The Elder Scrolls Anthology
- Développeurs : Bethesda Softworks
- Éditeur : Bethesda Softworks
- Type : RPG chronophage
- Support : PC
- Sortie : 13 septembre 2013
Dans le même genre :
- Skyrim
- Oblivion
- Tous les Elder Scrolls
The Elder Scrolls. Le nom d’une franchise qui résonne aux oreilles des joueurs comme un puissant synonyme d’ode à la liberté au gameplay permissif et aux scénarios impeccablement écrits. Pour faire plaisir aux fans, et faire de l’oeil aux autres, Bethesda sort une anthologie de la série sobrement intitulée The Elder Scrolls Anthology. Certainement la boîte de jeu la plus chronophage de l’histoire du jeu vidéo.
Attention, ce test est un peu inhabituel puisqu’il s’agit plus d’un avis sur le contenant que sur le contenu. Mais après tout, la réputation des jeux Elder Scrolls est telle qu’il ne faille pas vraiment s’attarder sur cet aspect de la chose. Commencée en 1994 avec Arena, la série The Elder Scrolls est devenue au fil des épisodes la quintessence même du jeu de rôle en monde ouvert. Un mètre étalon que la concurrence peine à égaler. Le mot liberté y prend tout son sens et s’y épanouit même au fil des releases. Des jeux qui donnent envie de se perdre dans la nature, de donjon-crawler pour résoudre des mystères, de bouquiner ou de concocter des potions. Bref, The Elder Scrolls, c’est l’aventure, mec. Celle qui s’écrit avec un grand A et qui marque le joueur à tout jamais dans son petit cœur de gamer.
Une boîte pour les rassembler tous
Afin de préserver ce patrimoine vidéoludique (et de s’enrichir un peu plus, ne soyons pas dupes), Bethesda s’est mis en quête de collecter l’ensemble des titres canoniques estampillés Elder Scrolls et de les packager dans une anthologie soignée. C’est donc dans un boîtier du meilleur effet que vous retrouverez Arena, Daggerfall, Morrowind, Oblivion et Skyrim. Chacun étant accompagné de tous ses contenus additionnels, de Tribunal à Dragonborn. L’emballage est semblable à un livre où chaque page arbore l’esthétique particulière d’un des cinq opus. En plus de trouver une copie physique pour tous les jeux, la boîte renferme aussi cinq cartes détaillées de chacune des régions arpentée. Esthétiquement parlant, c’est une réussite : la boîte est harmonieuse et ne monopolisera pas trop de place dans votre bibliothèque une fois repliée.
Autre bonne nouvelle pour les défenseurs des libertés s’insurgeant contre la politique honteuse de certains éditeurs en matière de DRM ; tous les titres de cette compile sont DRM-free. Pas d’intrusion révoltante dans votre pratique de jeu ou quoique ce soit de ce style, il suffit d’enfourner la galette, d’installer le tout et de jouer sans aucune contrainte. Seul Skyrim requiert un compte Steam et une connexion internet pour fonctionner. Certainement à cause de sa compatibilité avec le Steam Workshop.
Les opus les plus anciens, Arena et Daggerfall tournent quant à eux sous DOSbox, un émulateur simulant un environnement DOS que les moins de 20 ans ne connaissent sans doute pas. Cette émulation est stable et retranscrit l’ambiance des éditions originales à la perfection dans des résolutions pas trop dégueulasses et certifiée avec tous les bugs d’origine. Il est peut être important de souligner ici que cette anthologie n’est nullement un remake HD. Il s’agit simplement d’une re-commercialisation des jeux dans leur édition d’origine. Ne vous attendez dès lors pas à être éblouis graphiquement parlant sur les titres les plus anciens. Oui, les productions pré-Morrowind accusent leur âge avec leurs graphismes austères piquant les yeux, leur difficulté laissant peu de place à l’amateurisme et cette maniabilité rigide typique des productions d’antan. Mais comme le rétro-gaming est à la mode, nul doute que certains y trouveront du plaisir un peu masochiste (ou nostalgique) à revisiter ces donjons labyrinthiques rappelant ce bon vieil écran de veille de Windows.
Si cette réédition ne change donc en rien le gameplay et l’expérience de jeu, elle a le mérite de permettre de mieux appréhender toute la complexité et la richesse du background scénaristique. En rejouant la série Elder Scrolls dans son intégralité, on se rend vite compte à quel point la mythologie a été pensée comme un tout, tant les liens subtiles entre les différents jeux sont légions. De quoi apporter encore plus de profondeur à des histoires déjà bien opulentes.
La communauté des parchemins
Pris séparément chaque Elder Scrolls possède un univers narratif énorme couplé à un monde dense propice à l’exploration et à un gameplay qui s’amplifie au fil des épisodes. Mais mis ensemble ils forment une collection dans laquelle il fait bon se perdre au bas mot des centaines d’heures. Et ça, c’est sans compter sur l’énorme communauté de fans qui boulotent d’arrache-pied derrière, en balançant des kilotonnes de contenus gratuitement sur les internettes. Si Bethesda suit parfois paresseusement l’évolution de ses jeux et met du temps à corriger des bugs gênants, qu’à cela ne tienne les fans s’occupent du service après-vente, et bien plus encore. Les ajouts apportés par la communauté des modders sont variés allant de l’amélioration graphique à l’ajout de quêtes, en passant par des trucs bien chelou (mods Spiderman, Vocaloid ou Mario). Grâce à leur boulot de dingue, il est par exemple possible de jouer à un Morrowind ayant des graphismes plus fins que ceux d’un Skyrim, de transformer les dragons en Petits Poneys ou de choper une pléthore de quêtes inédites. De quoi filer un second souffle aux contrées de Tamriel en gonflant la durée de vie de manière non artificielle.
Coooonclusion. Je dis non! Mais un Avis, je dis OUI!
Reste une question qui trône sur toutes les lèvres : finalement à qui s’adresse cette compilation ? Si vous possédez déjà tous les jeux de la série, vous y trouverez somme toute peu d’intérêt, à moins d’être ultra fan et/ou collectionneur. D’autant plus que Daggerfall et Arena sont mis gratuitement à disposition de tout un chacun sur le site officiel de Bethesda. Malgré tout, cette compile a de solides arguments qui pourraient vous pousser à l’achat compulsif : packaging clairement réussi, cartes détaillées de chaque régions, supports physiques sans DRM (sauf pour Skyrim), incroyable replay value, présence de tous les DLC, ainsi qu’un prix assez modeste : moins de 45 euros. Par contre, pour les nouveaux venus qui auraient raté plusieurs épisodes, cette compilation est clairement un immanquable. C’est un peu l’outil idéal pour se familiariser ou réviser toute la mythologie Elder Scrollsienne avant la déferlante de l’épisode online. Cette boîte de jeu est certainement le meilleur rapport qualité/durée de vie/prix jamais vu dans notre histoire vidéoludique.
Y’a bon!
- Boitier réussi
- Cinq jeux cultes
- Prix attrayant
- Sans aucun DRM (sauf pour Skyrim)
Beuargh!
- Peu intéressant pour qui possède plus de deux jeux du pack
- Pas facile de sortir les CD de la boite
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