Les petits gars de SnowCastle Games se définissent comme étant un studio de développement dévoué à créer de grands jeux en s’attardant sur une direction artistique charmante, des mécaniques uniques et des personnages mémorables (pas moi qui le dit). Et ça tombe bien, puisque c’est à peu de chose près ce que représente leur premier gros titre Earthlock Festival of Magic.
Charmant
Le monde d’Umbra n’a pas eu de bol, puisque un antique conflit qui a carrément arrêté la rotation de la planète a libéré sur le monde des quantité d’ARM, une puissance magique qui a transformé la faune et la flore pour le meilleur… comme pour le pire. Au-delà du cataclysme que pourrait générer la fin de la rotation terrestre, les sociétés se sont regroupées en petites villes. Quand le pilleur de tombe Amon et son oncle découvre un ancien artefact dans un vieux temple, ils réveillent l’intérêt d’un culte secret bien déterminé à mettre la main sur l’objet.
On ne peut pas dire que le point de départ d’Earthlock fasse dans l’originalité, petit reproche que l’on pourra faire sur la globalité de l’aventure et de la narration. On nage en plein terrain connu, et il faut avouer que cela participe au charme du jeu. Après tout, c’était la volonté de SnowCastle de créer un titre à l’ancienne.
Mais ce n’est pas pour autant que les studio n’y a pas inclus des mécaniques originales ! Ainsi, les combats se déroulent au tour par tour, un peu à la manière d’un Final Fantasy X, l’ordre d’action étant déterminé par la vitesse des personnages et ennemis, qu’il est possible d’influencer via des sorts. Une équipe de 4 personnages (sur les 6 disponibles en tout) peut prendre part aux combats, chacun avec ses propres talents. On aura Amon le voleur, Ivy la combattante et sniper, Gnart le mage, Olia la guerrière expérimentée, Taika, le fauve capable de protéger votre équipe contre les magies élémentaires ou enfin PAT, la machine antique experte en défense. Tout ce petit monde sera donc spécialisé en soutien, attaque magique, vol, attaque physique, contre-attaque ou défense, et il conviendra de constituer correctement son équipe pour affronter les nombreux boss du jeu. En effet, une fois le combat contre un puissant ennemi lancé, votre petite troupe vous préviendra si elle est apte à remporter le combat – en utilisant intelligemment la stratégie – ou si elle a des chances élevées de ramasser ses dents.
Stand by me
Les ennemis étant visibles sur la cartes, ils se lanceront à votre poursuite si vous passez trop près, et vous aurez soit la possibilité de les distancer avant le fin d’un petit compte à rebours, soit d’appuyer sur une touche pour lancer le combat en votre faveur. Le bonus d’expérience dépendant entre-autre du facteur surnuméraire de vos opposants, vous avez tout intérêt lors des quelques phases de leveling à attirer au moins 5 ennemis simultanément pour que cela soit rentable.
Mais ce n’est pas parce que ce sont des simples monstres que la partie est remportée à l’avance… Outre les faiblesses et résistances élémentaires, les monstres sont plus ou moins sensibles à certains types d’attaques, au corps à corps ou distance, avec ou sans propriété tranchante etc… chaque héros possédant deux positions de combats avec lesquelles il est possible de jongler en plein combat, il faudra sans cesse adapter son équipe pour mettre toutes les chances de son côté.
J’apprécie grandement ce système demandant au joueur de faire preuve de jugeote plutôt que de puissance
Ainsi, Amon pourra passer de voleur armé d’une dague à une position arborant un genre de fusil très utile. Gnart passera de soigneur à buffer, tandis que Olia sera capable de trancher les ennemis avec sa lance ou attirer son agressivité pour contre-attaquer violemment. Ces stratégies ne sont pas là à la légère et chaque boss vous demandera de trouver la parade adéquate sous peine de subir une cuisante défaite. Et contrairement à ce que vous pouvez lire sur Internet, il n’est pas nécessaire de faire du leveling intensif si vous ne parvenez pas à vaincre un boss. Si votre équipe vous dit qu’elle peut y arriver, c’est que vous êtes assez puissant. Dans ce cas-là, si vous vous faites démolir en 2 tours, c’est simplement que vous étiez mauvais. Et j’apprécie grandement ce système demandant au joueur de faire preuve de jugeote plutôt que de puissance.
En plus de cela, vous devez constituer des Duos de personnages dans les menus. Ce duo se renforcera au fil des combats, débloquant des attaques uniques ainsi que des points de talents. On aura alors à cœur de varier les équipes pour mettre la main sur de nouvelles aptitudes et améliorer chaque personnage via son propre arbre de compétences.
Celui-ci est un peu particulier, puisqu’il demande des points de talents pour débloquer les hausses de statistiques et compétences. Ceux-ci se gagnent à certains niveaux atteins, ou via la progression de la relation des duos. Limités, ils vous permettent d’assigner des genre de cartes récupérées pendant les combats ou dans les coffres, augmentant les statistiques de base (force, agilité etc…) ou activant les cases spéciales adjacentes pour obtenir de nouvelles attaques.
Un point de Talent est nécessaire pour activer une nouvelle case, mais rien ne vous empêche d’échanger ensuite des cartes de force contre des cartes de magie pour modifier l’orientation du personnage. Un système très souple cependant bridé par des cartes spéciales que vous ne pouvez récupérer que sur des boss, ou fabriquer vous-même ensuite.
Car oui, la fabrication est aussi l’un des élément clé de Earthlock, puisque sur une île cachée servant de hub et accessible à chaque point de sauvegarde, vous aurez accès à deux machines, la première servant à fabriquer des soins ou des munitions, la seconde, des cartes de talents à l’aide d’objets récupérés ou achetés à la seule boutique du jeu présente sur l’île. Au sujet des munitions, il va sans dire que vous en aurez besoin pour les différents personnages usant d’arme à feu.
Ces munitions peuvent être normales ou élémentaires, et sont fabriquées à partir de… pommes-de-terre que vous pouvez cultiver, ainsi qu’une quantité d’autres plantes, dans les jardins de l’île. Vous passerez donc pas mal de temps à récolter et arroser vos graines juste avant d’aller fabriquer quelques objets utiles.
Conclusion
S’il veut imiter les grands, Earthlock Festival of Magic n’en a pas la carrure. Que cela soit par la narration, la modélisation (la carte du monde est immonde) ou les enjeux, nous sommes clairement en face d’une petite production. Pourtant, difficile de nier le charme qui se dégage de sa direction artistique, son système de combat et de rôles bien pensés, son évolution à la carte et la nécessité de réfléchir à chaque gros affrontement plutôt que de foncer tête baissée.
Un genre de jeu qui se fait rare, indéniablement fait avec amour par des développeurs nostalgiques des bons vieux JRPG qui ont fait les belles heures de la PS2. Si il traîne derrière lui quelques casseroles techniques et narratives, Earthlock n’en est pas moins dépourvu d’un charme certain qui est parvenu à nous séduire.
Earthlock Festival of Magic
- Développeurs Snowcastle Games
- Type JRPG indé norvégien
- Support PS4, Xbox One, PC
- Sortie 27 Janvier 2017
Y’a bon!
- Le charme de la direction artistique enfantine
- Le système de combat, pensé pour faire réfléchir
- Le système de Talents et d’évolution
- Le système de craft, complet et original
- Une progression rythmée
- En français
Beuargh!
- Histoire peu originale
- Ecriture bancale
- Background ardu à appréhender
- Pas toujours très beau
- Des chutes de framerate incompréhensibles
- Des énigmes dans les donjons un peu répétitives