentir votre alarme « Hentai – NSFW (Not Safe For Work) » et vous faire passer votre chemin pour peu que ce ne soit justement le type de jeux que vous recherchez bande de coquinous…

A mon sens, cette première impression que donne MeiQ est ce qui va le desservir car elle est en fait complètement à l’opposé de ce qui vous attend réellement. Ceci est d’ailleurs déjà en train de se vérifier étant donné que nos amis Australiens réputés pour avoir la censure facile ont déjà interdit la sortie du titre sur leur territoire.

Après avoir fini le scénario principal, je suis persuadé que cette censure est uniquement basée sur un a priori négatif à propos du character design car MeiQ est franchement innocent par rapport à d’autres jeux Compile Heart. En effet, MeiQ ne contiendra aucun dialogue graveleux, événements mettant en scène les personnages dans des situations douteuses ou d’autres éléments qui pourraient être considérés comme inappropriés si on fait abstraction du character design. Les amateurs de jeux olé-olé seront donc déçus car ils n’y trouveront pas leur compte et les amateurs de JRPG plus classiques risquent de passer à coté du titre par peur de tomber sur un jeu érotique.

Il nous faut un scénario

Ce sujet polémique étant clarifié, il est temps de vous conter l’histoire de MeiQ Labyrinth of Death. Malheureusement, ça tient plus ou moins sur un ticket de métro.

Le monde est à l’arrêt. La planète ne tourne plus, c’est la cata. Cependant, ne désespérons pas, c’est déjà arrivé par le passé et un puissant mage avait réussi à arranger la situation comme un vrai IT guy en rebootant la planète grâce à une clé magique ! Cette fois, 5 jeunes magiciennes ont été recrutées pour tenter de réaliser à nouveau cet exploit. Elles devront pour ce faire parcourir 5 donjons labyrinthiques afin de former un contrat avec les 5 divinités élémentaires (eau, feu, forêt, terre et métal) et pouvoir atteindre la « salle serveur » où elles pourront tout rebooter.

L’histoire n’ira malheureusement pas chercher beaucoup plus loin que ça. Bien entendu, des méchants viendront vous mettre des bâtons dans les roues mais tout le scénario sera une succession de contrats à passer avec les divinités dans différents donjons jusqu’à l’affrontement final contre le gros pas beau qui vous empêche de faire votre reboot.

MeiQ labyrinth of death ennemis
Les vilains ont l’air vilain, bien que celui de gauche a l’air un peu teubé

Toutefois, une fois l’histoire terminée, vous aurez accès à une phase de post-game dans laquelle de nouveaux donjons vont se débloquer et rallonger considérablement la durée de vie du titre. Notez qu’il nous a fallu un peu moins de 20 heures pour finir le scénario principal et que le post game semble proposer autant de contenu avec au moins un nouveau donjon par élément. Bref, le titre propose une durée de vie raisonnable mais somme toute un peu courte si on ne regarde que le scénario principal.

Je suis perdu

En termes de gameplay, MeiQ fait dans le classico-classique avec un dungeon crawler à la première personne comme on en voit beaucoup sur PS Vita ces derniers temps.

Vous aurez donc droit à une ville « hub » représentée par un menu textuel sur une image fixe d’où vous pourrez soit sélectionner un des donjons à explorer, le magasin, la forge, l’auberge ou le temple.

MeiQ Labyrinth of Death porte assez bien son sous-titre de « Labyrinth » car les donjons seront parfois assez longs à explorer. Ils comportent généralement entre 5 et 10 étages et on y trouvera un bon lot de passages à sens unique, télé-porteurs ou mécanismes à activer pour ouvrir des portes. Toutefois, pas de cases piégées comme dans d’autres titres du genre pour éviter de trop vous frustrer. Pas si « of Death » que ça ce labyrinthe.

MeiQ Labyrinth of death carte
J’ai trouvé la sortie !

Explorer ces donjons labyrinthiques est cependant facilité par une fonctionnalité qu’on ne retrouve pas souvent dans les dungeon crawler Japonais : un espèce de dash. En maintenant une touche appuyée, vous pourrez foncer tel un cabri sur la carte jusqu’à rencontrer un mur, si vous maintenez cette touche enfoncée, vous ferez une rotation automatique et continuerez à foncer jusqu’au mur suivant. La seule chose pouvant arrêter votre course folle sera votre pire ennemi : le carrefour (pas le magasin, entendons-nous bien…). Cette fonctionnalité, bien qu’anecdotique rend l’exploration du donjon beaucoup moins fastidieuse.

De plus, bien que le style graphique des donjons ne soit pas exceptionnel, certains d’entre eux ont quand même des textures pas trop moches et il ne sera pas désagréable de s’y promener.

MeiQ Labyrinth of death forêt
Cette forêt est peut-être mieux modélisée que les buissons de FF XV

Un bon système de combat

Le système de combat de MeiQ est clairement ce qui le sauve du naufrage. Bien qu’encore une fois assez classique, ses subtilités le rendent assez agréable.

Lors d’un combat vous pourrez faire combattre jusqu’à 3 personnages et leur assigner le gardien que vous souhaitez. Ces gardiens sont représentés comme des espèces de robots méchas que vous débloquerez au fur et à mesure que vous terminez les donjons. Il sera indispensable de les maintenir en vie, car un personnage non protégé par un mécha ne fera pas long feu. Vous pourrez d’ailleurs complètement customiser vos méchas en changeant leur armure, leurs armes et capacités spéciales. Vous pourrez également faire évoluer l’armure de certains méchas à la forge pour leur donner un bon gros coup de boost et leur attribuer un nouveau look.

