Cela fait maintenant plusieurs mois que Marvelous nous tease la sortie de Fate Extella : The Umbral Star, le dernier jeu issu de la célèbre licence Fate Stay Night étant sorti en Novembre 2016 au pays du sushi levant. C’est donc ce 20 janvier, peu après la sortie japonaise pour une fois, que débarquent Nero et sa bande sur nos PS4 et PS Vita. On vous livre ci-dessous notre ressenti sur ce titre mélangeant beat them all et visual novel.
Mytho-logie
Fate est une série aujourd’hui hyper populaire au Japon et même en dehors qui a été déclinée en une multitude d’adaptations. On compte plusieurs jeux vidéo, manga, light novel ou encore animes (sans compter la pléthore de fan art ou doujinshis ; pixiv est aujourd’hui inondé d’illustrations de Fate Grand Order, un des deniers opus sortis sur mobiles).
Fate Extella est le dernier né de la série, un jeu hybride mélangeant visual novel et beat them all.
Malgré la multitude de titres de la série, il n’est cependant pas nécessaire d’en savoir beaucoup sur celle-ci avant de se lancer dans l’aventure de Fate Extella. Toutefois, un minimum s’impose. Voilà le topo, tous ces titres mettent en scène une guerre entre plusieurs tandems voulant s’approprier le Saint Graal, relique permettant d’exaucer tous les voeux. Ces tandems ont la particularité d’être composés d’un « maître » ou « magi » et d’un « servant », une entité invoquée par le « magi » lui servant (sic) à la fois d’arme et de partenaire dans cette guerre.
Les servants ont un background très particulier de par le fait qu’ils sont l’incarnation « presque fidèle » d’un personnage historique de l’humanité. En effet, on retrouvera Archimède, l’empereur Néron, le roi Arthur, Jeanne d’Arc et bien d’autres. Toutefois, ils seront représentés d’une façon assez atypique. La jeune fille blonde dont on a tous entendu au moins une fois parler ou une fois vue n’est autre que… le roi Arthur. Ben oui… c’est comme ça. Tout ce petit monde est mélangé dans un joli capharnaüm saupoudré de quelques éléments historiques corrects, d’univers parallèles et de magie.
Sans vouloir vous spoiler sur l’histoire, sachez juste que Fate Extella vous propose lui aussi une guerre pour le contrôle du Graal, mais un peu particulière. Le cadre est un monde virtuel (un peu à la Sword Art Online) dont les serveurs se trouvent sur la lune… Les maîtres y sont numérisés mais leur corps est bel et bien sur Terre. Ils pourront toutefois y invoquer un servant, faire tout pour être vainqueur et gagner tous les défis (vous l’avez ? Je l’ai même mis en gras au cas où…).
Coïtus interomptus
La relation maître-servant est un des éléments au centre de toutes les adaptations de la série et permet de développer bon nombre de romances, parfois platoniques, parfois bien plus olé-olé.
En effet, le tout premier opus de la série était en fait un visual novel érotique nous proposant sont lot de CG pornographiques à tout va. « Ho non, maître, nous sommes assaillis par de gros tentacules qui ont déchiré mes vêtements et s’infiltrent partout … »
Je souligne cet aspect car depuis ce premier titre, Fate a complètement abandonné les jeux érotiques et n’a produit que des jeux tout public. Toutefois, les scènes plus softs, les sous-entendus et le fan-service n’ont jamais été très en reste.
Dans Fate Extella, vous n’aurez jamais une seule scène olé-olé, ce qui est assez rare pour ce genre de productions… Toutefois, les allusions sexuelles vont bon train et occupent une place prépondérante dans le scénario. Retour aux sources ? Ou pas…
Comme je vous le disais, Fate Extella peut-être catégorisé de Visual Novel. Entre chaque combat « beat them all/musou », vous aurez droit à des kilomètres de texte à lire sur des images fixes et des choix à faire dans des menus textuels pour orienter l’histoire.
Ces phases de visual novel sont prépondérantes, parfois très longues et sont le seul biais par lequel le scénario évolue. Du coup, le texte a intérêt à être bon pour captiver le joueur et ne pas le perdre en cours de route.
Et c’est bien là où le bât blesse… Les deux premiers actes du scénario principal qui en compte 4 en tout sont d’un ennui abominable. L’intrigue avance à un rythme de tortue et nous assène une pléthore d’allusion sexuelles entre la maître (vous) et votre servant. Et même si vous êtes friands de cela, il ne se passera jamais rien … Du coup dans tous les cas, c’est soit chiant, soit frustrant.
