Danganronpa 2 Goodbye Despair
- Développeurs Spike Chunsoft
- Editeur NIS
- Type Visual Novel sous acide
- Support PSVita
- Sortie 04/09/2014
Dans le même genre :
- Danganronpa Trigger Happy Havoc
- Un brin de Persona 4
- Un brin de Phoenix Wright
Ah qu’il est loin le temps des vacances… Alors que le héros se trouve devant les portes de la prestigieuse Hope’s Peak Academy, le voilà qu’il se retrouve soudainement sur une île luxuriante en compagnie de prétendants “Ultimes” de l’université, sommé par la lapine mécanique Usumi de vivre pour toujours à cet endroit dans l’amour et la paix… N’est-ce point paradisiaque ? Ne rêve-t-on pas tous de tout laisser tomber et de partir vivre une vie insouciante à l’abri des cocotiers, sur le sable chaud d’une île tropicale ?
Incapable de se souvenir de son côté “Ultime” contrairement à ses compagnons, Hajime commence à prendre goût à la vie sur l’île, faisant connaissance avec ceux qui partageront désormais son quotidien, même si la situation est un peu rocambolesque, les questions attendront… Profitons du voyage scolaire, voulez-vous…?
C’est bon ? Vous avez profité ?
Voilà qu’arrive Monokuma, l’ourson directeur maléfique et sadique de la Hope’s Peak Academy, qui, après avoir brisé le bâton magique d’Usumi, reprend ses droits sur l’île et impose de nouveau son jeu machiavélique : pour pouvoir s’enfuir, l’un d’eux devra mettre à mort l’un de ses compagnons avec assez de génie pour éviter d’être confondu lors d’un tribunal tenu par les survivants et présidé par Monokuma lui-même. Si les élèves choisissent le mauvais coupable, ils seront tous exécutés à l’exception du véritable meurtrier qui sera relâché. Dans le cas contraire, seul le tueur sera mis à mort.
Si d’aventure, aucun d’eux n’a de raison d’attenter à la vie des autres, Monokuma a plus d’un tour dans son sac pour les motiver…
Puhuhu
Dangaronpa Goodbye Despair est donc la suite de Trigger Happy Havoc sorti il y a quelques mois sur PSVita. Si le résumé ci-dessus vous semble avoir été écrit sous substances illicites, je vous rassure : ce n’est qu’une mise en bouche ! Danganronpa mélange avec maîtrise les éléments les plus fantaisistes avec l’horreur la plus pure. Si l’apparence de Monokuma et l’ambiance ensoleillée de l’île prêtent autant à rire qu’à la joie, la torture psychologique de ces étudiants “Ultimes” sélectionnés pour faire partie de l’élite de la société est bien réelle et l’ourson mécanique se fait une joie d’appuyer là où ça fait mal, avec autant d’entrain que de sincérité.
Là où j’ai pu lire ailleurs que Danganronpa 2 était une redite du premier, il n’en est heureusement rien. Passé l’introduction un peu longuette qui nous permet de faire néanmoins connaissance avec tous les autres élèves, le rythme embarque dans des montagnes russes pour ne s’arrêter qu’à la conclusion de cette macabre aventure. En effet, Danganronpa est une suite, et cela se sent très vite. Monokuma révèle d’ailleurs d’entrée de jeu ce qui constituait tous les twists scénaristiques dans le premier titre, prouvant aux joueurs qu’il va aller encore plus loin dans la débauche morbide et surtout qu’il prend en considération les connaissances acquises par les joueurs. Même la mise en place du premier meurtre, la victime et la nature du coupable (enfin, du coupable avoué… non, je n’en dirais pas plus…) renvoient directement aux aventures de Happy Havoc, tordant ces mêmes éléments pour bien indiquer que cette fois, ça ne sera pas la même chose.
Bien entendu, le déroulement est presque identique : des phases de vie quotidienne nous permettant de découvrir de nouveaux lieux de l’île et de creuser le côté relationnel, jusqu’à la découverte d’un corps, puis la phase d’enquête destinée à accumuler les “Truth Bullets”, ces preuves et témoignages qui serviront à contredire ou appuyer les allégations du procès, qui sera constitué principalement d’un débat en temps réel parsemé de mini-jeux comme le “Logic Dive” où il faut surfer dans un tunnel en choisissant les bonnes réponses ou “l’Improved Hangman’s Gambit”, un pendu où l’on doit reconstituer un ou plusieurs mots en associant des lettres.
Class Trial
Le premier procès est d’ailleurs assez rude pour qui aurait fait l’impasse sur Happy Havoc, car de nombreuses règles reprises du premier refont leur apparition en une fois, toutes bien entendu remaniées. Ainsi, il ne sera plus question uniquement de contrer les faits avancés par les autres lors du “Non-Stop Debate” en sélectionnant la bonne “Truth Bullet”, mais parfois aussi d’appuyer par une preuve les affirmations mises sur la table, confirmant ainsi un point crucial de l’enquête. Mais là où ça se complique, c’est que d’autres pourront essayer de vous contredire en vous attaquant personnellement. Il faut alors briser littéralement leur argumentation pour ne pas se laisser submerger avant d’utiliser une “Truth Sword” au bon moment pour trancher dans le vif et mettre un terme à leur attaque. Une fois le coupable identifié, reste à le confondre en brisant ses défenses dans un jeu de rythme avant de remettre dans le bon ordre les mots composant l’élément crucial de son accusation. Enfin, la dernière étape est toujours de recomposer le déroulement des faits à travers les cases d’une bande-dessinée, en replaçant les cases manquantes au bon endroit.
