« La Légende de Final Fantasy XII » est un nouveau voyage au coeur de la saga que Rémi Lopez nous invite à faire en sa compagnie dans l’univers riche et complexe de Final Fantasy XII. En tant qu’amateur de jeux vidéo et de littérature fantastique, j’étais intrigué par la promesse d’une redécouverte approfondie dans l’un des jeux de la licence que j’ai le moins aimé. Ou le moins compris. Je n’ai pas été déçu car cet ouvrage m’a offert un véritable voyage au cœur d’Ivalice et de sa mythologie.
Le format – calqué sur ceux des livres déjà consacrés à la série – est agréable et invite à la lecture et Rémi Lopez commence son récit avec une introduction dans laquelle il explique comment le jeu a failli passer inaperçu – car sorti à la fin de l’époque dorée du JRPG- avant de finalement connaître un meilleur succès et de gagner sa place spéciale dans le cœur des joueurs.
Le livre est divisé en chapitres bien structurés, chacun explorant un aspect unique de Final Fantasy XII. On y découvre comme toujours les coulisses du développement du jeu et des circonstances entourant sa réédition sous le titre « Final Fantasy XII : The Zodiac Age ». Lopez fournit des informations détaillées sur les défis rencontrés par l’équipe et les décisions cruciales qui ont finalement façonné l’expérience que nous connaissons aujourd’hui. C’est fascinant de découvrir l’amour et le soin qui ont été investis dans cette résurrection.
Nous profitons aussi d’une immersion complète dans l’univers d’Ivalice. Lopez décrit avec maestria les paysages pittoresques, des plaines verdoyantes de la plaine de Giza aux rues animées de la cité royale de Rabanastre. Il explore également les différentes cultures et factions qui habitent cet univers, ajoutant une profondeur incroyable à l’expérience du jeu. Les thèmes profonds présents dans le jeu, tels que la politique, la guerre et l’identité, sont également analysés. Lopez ne se contente pas de traiter le jeu lui-même, mais explore l’ensemble de l’univers qui entoure Final Fantasy XII, incluant les autres jeux se déroulant à Ivalice, comme Final Fantasy Tactics et Vagrant Story. Cette approche globale permet de mieux comprendre les complexités et les subtilités de cet univers riche. L’auteur va même jusqu’à analyser les fondements mythologiques et astrologiques du jeu, expliquant les liens entre les invocations et le zodiaque, ainsi que les révoltes des Espers contre les Occurias.
Le livre se divise en fait en deux parties distinctes, et non en trois comme d’habitude : une première partie consacrée à l’univers du jeu, avec une narration de la trame scénaristique et une étude des personnages, et une seconde partie plus analytique qui plonge dans les mécaniques de jeu, les thèmes politiques et sociaux abordés, ainsi que la musique de Hitoshi Sakimoto. Cette structure rend le livre accessible à la fois aux néophytes et aux fans chevronnés, bien que certains lecteurs pourraient trouver les détails parfois redondants, notamment dans la partie sur les personnages.
Lopez analyse en détail chaque personnage, révélant leurs motivations et leur évolution tout au long de l’histoire. Il explore également la façon dont ces personnages se rattachent à des archétypes littéraires classiques, créant ainsi un lien intéressant entre le jeu et la littérature traditionnelle. La section sur la musique, comprenant une interview du compositeur Hitoshi Sakimoto, offre un aperçu du processus de création de la bande-son du jeu.
Rémi Lopez écrit avec passion, et cela se ressent à chaque page. Son style est à la fois érudit et accessible, bien que certains passages auraient pu être allégés pour éviter quelques longueurs. Toutefois, cette profondeur est aussi ce qui fait la force du livre. En tant que lecteur, j’ai particulièrement apprécié les références précises aux étapes du développement du jeu et à la complexité des relations entre les personnages, même si cela signifie parfois relire certains passages pour bien en saisir toute la portée.
« La Légende Final Fantasy XII » est une fois encore un ouvrage indispensable pour les fans du jeu et de l’univers d’Ivalice. C’est un livre qui demande une certaine implication, mais qui saura ravir ceux qui souhaitent approfondir leur connaissance de cet épisode unique et le plus « Star Wars » de la saga Final Fantasy. Malgré quelques répétitions et une densité parfois intimidante, l’ouvrage se présente comme une véritable bible pour tout passionné de RPG, et un bel ajout à la collection Third Editions.
L’objet : L’illustration et la couverture
La couverture conçue par Johann Blais pour La Légende Final Fantasy XII adopte une approche minimaliste, avec un fort accent sur le centre de l’image. Au cœur de la composition, on distingue l’emblématique figure stylisée en doré qui rappelle le masque emblématique de Gabranth, un personnage central de Final Fantasy XII. Ce choix centralisé guide naturellement le regard vers le titre du livre, renforcé par l’utilisation d’une police de caractère classique et sobre qui évoque avec élégance le sujet traité, dans la même veine que les autres livres de la collection Final Fantasy.
Le texte est positionné de manière à ne pas empiéter sur l’illustration, tout en restant suffisamment visible. Les marges blanches qui entourent le design permettent à l’illustration de respirer, accentuant la pureté et l’élégance générale de la couverture. Le choix de couleurs est résolument sobre et élégant. Le blanc dominant symbolise la pureté et laisse toute la place aux éléments graphiques de s’exprimer sans distraction. Le doré, utilisé pour l’illustration centrale, évoque la noblesse et la majesté, des thèmes récurrents dans l’univers de Final Fantasy XII.
L’usage limité de la palette chromatique permet de concentrer l’attention sur l’essentiel, tout en suggérant un sentiment de luxe et de sophistication. Le doré attire l’œil et confère une certaine solennité à l’ouvrage, alignée avec le prestige de la saga Final Fantasy.
Johann Blais est un illustrateur et designer graphique français connu pour ses collaborations avec des éditeurs comme Third Editions. Son style se caractérise par une utilisation précise de l’espace, une grande attention aux détails et une palette de couleurs soigneusement calibrée pour créer des œuvres à la fois simples et puissantes. Blais se distingue par sa capacité à capturer l’essence d’un sujet tout en adoptant une approche minimaliste qui met en avant l’élégance et l’efficacité de la communication visuelle. Ses œuvres ont la capacité de combiner des éléments traditionnels avec une sensibilité contemporaine, ce qui les rend à la fois intemporelles et modernes.
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