Bienvenue à la rencontre du père de tous les Dungeon Crawler, autrefois en ASCII, moult fois réinterprété, tout autant invoqué, le voici de retour dans sa forme la plus pure autant sur PC que sur consoles, Mesdames et messieurs : Wizardry !

Explorez, mourez, recommencez

Wizardry est la quintessence du jeu de rôle en donjon, l’entité derrière les terme « Dungeon Crawler », « Dungeon RGP » ou le sacro-saint « PMT » ou Porte-Monstre-Trésor. Digital Eclipse, connu pour ses rééditions documentaires (tel que « The Making of Karateka » récemment), s’est penché sur le Wizardry original de l’Apple II pour nous le présenter aussi fidèle que possible, mais remis à neuf visuellement.

Depuis longtemps, le Dungeon Crawler était plutôt l’apanage du jeu de rôle japonais, nottament chez NIS. Le genre a connu des amménagements et des adaptations et propre au Japon, mais Wizardry est issu à la base d’une boîte de développement américaine, et c’est un vrai retour aux sources auquel nous sommes confrontés aujourd’hui. Et de ce côté-là, en occident, les exemples me manquent.

La bande-son classique, les graphismes 3D ringards (mais bien choisis), et tout le reste sont basés sur le code original de Wizardry, de la version Apple II, la plus ancienne et vénérable qui soit. Vous pouvez même appuyer sur un bouton pour faire basculer l’interface utilisateur de la version Apple II en surimpression sur le jeu, soit dans le coin, soit au-dessus de tout. Cela montre à quel point les choses ont évolué dans le domaine du graphisme et des interfaces.

Sous le capot se trouve le code source de l’Apple II, restauré par le développeur Digital Eclipse à partir du langage de programmation Pascal d’origine. Tous les jets de dés et les rencontres aléatoires définis par les règles classiques de Wizardry sont présents dans la nouvelle version. C’est du neuf avec du (très) vieux en somme.

Si vous jouez à Wizardry pour la première fois, vous allez en prendre plein les yeux. Pensez à des jeux comme Etrian Odyssey, Shin Megami Tenseï Strange Journey ou un tas d’autres titres, qui misent sur la difficulté tout en multipliant les options pour la surpasser. Supprimez ces options et vous obtenez Wizardry. Digital Eclipse vous prévient, dans le jeu, que vos personnages vont tous y passer et qu’il ne faut pas trop s’y attacher.

Le jeu est bien plus jouable que l’original, mais gardez en tête que Wizardry reste immensément difficile, même sous sa nouvelle forme. J’ai souvent perdu des membres de mon groupe après les avoir poussé à bout, et de plus en plus loin dans le labyrinthe. Mais les mystères et les rencontres fortuites de Wizardry vous incitent à le faire : explorer, mourir et recommencer. Profitez-en pour récupérer les cadavres de l’équipe précédente d’aventuriers que vous avez envoyés à la mort dans le labyrinthe plus tôt dans le jeu.

La taverne où vous pouvez recruter des personnages sera toujours peuplée de nouveaux aventuriers à recruter, et à moins que vous ne soyez têtu, il est probablement préférable de prendre un bleu plutôt que de dépenser la moitié de l’argent très durement gagné pour avoir une chance de ranimer un de vos héros. Il n’y a pas d’armes à distance, les sorts s’épuisent très vite et des pièges dès le troisième étage vous anéantiront avant que vous ne réalisiez ce qui s’est passé.

Jouer à Wizardry est un exercice qui permet non seulement d’explorer l’histoire, mais aussi de se confronter à la dureté et à l’intransigeance du daron du genre. La difficulté n’était pas une option à l’époque, c’était la norme.

Si vous êtes capable de vous adapter aux coups et de faire preuve d’une grande patience, Wizardry peut s’avérer très amusant. Il est gratifiant d’être capable de naviguer sur une carte, de contourner des pièges qui vous ont décimé auparavant et de finir par remonter la pente. C’est un exploit à bien des égards, même avec les nouvelles fonctionnalités plus conviviales activées. Il n’y a pas de fanfare, ni de bonus cachés pour rejouer, mais la sensation de plonger en profondeur et de découvrir quelque chose d’ancien et d’influent est palpable. Jouer à Wizardry, c’est comme lire un vieux livre dans un genre que l’on connaît et que l’on aime, et en retracer les racines.

La nouvelle version de Wizardry : Proving Grounds of the Mad Overlord de Digital Eclipse est une tentative impressionnante d’allier la saveur historique à l’accessibilité contemporaines dans un ensemble soigné et moderne.

Wizardry: Proving Grounds of the Mad Overlord


SupportsPC, PS4, PS5, XBox One, XBox Series, Switch
GenreDungeron RPG
Date de sortie15 Septembre 2023
ÉditeurLevel Infinite
DéveloppeurDigital Eclipse
MultiNon


  • Visuellement réussi
  • L’expérience originale
  • Wizardry, le vrai !
  • Un certain manque d’extras de type documentaire sur ce jeu
  • Des systèmes parfois un peu rugueux..

Wizardry: Proving Grounds of the Mad Overlord

Titiks

L’avis de Titiks sur PS5

En bref

La passion pour l’histoire du jeu vidéo est réellement visible ici. J’aurais aimé un peu plus de contenu additionnel historique dans une galerie ou autre, mais tant pis !

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