Bon, une précision d’importance s’impose : hasard des disponibilités, les pros de l’équipe concernant le monde Jojo’s Bizarre Adventure n’étaient pas disponibles pour cette critique. C’est donc moi qui m’y colle, parfait néophyte de l’univers particulier d’Araki, mais adepte des adaptations manga. Qu’à cela ne tienne, j’ai donc tenté de rattraper mon retard en regardant au moins le premier Arc concernant l’affrontement entre Jonathan et Dio !

OH MY GOD ! Mais pourquoi ils ont des trucs appelés “Stands” qui ressemblent à des Personas dans le jeu ? Et en plus, c’est une histoire originale qui ne va donc rien m’apprendre de plus et qui se plaît à mélanger tous les Arcs et toutes les époques !

Et ben on n’est pas sorti de l’auberge…

On est rapido presto introduit à chaque Arc, mais guère plus
On est rapido presto introduit à chaque Arc, mais guère plus

Stand by me

Bon blague à part, on rentre assez vite dans le bain et l’histoire débute alors que Jotaro Kujo porte le coup fatal à Dio Brando (Arc 3 – Stardust Crusaders – je viens donc de me spoiler la face en moins de 10 secondes), l’occasion de tester le système de combat 3D, par opposition à All Star Battle sorti sur la génération précédente. Et c’est un joyeux bordel.

Bonjour, je suis un personnage prétexte
Bonjour, je suis un personnage prétexte

Si la première arène est simple et dégagée, il n’en sera pas de même pour les suivantes, toutes  tirées du manga et de ses différents Arcs, mais j’y reviendrai. Un premier combat mano a mano entre Jotaro et Dio pour appréhender les commandes qui se veulent des plus simples : carré pour attaquer et enchaîner les coups, triangle pour porter un coup impossible à bloquer, la combinaison des deux pour finir sur un coup qui fait valser l’adversaire, croix pour sauter, R1 pour une technique unique au personnage, R2 pour bloquer, L2 pour courir vers l’ennemi, R3 pour locker l’adversaire… jusqu’ici tout va bien.

En mode histoire il faut déloquer les attaques des personnages
En mode histoire il faut déloquer les attaques des personnages

En haut à gauche, dévorant une belle partie de l’écran, le jeu m’indique qu’une pression sur la touche L1 me donne accès aux coups spéciaux… ou au coup spécial de Jotaro dans ce cas précis, puisque dans le mode histoire, il faudra débloquer toutes les attaques spéciales et les améliorations à coup de points d’expérience récupérées après chaque combat, dans un arbre de compétences. Qu’à cela ne tienne, je pulvérise Dio à coup de “Ora ora ORA ORA !” et assiste à la première réelle cinématique de l’histoire. Si les personnages sont assez raides, on peut dire qu’ils sont visuellement fidèles au manga, grâce au sacro-saint Cell-Shading plutôt bien utilisé. Par contre, oubliez tout de suite la mise en scène à la “Naruto”, nous ne sommes clairement pas dans les mêmes budgets. On se contentera de face-à-face bien posés le plus souvent.

Stone Ocean

Alors que Jotaro et le “Vieux Joestar” (j’ai mis du temps avant de réaliser que c’était en fait Joseph “Oh My God” Joestar de l’Arc 2) raccompagne Jean-Pierre Polnareff (ça ne s’invente pas) issu des pires compétitions de body-building des années ‘80, SpeedWagon déboule subitement, cherchant l’aide de Jotaro. Nous n’en saurons pas plus pour le moment car deux alliés bien connus de Jotaro et Jean-Pierre déboulent pour les attaquer, marmonnant des choses incompréhensibles à propos d’un Cadavre Divin et d’un Grand Souverain. Le hic, c’est qu’ils sont sensés être morts contre Dio et dégagent une aura néfaste (on passera sur le fait que l’un d’eux soit un cabot maniant un Stand). Second combat et nous voici dans le cœur du jeu : les affrontements en duo.