MeiQ labyrinth of death craft
Vous pourrez faire « évoluer » vos méchas pokemon à la forge et même leur donner un petit surnom.

Les combats se dérouleront au tour par tour avec un ordre dépendant de la statistique de vitesse de vos personnages. Mon gros fat tortank ci-dessus étant bien lent, il agira quasiment toujours en dernier.

Là où le système devient plus intéressant c’est que chaque couple magicienne-robot pourra soit déclencher un sort de la magicienne (buff, débuff, attaque de zone), soit faire agir le mécha. Le hic est que quand votre magicienne effectue une action vous risquez que la prochaine attaque de l’ennemi vienne directement diminuer vos HP plutôt que les GP de votre robot protecteur. Si par malheur vous vous retrouvez avec 0 HP et que votre robot était encore intact, tant pis pour vous mais ce « couple » sera HS et ne pourra plus agir.

MeiQ Labyrinth of death turn
Vous pouvez ici choisir de faire agir votre robot ou de switcher vers la magicienne à qui il est associé.

Pour éviter de trop souvent mordre la poussière, il faudra absolument prendre en compte les systèmes de faiblesses élémentaires, d’affinités, mais aussi de bien équiper vos méchas et magiciennes. Pour ce qui est du système de faiblesse élémentaire, rien de sorcier, vous n’allez pas attaquer un élémentaire d’eau avec un lance flamme ou encore utiliser l’attaque bulle d’eau de Tiplouf contre Couverdure comme Joyce Jonathan.

Là où ça devient plus intéressant c’est que les stats de votre robot vont changer en fonction de l’affinité qu’il aura avec sa magicienne. Chacune aura une affinité avec un élément particulier sans compter sur l’héroïne qui peut changer de forme pour avoir une meilleure affinité avec n’importe quel élément. Il faudra parfois prendre ça en compte pour vous constituer une équipe pouvant tenir tête à certains boss plus costauds.

Les stats de vos robots et personnages vont également grandement changer via leurs équipements (armures pouvant évoluer, skills des armes équipées faisant parfois uniquement des dégâts physiques ou magiques) et via des « seeds » que vous pourrez appliquer sur vos personnages et robots. Ce système de seed est complètement OP une fois compris. Ayant voulu aller trop vite, je n’y avais pas prêté attention jusqu’à me retrouver en difficulté contre un boss de l’avant dernier chapitre. Après avoir compris qu’il y avait également des affinités vis à vis des seeds, je me suis retrouvé avec quatre fois (l’argent, MrScintillant, toi-même tu sais) les stats précédentes.

MeiQ labyrinth of death seed
Avec une team prenant bien en compte les affinités élémentaires et avec les seeds adéquates, les stats sont multipliées et on roule sur n’importe quel boss comme pour rire

Il est donc assez chouette de passer du temps à booster ses poké-robots et tester des combinaisons de seeds pour voir jusqu’à quel point vous pourrez faire grimper vos statistiques.

Notez également que la difficulté du titre peut être ajustée en « Normale » ou « Difficile » et qu’il ne sera que très rarement nécessaire de grinder. Et même si vous devez grinder, vous pouvez accélérer les combats en zappant les animations et en répétant les actions du tour précédent. Bref, le système de combat est plutôt chouette et donne enfin un attrait pour ce titre.

Conclusion

Sous une apparence de JRPG olé-olé octroyée par un character design plutôt osé, MeiQ Labyrinth of Death propose en fait un dungeon crawler tout ce qu’il y a de plus classique et sans dialogues graveleux ou scènes inappropriées.

Le titre est particulièrement adapté pour les néophytes voulant s’essayer au genre car il propose des fonctionnalités facilitant l’exploration de donjons qui peut s’avérer fastidieuse dans d’autres titres similaires. De plus, la difficulté est loin d’être insurmontable et le jeu devient même relativement aisé une fois les systèmes de faiblesses élémentaires et de personnalisation des personnages assimilés.

Malheureusement, le revers de cette médaille est que MeiQ ne proposera jamais de réel challenge et ne sera donc peut-être pas apprécié par les hardcore fans du genre recherchant un dungeon crawler bien velu… La durée de vie du scénario principal n’est pas non plus folichonne mais notez bien que le post game réserve de nouveaux donjons à explorer.

Bref, Idea Factory et Compile Heart nous proposent un petit dungeon crawler sympathique et pas prise de tête sur Vita qui s’avère être au final une assez bonne surprise sans pour autant être un indispensable de la portable de Sony.

MeiQ Labyrinth of Death

  • Développeurs Compile Heart
  • Type Dungeon Crawler
  • Support PSVita
  • Sortie 16 septembre

Y’a bon!

  • Un dungeon crawler classique et bien fait
  • Une modélisation 3D honorable pour un jeu PSVita
  • Les fonctionnalités rendant l’exploration moins fastidieuse
  • Le système de personnalisation des gardiens
  • Abordable pour les néophytes du genre

Beuargh!

  • Une histoire anecdotique
  • Un character design inadapté qui donne une mauvaise image au titre
  • Peu ou pas de challenge. Un peu trop simple une fois les mécaniques assimilées.
  • Relativement court
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Papayou

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