Ce n’est pas parce qu’on est à l’ère de la VR et du photoréalisme que les jeux en 2D pixelart ne valent plus rien. Il est toujours possible de faire ressentir la peur et l’angoisse à travers des pixels, comme le prouve cet Uncanny Valley.

Une bonne nuit de travail qui commence !

La vallée de l’étrange

Alors, qu’on soit clair tout de suite : Même si le jeu se déroule dans une vieille usine isolée du monde, ce n’est pas comme ça qu’il faut comprendre “la vallée de l’étrange”. La vallée de l’étrange (ou la vallée dérangeante) est une théorie japonaise traitant de robotique qui dit que plus un robot ressemblera à un être humain, plus on se focalisera sur ses imperfections, qui nous sembleront alors hideuses. Il vous suffit de regarder n’importe quelle vidéo vous montrant un robot humanoïde (pas dans un film hein, dans les salons de robotique réels par exemple) pour ressentir un certain malaise concernant les quelques détails l’éloignant de la copie parfaite, comme les yeux inexpressifs par exemple, ou les mouvements rigides.

Vous êtes libres de visiter les locaux la nuit

Bref, cette précision étant faite, on en arrive au jeu de Cowardly Creations où vous incarnez Tom, un agent de sécurité ayant fuit le brouhaha (“C’est quoi du brouhaha ? C’est du tohu-bohu !” comme dirait ma sœur) de la ville pour venir s’isoler dans une vieille usine abandonnée sur laquelle il faut tout de même veiller en attendant son démantèlement ou son rachat éventuel. Étant sujet à des cauchemars depuis une agression une nuit, il espère que le calme de cette vieille bâtisse saura le relaxer. Il fait donc la connaissance du gardien bedonnant déjà en place qu’il devra relayer et qui lui assure que l’endroit est calme, et que la paye est bonne. Un bon plan, dirons-nous : être payé à ne faire qu’une petite ronde la nuit dans un endroit où nul ne vient plus.

Là où on ne l’entendrait éventuellement pas crier…

Puis il y a Eve, une jeune femme qui s’occupe de maintenir un semblant d’ordre et de propreté dans ces lieux, et qui s’intéressera de près à Tom…

Entrepôt de nuit

Tout-est-normal…

Lorsque votre tour de garde débutera, vous n’aurez que votre lampe de poche pour fouiller les lieux accessibles. Un décompte débute alors, symbolisant le temps qui vous est alloué avant de revenir à votre chambre pour dormir un peu. Durant ce laps de temps, vous pourrez vagabonder dans les bureaux, trouver éventuellement une arme, lire les messages dans les boîtes mails des PC encore allumés, voire écouter des enregistrements audio ou discuter avec les deux autres occupants des lieux… Vous êtes libres en somme, libres aussi de ne pas retourner dormir tout de suite et de vous effondrer de fatigue là où vous êtes. Bien entendu, il ne faudra pas longtemps pour que des événements un peu étranges et mortels surviennent, dont l’issue et le déroulement dépendront de vos choix et actions.

Plusieurs fins et chemins sont possibles, et une partie peut se terminer très rapidement. On est alors tenté de relancer une session en modifiant nos choix et en découvrant d’autres parties du passé des lieux… Une rejouabilité appréciable pour un jeu qui réussira aisément à instiller le malaise en vous.

Seul petit souci : c’est qu’une fois le premier run terminé, on en sait assez sur l’histoire pour s’en contenter. Certes, nous n’avons pas tous les éclaircissements scénaristiques, mais sans doute suffisamment pour satisfaire notre curiosité et ne pas forcément relancer le jeu.

Oh… avez-vous trouvé une arme…?

Dommage dans un sens, puisque si indices et pistes sont nombreux, l’ambiance distillée par les environnements inquiétants, les enregistrements audio (non sous-titrés par contre), les bruitages, les événements scriptés et la 2D pixelisée fonctionnent vraiment très bien, et comme pour d’autres titres d’horreur, le décalage opéré par le style graphique et les événements du jeu accentue le malaise. La vie de Tom nous donne l’impression d’assister à un cauchemar sans fin, où l’infortuné héros serait condamné à revivre les mêmes événements en tentant de briser une boucle mortelle.

Conclusion

J’ai littéralement adoré ce qui se dégageait d’Uncanny Valley. Un casque vissé sur la tête, seul dans la pénombre, j’ai maudit certains passages qui me confrontaient à des ennemis alors que j’étais désarmé. Les parties suivantes se sont concentrées à trouver une arme, puis à tenter de m’en sortir, de comprendre, de lui échapper. Les parties rapides encouragent la rejouabilité, même si on se lasse au bout d’un moment, puisque le fin de mot de l’histoire est rapidement accessiblecontrairement à la bonne manière de la terminer.

Uncanny Valley

  • Développeurs Cowardly Creations
  • Type Exploration / Horreur
  • Support PS4, PSVita, PC
  • Sortie 08 Février 2017

Y’a bon!

  • Une ambiance effrayante qui fonctionne
  • Une histoire simple, mais terrifiante
  • Une certaine rejouabilité

Beuargh!

  • Rejouabilité à l’appréciation des joueurs
  • Plutôt court
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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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