Si ce procédé plaira sans doute aux fans de la saga grâce à ses nombreux clins d’oeil, cela perdra complètement les néophytes

Au centre du titre ces affrontements font la part belle aux attaques combinées et aux combos entre alliés. Le gameplay s’étoffe alors, puisqu’en plus de déchaîner les coups spéciaux – soumis à un court cooldown – on s’arrange pour utiliser les combos à deux voire les techniques ultimes mettant en scène les deux protagonistes de concert dans une attaque dévastatrice et visuellement impressionnante. Mieux, suivant le duo formé, l’attaque ultime pourra être soit une simple combinaison de deux attaques spéciales, soit une attaque complètement inédite, à l’image de “l’angle parfait” formé par Jolyne et Jotaro. Bref, les combats dépotent pas mal et sont un véritable hymne aux coups spéciaux – à défaut d’être techniques ou variés. Une fois l’un des adversaires vaincu, le Transfert d’âme assure au survivant un gain de puissance temporaire, histoire que la fin du combat en 2vs1 ne soit pas trop simple. En sus des quelques bonus à ramasser sur la surface de combat, il sera possible de balancer des objets à l’ennemi, ou de les piéger, suivant le personnage incarné.

Les attaques spéciales ont une sacrée patate, faut bien reconnaître
Les attaques spéciales ont une sacrée patate, faut bien reconnaître

Le mode scénario, sorte de Xenoverse, vous fera traverser toutes les époques de la série, et rencontrer tous les “Jojo”, alors que les “Anomalies” du Grand Seigneur perturbent le cours naturel des événements en ramenant à la vie d’anciens alliés ou ennemis pour mettre la main sur les morceaux du Cadavre Divin. Le déroulement de l’aventure se répète alors inlassablement : Jotaro et ses alliés arrivent à une époque précise du manga, rencontrent le Jojo de l’époque, affrontent des ennemis possédés, la plupart s’enfuient après le combat, tandis que d’autres sont soignés grâce au Cadavre et rejoignent le groupe. Et on recommence pendant 9 chapitres. Je m’arrête ici pour le déroulement de l’histoire car celui-ci se voit quelque peu chamboulé à partir de là. Sachez seulement que vous affronterez aussi Darby par deux fois lors de parties de poker où le bluff et la triche sont maîtres-mots.

Ora ora ORA ORA !

Si ce procédé plaira sans doute aux fans de la saga grâce à ses nombreux clins d’oeil, cela perdra complètement les néophytes comme moi. Mais c’est d’avantage la répétitivité du schéma qui est dérangeante, voire ennuyante. Heureusement, le rythme s’accélère dans le dernier tiers – et heureusement – en plus d’apporter à notre fine équipe de nouvelles compétences. Tous les Arcs ne se valent pas. Certains ennemis ne sont clairement là que pour faire de la figuration, certains alliés ne seront clairement jamais plus utilisés – faute d’intérêt – et un énorme déséquilibre se fait sentir. En effet, le roster étant impressionnant, il va sans dire que la majorité des personnages sont défavorisés comparativement aux ténors. Je pense principalement à Johnny, campé sur son cheval, que le moindre coup fait valser par terre. Il doit alors pitoyablement ramper et attaquer à distance – son seul pouvoir ou presque – en attendant la recharge de son coup unique lui permettant seulement de remonter à cheval… QUI a sincèrement envie de jouer ce personnage ? A la rigueur Diego est lui aussi un cavalier, mais il est aussi efficace à cheval qu’à pied. D’autres manieurs de Stand se voient aussi défavorisés par la maigreur de leur palette d’attaque.

Vous trouverez certainement votre chouchou là-dedans
Vous trouverez certainement votre chouchou là-dedans

Autre déconvenue : la caméra. Jeu 3D oblige, la caméra joue un rôle important, et il va sans dire qu’ici elle est d’avantage saoule qu’efficace. Les arènes étant construites suivant les décors de la série, on se retrouve dans des niveaux intéressants du point de vue construction et évolution (le Manoir Joestar qui s’enflamme peu à peu durant l’affrontement, des toits de maisons où il faut éviter de tomber, Cap Canaveral et sa gravité perturbée…), mais la vue se retrouve souvent bloquée par un élément de décor, ajoutant à la confusion des affrontements à 4 un je-ne-sais-quoi d’illisible.