Les “Class Trials” sont donc vraiment éprouvants et réservent de très nombreux rebondissements, parfois même après avoir identifié le coupable ! Monokuma permet d’ailleurs de sauvegarder la partie en plein milieu en imposant une petite pause dans laquelle il vient directement parler au joueur.
Hope and Ultimate Despair
Les dialogues sont une nouvelle fois au cœur de l’intrigue et si le jeu est très bavard, rien n’est jamais gratuit, sauf peut-être les nombreuses répliques de Monokuma, toujours enclin à briser le quatrième mur et à sortir des vérités qui dérangent. Car Monokuma ne ment pas. Jamais. Peut-être prend-t-il des liberté avec la vérité parfois, tournant ses phrases dans un certain sens ou occultant volontairement des informations cruciales si on ne les lui demande pas explicitement. Mais lorsqu’il est acculé, il dit toujours la vérité.
Taquin, il a également caché des petites représentations de lui-même à travers les décors de l’île qu’il faut collecter et la Machine à Capsule permet toujours – en échange de Monokuma Coins – d’obtenir différents objets à offrir aux autres pour approfondir les relations. Ces objets servent aussi à être offert à votre Virtual Pet, une petite créature semblable à un Tamagotchi qui évolue au rythme de vos pas et suivant l’attention que vous lui portez et qui peut éventuellement finir par vous offrir des cadeaux ou des MonoCoins si vous vous en occupez bien. Bref, il y a de quoi faire dans ce Danganronpa, surtout que les allées et venues sont cette fois un peu moins rébarbatives. Si la possibilité de se téléporter à tout moment fait son retour, voyager entre les différents lieux de l’île peut aussi se faire à pieds, via une vue latérale et participant à l’évolution du Virtual Pet, tandis que les lieux en eux-même se visitent toujours à la première personne. Le style visuel n’a pas grandement évolué, les décors en 3D affichant les personnages en 2D statiques, tandis que les différentes pièces se construisent toujours morceaux par morceaux dés qu’on y entre.
Le jeu propose également les voix anglaises ou japonaises pour des textes intégralement dans la langue de Shakespeare. Il va sans dire qu’une connaissance honnête de l’anglais est plus qu’indispensable pour évoluer dans le jeu sous peine d’être totalement largué. De même, si les liens avec Happy Havoc sont ténus au début de l’aventure, ils deviennent de plus en plus importants au fil des chapitres et le final ne peut s’apprécier à sa juste valeur avec ces connaissances stockées quelque part dans notre tête, même si le « Novel Mode » débloqué à la fin nous résume tout. Autre bonus, le “Island Mode” reprend le concept des “If Stories” en proposant de revenir au début du jeu sous l’unique surveillance de la bienveillante Usumi et donc de vivre paisiblement su l’île en approfondissant les liens relationnels tout en remplissant des missions pour la Lapine mécanique. Dernier mode débloqué dès la fin du premier chapitre, le “Magical Miracle Girl * Monomi” est directement en lien avec l’aventure principale et vous place au commande de Monomi dans un petit jeu d’action sympathique où elle doit débarrasser l’île de monstres et des Monobeasts, énormes robots contrôlés par Monokuma pour restreindre l’accès aux lieux de l’île.
Ne vous laissez pas abuser par son enrobage enfantin et coloré : Danganronpa 2 est un jeu violent, cruel et sadique, mais il le fait extrêmement bien.
Coooonclusion. Je dis non! Mais un Avis, je dis OUI!
Dire qu’on avait été emballé par le premier est un euphémisme, cette suite était attendue avec grande impatience et force est de constater qu’il n’y a aucune déception. Certes, le jeu aurait pu être en français, mais c’est déjà un petit miracle qu’un tel jeu de niche soit parvenu jusqu’à nous et il serait insensé de bouder un Hit de la nomade de Sony. L’aventure est très bien ficelée, abracadabrante par moment, mais tout à fait cohérente au monde du jeu, Monokuma n’a de cesse de nous surprendre à travers ses répliques destinées aux joueurs plus qu’aux personnages ou aux moyens qu’il emploie pour motiver ses élèves à s’entretuer, à l’image de l’excellent chapitre 2. Long d’une bonne vingtaine d’heures, Danganronpa 2 Goodbye Despair – dont le nom revêt une certaine signification si vous avez achevé le premier – se dévore comme un roman sordide dont on se souvient longtemps après comme d’une expérience incroyable tant elle n’arrête pas de nous secouer et ne laisse absolument aucun temps mort. Vous avez une Vita ? Foncez vous procurer Danganronpa !
Y’a bon!
- Monokuma
- Aucun temps mort
- Une suite dans la parfaite continuité
- 6 chapitres tous plus surprenant les uns que les autres
Beuargh!
- Textes uniquement en anglais
- Mieux vaut terminer le premier avant
L’info en +
Ours tueur ?
Paradoxalement, l’ours n’occupe que la 21ème place des animaux tueurs d’hommes, avec seulement 10 morts par an, à égalité avec les loups et les lions. Parmi les animaux les plus dangereux pour l’homme qui n’ont pas l’air d’y toucher, on compte tout de même l’escargot d’eau douce (transmetteur de maladies parasitaires) avec 10 000 morts par an ou les chiens avec 25 000 morts (notamment dues à la rage). L’homme lui-même cause 475 000 morts par an, et n’est surpassé que par le… moustique avec 725 000 morts par an !