Après vous avoir noyés sous les papiers traitant des déboires de Godus et de son créateur Peter Molyneux lors du précédent numéro des Petits Papiers, je reviens avec de très jolies choses. Croyez-moi, faire un choix parmi la pléthore d’articles trouvés par-delà les Internets ces derniers jours ne fût pas chose aisée. De véritables dilemmes cornéliens se sont parfois offerts à moi. Mais sachez que si je me limite à 10 articles par numéro, cela ne veut pas dire que ceux absents de celui-ci n’auront pas leur place dans de prochains épisodes. Je vous ai concocté pour l’occasion un numéro avec de nombreux liens accessibles aux plus anglophobes d’entre vous; ils sont en français. En contrepartie, certains articles en anglais sont très longs mais tous, et je m’y engage (sans toutefois risquer grand-chose), sont passionnants. Pour votre plus grand plaisir mais aussi le mien, celui de vous partager tout ça, j’espère que vous serez rassasiés jusqu’au prochain numéro ! N’hésitez pas à m’emboîter le pas et à proposer vos propres idées d’articles, musiques et vidéos et autres dans les commentaires pour un numéro à venir. On est ici avant tout pour faire découvrir des choses que l’on juge intéressantes et qui gagnent à être dénichées !
Bonne lecture, bon jeu, et un bon week-end !
N.B : Pour accéder aux liens en question, cliquez sur les titres au-dessus des bannières.
Par Chris Thursten, publié sur PCGamer.com
On commence avec du très lourd. C’est un “carnet de route” d’un joueur de Blade Symphony qui essaie d’atteindre le Graal : le rang Master, occupé par seulement 1% des joueurs. Un papier qui traduit à merveille le frisson, la frustration et l’adrénaline que peut procurer un jeu où s’immisce la compétition. Le vocabulaire est très “technique” et propre à Blade Symphony, aussi il faut s’accrocher lors des premiers paragraphes, mais, comme Chris Thursten, il faut persévérer ! La seconde partie de l’article est juste ici.
Par William Audureau & Damien Leloup, publié sur LeMonde.fr
Qui n‘a pas entendu parler de l’arrivée au pouvoir en Grèce d’Alexis Tsipras et ses compères ? L’un d’eux, Yanis Varoufakis, propulsé ministre des finances d’un pays en galère, était auparavant consultant chargé de l’analyse des données statistiques relatives à l’économie au sein de Steam. Rien que ça. C’est Gabe Newell en personne qui l’a recruté pour qu’il puisse l’orienter sur la façon de faire fonctionner les échanges et ventes entre joueurs sur la plateforme de Valve. C’est en français, dans l’excellente rubrique Pixels du Monde, et il y a des choses très intéressantes à apprendre sur les modèles économiques naissants au sein du jeu vidéo.
Par Clément Guillou, publié sur Rue89.com
Vous l’avez sans doute vu passer, ce longform très joli aux airs de post-mortem. Le rachat de Jeuxvideo.com, saga médiatique qui n’en finit plus tant il y a de rebondissements et de zones d’ombre, fait couler de l’encre. Si les salariés de l’entreprise n’ont pas nécessairement le loisir de s’exprimer librement, les quelques déclarations entendues ça et là ne s’accordent jamais. Une page qui se tourne définitivement ou un “niveau supérieur” comme l’annonce le titre du papier ?
Par Richard Moss, publié sur RockPaperShotgun.com
Ah, Civilization. Ce jeu qui aspire sans que l’on s’en rende notre cerveau et notre temps libre. Même quand on n’y joue pas ! Puisqu’ici, RPS se penche sur cette frange de la communauté qui organise des parties uniquement jouées par l’Intelligence Artificielle. La plus connue, qui a débuté il y a quelques semaines, oppose 42 nations sur une carte taille réelle de notre planète. Elle a crée un tel engouement que beaucoup lancent des parties dans le même genre, avec quelques variantes. Un très bon papier sur des joueurs qui regardent jouer leur ordinateur – et non plus des humains – comme on regarderait du foot, en pleurant les défaites de leurs nations favorites ou en manifestant leur allégresse lors de leurs victoires.
Par Sébastien Beghelli, publié sur Beghelli.fr
Un très très long article sur la manière de créer et gérer la communauté non-officielle d’un jeu vidéo. En l’occurrence celle de Boom Beach. C’est excessivement complet et hautement intéressant, pour qui gère de près ou de loin une communauté, même détachée d’un jeu vidéo. C’est un vrai retour d’expérience, excellemment documenté, comme le suggère le titre, sur une année entière.