Le découpage en chapitre est similaire aux Arcs
Le découpage en chapitre est similaire aux Arcs

Oh bien entendu, je ne vous ai que sommairement parlé de la touche R3 servant à locker votre adversaire. Eh bien, dites-vous qu’en fait elle sert aussi à tourner la caméra ! Alors soit vous ne lockez rien du tout et vous déplacer vous-même lentement la caméra, soit vous lui faites confiance et vous concentrez la vue sur l’ennemi. Mais la fonction du bouton change, le moindre accro sur le stick switchant d’un ennemi à l’autre, perturbant d’autant plus la lisibilité déjà pas folichonne des combats. De plus, certaines phases flirtent d’avantage avec le Beat’m Up mou, vous obligeant à massacrer des hordes d’ennemis faiblards (oui, ok, des vampires quoi) dont le nombre ne suffit pas à donner le moindre défi au joueur.

Au terme de chaque affrontement, vous débloquerez des points d’expérience à dépenser dans l’arbre de compétence de chaque personnage, des points de “Jojolité” vous seront aussi attribués en fonction de votre style de jeu. Ces points serviront principalement à débloquer des costumes pour chaque personnage dans la boutique du jeu et autres petites personnalisations, qui cependant peuvent aussi être obtenues durant l’aventure en détruisant les éléments du décors. On vous lancera aussi à la chasse aux timbres cachés dans les niveaux d’exploration (qui sont en fait les arènes du jeu que vous pouvez explorer librement, discuter avec vos alliés ou relancer des combats contre des ennemis plus puissants) ne débloquant au final que des petites personnalisations aussi.

Non
Non

Les autres modes de jeu sont assez pauvres, allant du Versus (avec tous les personnages et les capacités débloquées cette fois) au jeu en ligne, en passant par le glossaire qui se complète au fil du jeu ; néanmoins, le mode solo saura vous occuper de nombreuses heures, et se révélera être une petite sucrerie pour les fans, qui y retrouveront tous leurs héros et ennemis préférés.

Conclusion

Jojo’s Bizarre Adventure Eyes of Heaven se dote ici d’une histoire originale sur base d’un voyage dans le temps (mais pas que) qui se permet de balayer toutes les époques du manga sans trop prendre la peine de présenter les histoires auxquelles elles se rapportent. Ceci en fait donc un jeu à destiner quasi exclusivement aux adeptes de ce très long manga (plus d’une centaine de tome), et pas trop regardants au gameplay. Brouillon et relativement limité, celui-ci cantonnera sans doute les joueurs à sélectionner les quelques pointures au détriment du très grand choix offert par le roster afin de revivre les combats les plus mémorables. Si les arènes ont le mérite de toutes proposer une petite feature sympathique, leur construction ne se prête pas tellement aux affrontements nerveux, mais demande souvent une attention particulière pour s’y déplacer correctement. Bref, un jeu étrange pour un univers bizarre… L’appréciation ci-contre pourra varier si l’on est à la recherche d’un jeu Jojo sympa ou d’un jeu de combat sympa.

M’en vais lire le manga, moi, tiens…

Jojo’s Bizarre Adventure : Eyes of Heaven

  • Développeurs Bandaï Namco
  • Type Stand de Barbapapa
  • Support PS4, PS3
  • Sortie 01 Juillet 2016

Y’a bon!

  • Les personnages bien modélisés
  • Un roster énorme
  • Une histoire originale qui balaye toutes les époques
  • Les environnements travaillés
  • L’aspect évolution des personnages en mode histoire
  • Les attaques ultimes spécifiques à certains duos
  • Une durée de vie satisfaisante pour le mode solo

Beuargh!

  • Des animations raides
  • Pour les fans seulement
  • Le mode histoire très répétitif
  • Les environnements alourdissent les combats
  • La caméra
  • Le déséquilibre entre les personnages
  • L’exploration inutile

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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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