Quelle surprise que fut le premier Corpse Party, acheté un peu par hasard sur ma PSP il y a 4 ans maintenant ! Je ne le répéterai jamais assez : il s’agit probablement ici d’un des jeux les plus glauque, cruel et horrifique de ces dernières années sur portable ! Avec ses graphismes 2D tout mignons contrastant avec les horreurs auquelles il confronte les héros du jeu et son ambiance sonore rien de moins que parfaite, Corpse Party a su fédérer une petite communauté de fans qui attendaient avec fébrilité ce dernier épisode, exclusif à la PSVita.
Sachiko Ever After
Il va être très difficile de ne rien spoiler de la série, je ferais donc mon possible pour taire les événements de cet excellent scénario, qui font suite au chapitre 8 de Corpse Party Book of Shadows, lui-même suite de la “bonne” fin de Corpse Party Blood Covered Repeated Fear. Ne vous imaginez donc pas aborder ce troisième épisode sans avoir au préalable joué au deux premiers. Pour vous faire une idée, reportez-vous au récent Live réalisé sur le premier épisode, et foncez sur le Playstation Store vous le procurer, car il n’y a que deux réactions possibles face à cette licence : soit on ne la connaît pas, soit on l’adore. Évitez cependant de vous référer à l’animé sorti il y a quelques années nommé “Tortured Souls”, car si les deux premiers épisodes retranscrivent avec brio l’ambiance et le scénario du jeu, il n’en est rien de la suite, passablement grotesque.
Nous reprenons donc l’histoire là où elle s’était dramatiquement arrêtée, Ayumi sortant de l’hôpital à la suite d’une longue convalescence. Se sentant responsable du sort de ses amis disparus, elle ne parvient pas à reprendre un semblant de vie normal, comme les autres survivants de la Heavenly Host Elementary School. Rayés de la réalité, oubliés de tous et condamnés à ressentir la douleur de leur trépas éternellement, les âmes de l’école maudite hantent les souvenirs de la jeune fille. Alors que l’utilisation du Livres des Ombres avait pu mettre fin à la malédiction de Sachiko au prix d’incroyables sacrifices, Ayumi apprend avec effroi et soulagement que les “Espaces Clos” n’ont pas disparu et que le Livre des Ombres – correctement utilisé dans cet endroit – pourrait ramener ses amis.
Néanmoins, pas question cette fois d’impliquer qui que ce soit d’autre…
Voilà en quelques mots l’intrigue de ce nouveau Corpse Party qui vous renverra dans les couloirs abominables de l’école primaire maudite…
Cet endroit veut notre mort…
Après deux épisodes très différents dans leurs gameplay sur PSP, Corpse Party se pare de nouveaux atours pour son passage sur PSVita. Abandonnant la vue à la première personne de Book of Shadows pour un système plus proche de Blood Covered, les personnages conservent leurs caractéristiques “Super Deformed” mais cette fois en 3D, tous comme les décors. Petite déception à cet égard, car loin de faire travailler notre imagination comme cela était le cas dans Blood Covered grâce à de petits sprites animés, les modèles 3D ne dégagent aucune émotion ou presque, rendant même certaines scènes plus drôles qu’effrayantes.
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— Marvelous Games (@marvelous_games) 27 Octobre 2015
Pourtant, les piliers de la série sont là et une fois le parti pris graphique accepté, on se laisse complètement happer dans sa narration, qui prend dès le prologue. Bien entendu, il ne faut pas être allergique à la lecture car Corpse Party c’est avant tout une histoire, et de nombreux personnages, auxquels viennent s’ajouter des nouveaux comme l’inquiétante Aiko, toujours à la recherche d’artefacts maudits, l’étrange Mizuki armée de sa faux ou encore Mizuto qui semble vouloir aider Ayumi dans sa quête rédemptrice… Accrochez donc un peu, car les premières heures fourmillent de détails et d’explications (notamment sur la véritable nature des “Espaces Clos”) et ce n’est véritablement qu’après cette longue introduction que vous pourrez enfin remettre les pieds dans l’Heavenly Host Elementary School…
Celle-ci n’a que peu changé dans sa construction, avec toujours autant de couloirs sombres et gluants, ses spectres amicaux et agressifs, ses cadavres, son absence de carte renforçant l’impression d’être perdu et son obscurité, que l’on pourra toutefois combattre à l’aide d’une lampe de poche qu’il faudra recharger de temps à autre avec de nouvelles piles (ou pas, si vous optez pour la batterie infinie… mais je trouve que ça gâche un peu le tout) . L’occasion pour le joueur d’admirer les éclairages dynamiques qui sont toutefois assez mal optimisés, des chutes de framerate étant alors constatées dans ces moments là.