Par Dave Tach, publié sur Polygon.com
Un bref article qui résume une conférence de Jonathan Dankoff à la Games Developers Conference qui se déroule en ce moment. Ce monsieur est depuis peu le premier à avoir instauré un système de bêta test des scénarios de jeux. A une époque où la narration a pris une place non-négligeable dans les grosses productions, Dankoff explique son processus en détail et les difficultés auxquelles il doit faire face. Soyons honnêtes, malgré les promesses, les histoires des derniers jeux d’Ubi ne sont pas vraiment folles et on espère remarquer une différence dans les années à venir via le travail des acolytes de Jonathan Dankoff.
Par Jimmy Whisenhunt, publié sur Kotaku.com
Si l’on suit l’actualité jeu vidéo de plus ou moins près, personne n’a raté le lancement catastrophique d’H1z1. La survival DayZ-like de Daybreaker (anciennement Sony Online Entertainment) a subi le courroux des milliers de joueurs incapables d’accéder à leur jeu à sa sortie. Son lead-designer explique ce qui s’est passé du côté des développeurs à ce moment-là, des tuiles en cascades (quand je dis ça j’ai l’impression de voir Windows 8) à l’incompréhension face aux réactions parfois infondées de la communauté.
Par Aurélien Regard & Pipomantis, publié sur YouTube.com
Cette vidéo d’une cinquantaine de minutes a plus d’un an et demi, mais elle s’est rappelée à mon bon souvenir ces derniers mois à l’occasion de la sortie -en early access- de The Next Penelope. Pipomantis de CanardPC et Aurélien Regard s’attellent à nous expliquer comment créer des jeux de manière basique et rapide, même lorsque l’on y connaît rien. La démocratisation des outils et des game jams ouvre la création de jeux vidéo à tout le monde et c’est définitivement le bon moment pour s’y mettre !
Par Brenna Hillier, publié sur VG247.com
C’est peu dire que le survival a le vent en poupe ces derniers mois. Si l’on a tendance à identifier le mod DayZ pour ArmA II comme le point de départ, certains, à l’image de Minecraft, possèdent des mécaniques propres au genre; en premier lieu viennent les ressources limitées et le crafting. Comme le RPG avant lui, on s’intéresse ici au survival tel qu’il existe aujourd’hui et comment il pourrait probablement influencer certaines mécaniques dans les années à venir.
Par Rab Florence, publié sur Reviewsogihp.tumblr.com
Gardez ce Tumblr sous le coude car il s’annonce savoureux. Rab Florence y teste et critique des jeux auxquels il n’a pas joué. Pour l’instant, seul la review de The Order 1886 est disponible mais le concept est particulièrement drôle à un moment où tout le monde s’insurge et se soulève à propos de certains jeux alors que certains sont incapables de les pitcher.
Par Eigen Lenk, publié sur Itch.io
Pioneers est un jeu indé qui a définitivement la classe. L’aspect visuel old-school (une palette de seulement quatre couleurs est utilisée !) et les possibilités offertes sont alléchantes. Il s’agit d’un RPG d’aventure/exploration où l’on contrôle un groupe de voyageurs partis en quête de richesses et de trésors perdus. Vous devrez collecter des ressources dans un monde généré de manière procédurale, et survivre du mieux que vous pouvez tout en tentant d’inscrire votre nom dans l’Histoire. Rencontrez des tribus aux langages inconnus, construisez vos propres villages de fortune, et immergez vous dans l’univers apaisant de Pioneers, notamment grâce à sa superbe bande-son. Pour l’instant, il s’agit surtout d’une version primitive du jeu, et toutes les fonctionnalités ne sont pas implémentées. Néanmoins, c’est une très belle occasion de découvrir ce jeu superbe et très complet en attendant sa version définitive. Un grand voyage commence par un petit pas !
Je suis persuadé que beaucoup d’entre vous ont eu entre les mains le chef d’œuvre de Naughty Dog, j’ai nommé The Last of Us. Acclamé par la critique pour sa beauté, sa réalisation et sa narration, il faut également souligner l’excellent travail du musicien Gustavo Santaolalla. Argentin de son état, il a composé beaucoup de bandes originales de films, notamment pour le réalisateur Alejandro González Iñárritu. Son style est aisément reconnaissable en particulier grâce aux accords de guitare sèche qui ne sont pas sans rappeler l’ambiance des étendues broussailleuses des pampas. C’est Gustavo Santaolalla qui a d’ailleurs composé la musique du film Carnets de Voyage, dont le titre De Ushuaia a la Quiaca -premier que j’ai découvert de ce musicien- a été utilisé pour un publicité pour le TGV à la télévision française. Récemment, il a composé la bande originale de Relatos Salvajes, de Damiàn Szifron, un film que je vous conseille vivement, tant pour sa force comique que pour sa beauté, et évidemment, sa B.O. Et je vous propose donc pour conclure ce numéro quatre des Petits Papiers de vous abandonner près de 3h aux compositions sublimes de Gustavo Santaolalla qui habillent The Last of Us.
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