Heureusement, les deux derniers actes sauvent le titre du naufrage et sont réellement plus intéressants. J’ai trouvé le scénario d’Altera, la nouvelle héroïne, particulièrement réussi et bien mieux écrit que les autres. De plus, au fil des missions vous débloquerez des scénarios secondaires pour les 17 servants jouables de Fate Extella. Certains d’entre eux sont plutôt sympathiques et fournissent des éclaircissements sur la trame principale. Je pense par exemple au scénario d’Archimède qui sert en fait de prologue à toute l’aventure.
Au final, Fate Extella propose un contenu très conséquent grâce à toutes ces histoires secondaires et à un scénario principal assez étoffé qui réussit lentement à captiver pour terminer sur un épilogue cohérent. De plus, les perfectionnistes auront du boulot pour voir tous les événements du visual novel qui se débloquent en augmentant l’affinité avec nos servants. Sachez que l’affinité augmente d’un niveau par mission réussie pour maximum 5 servants à la fois.
Baston
Entre ces longs dialogues, vous devrez utiliser votre servant pour écraser tous vos ennemis.
Ceci se fera sous forme de beat them all/musou assez classique. Notez toutefois que la réalisation sur PS4 est très réussie. Je n’ai pas noté de ralentissement. Les combats étaient très fluides et nerveux malgré un grand nombre d’ennemis à l’écran. Les personnages sont plutôt bien modélisés et les animations des attaques spéciales agréables à regarder. C’est assez défoulant de dégommer à la pelle un nombre énorme d’ennemis en sortant nos plus beaux combos.
On monte en puissance assez rapidement en collectant des points d’expérience et des « install skills » que lâcheront certains ennemis plus costauds nous permettant d’attribuer des capacités spéciales à nos servants.
L’idée générale d’une mission sera de conquérir assez de zones sur la carte pour faire apparaître le boss ou un portail menant à ce dernier. Une fois le boss occis, c’est la fin de la mission. Rinse and repeat …
Bien que sympathique, on peut reprocher à ce système d’être relativement répétitif. Toutefois, je ne me suis jamais vraiment ennuyé lors des phases de combat qui sont d’ailleurs plus agréables à faire en augmentant le niveau de difficulté.
Le mode facile est utile au début pour se familiariser avec les combos, les attaques spéciales, les transformations et les objectifs types à réaliser pour conquérir une zone. Une fois ces bases acquises, augmenter la difficulté pimente réellement l’aventure.
En mode facile il est trivial de conquérir suffisamment de zones pour faire apparaître le boss rapidement. Toutefois, en corsant la difficulté, les ennemis seront plus rapides à conquérir des zones que vous contrôliez. Si par malchance, vous êtes trop lents et qu’ils en conquièrent de trop, c’est le game over ! Chaque mission devient alors une course contre la montre où vous devrez faire preuve d’agilité pour arriver à vos fins avant la partie adverse.
Conclusion
Je vais être franc, j’étais à deux doigts d’abandonner Fate Extella et commencer à rédiger ce test après les 2 premiers actes du scénario principal tant leur écriture me renvoyait sans cesse aux codes des mauvais romans à l’eau de rose. Ces actes sont extrêmement mièvres mais nous balancent des allusions sexuelles à tout va lors des longs dialogues sur plan fixe tout en s’efforçant de ne fournir aucun contenu osé pour rester tout public.
Toutefois, pour peu qu’on se donne la peine de continuer, les deux derniers actes amènent un scénario beaucoup plus intéressant et introduisent un nouveau personnage, Altera, qui à mon sens réussit à elle seule à sauver le titre du naufrage scénaristique.
Si l’on fait abstraction de la qualité inégale des différents actes du scénario, Fate Extella propose un beat them all nerveux, bien animé et ne souffrant pas de ralentissements sur console de salon. Les fans retrouveront 17 personnages jouables de la série ayant chacun un « sous-scénario » propre, ce qui permet au titre d’avoir une durée de vie considérable. Vous pourrez ensuite prolonger l’expérience en tentant de débloquer tous les événements du visual novel, en augmentant votre affinité avec les différents personnages ou encore en vous attaquant aux différents modes de difficulté.
Bref, Fate Extella est un chouette jeu malgré des premiers actes assez lourds qui plaira très certainement aux fans de la licence et réussira peut-être même à conquérir les néophytes. Un scénario moins mièvre et un gameplay moins répétitif n’auraient toutefois vraiment pas été de trop.
Fate Extella : The Umbral Star
- Développeurs Marvelous
- Type Beat them waifu/Visual novel
- Support PS4/PS Vita
- Sortie 20 janvier 2016
Y’a bon!
- Un beat them all nerveux et sans ralentissements (PS4)
- 17 personnages jouables emblématiques de la série
- Du contenu à la pelle
- Altera
- Les deux derniers actes du scénario
- Character design et animations fignolées
Beuargh!
- Les missions redondantes
- Les boss bidons
- Le chapitre de Tamamo complètement inutile
- L’écriture des premiers chapitres digne d’un mauvais roman à l’eau de rose