Néanmoins, de nouvelles mécaniques font leur apparition, comme la capacité de courir un court moment ou les pièges malicieux. Le plancher peut s’effondrer sous vos pieds et des fils tendus sur votre chemin déclencheront des mécanismes meurtriers si vous ne les désarmez pas (c’est là que la lampe de poche prend son importance). Faites attention aux nombreux morceaux de verre et autre “surface vivante” sous peine de voir votre barre de vie fondre encore plus. Car oui, il faudra gérer sa vie comme dans n’importe quel RPG, chaque piège ou attaque de fantôme grignotant plus ou moins vos forces. Heureusement, un petit tour par les menus et vous pourrez utiliser un bandage – si toutefois vous en avez sur vous. Les spectres sont cette fois encore plus agressifs, vous pourchassant sans relâche dans les couloirs jusqu’à ce que vous les dissipiez à l’aide de talismans (très) limités ou que vous vous cachiez à leur insu dans une armoire, en attendant qu’il passent leur chemin au son des battements de votre cœur… attention tout de même, car si ils vous trouvent…
Le système “Darkening” hérité du premier a aussi été repris, les ténèbres affectant les protagonistes au fil de leurs macabres investigations, mais ceci devient contournable au bout de quelques chapitres, laissant au joueur plus de liberté d’exploration. L’ambiance sonore binaurale est de nouvelle fois au rendez-vous pour plonger le joueur dans l’horreur à l’aide d’un sound-design toujours aussi étudié et efficace, tout comme les doublages.
Et si vous vous posiez la question, oui les Wrong Ends sont toujours de la partie, aucune n’étant bâclée et comptant toujours pour l’obtention des 8 chapitres annexes non-jouables à débloquer (contre 10 chapitres principaux). On meurt donc avec un certain plaisir sadique, car ces fins sont toujours bien mises en scène et particulièrement cruelles.
Conclusion.
On l’attendait, et le dernier segment de l’abominable série Corpse Party est enfin là ! Outre le choix du design des personnages en 3D, on replonge avec plaisir dans cette ambiance mortelle et globalement, le constat est positif. Le seul vrai reproche que je pourrais formuler vient surtout des temps de chargement très nombreux et bien trop long, surtout pour un jeu dématérialisé. Qu’il s’agisse de changer de pièce ou de naviguer dans l’inventaire, l’écran de chargement est omniprésent et casse quelque peu l’immersion. Si l’on rajoute les soucis de framerate occasionnés par la lampe de poche, c’est donc clairement par la technique que le jeu déçoit. Mais nul doute que les fans pardonneront aisément ces désagréments pour profiter une dernière fois de l’école maudite, même si celle-ci est un peu moins effrayante qu’auparavant.
Corpse Party Blood Drive
- Développeurs 5pb.
- Type Aventure abominable
- Support PSVita
- Sortie 20 Octobre 2015
Y’a bon!
- La conclusion de la série
- Une histoire toujours aussi passionnante
- … et cruelle
- Les éclairages dynamiques
- L’ambiance sonore, toujours
- Les nouveaux éléments de gameplay
Beuargh!
- Impossible à comprendre pour un néophyte
- Les chutes de framerate
- Le design 3D mois percutant que les sprites 2D
- Les temps de chargement, bordel !
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