Voilà qu’on parle bien après sa sortie de Sniper Ghost Warrior 3 et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, l’afflux énorme de sorties ces derniers mois, le tout couplé à un un titre plutôt mal fichu mais attachant. Et j’avoue ne pas avoir trouvé la bonne manière d’en parler avant aujourd’hui. Et encore.
Hey Brother
Je me souviens être passé plusieurs fois en grande surface devant des packs Sniper Ghost Warrior 1+2 à des prix dérisoires, mais comme je ne suis pas un acheteur compulsif, je me renseigne toujours un peu avant de passer à la caisse. Et on peut dire que les avis en ligne m’avaient toujours beaucoup refroidis. Pourtant, quoi de plus cool et badass qu’un Sniper ? Couché dans la jungle, assis derrière une fenêtre, invisible, mortel et parfaitement calme, il renvoie à des duels épiques d’autres jeux comme la série Metal Gear (Wolf ou The End), ou à des films comme l’excellent Stalingrad, qui voit s’affronter deux tireurs d’élite dans une ville en ruine. Et puis on avait eu droit au très satisfaisant Sniper Elite quelques mois auparavant, donc toutes les indications étaient au vert pour passer un bon moment devant Sniper Ghost Warrior 3. Le thème d’introduction est d’ailleurs d’excellente facture, sorte d’hymne guerrière ou folklorique d’Europe de l’est galvanisante, il nous met directement dans l’ambiance lorsque la petite cinématique d’intro démarre. A ce stade, je me suis mis à rire en voyant la tête de nos deux protagonistes principaux, adolescents, s’amusant à tirer sur des cibles pour s’amuser. La modélisation des visages trahissait tout de suite le budget relativement modeste du studio CI Games, qui n’a pas la réputation de développer des Triple A. Pourtant, ce Sniper Ghost Warrior 3 semble en avoir la prétention en nous présentant ses mondes ouverts et ses différents modes de jeu. Parce qu’il faut savoir que dans Sniper Ghost Warrior, il y a Ghost, mais aussi Warrior.
Cette dernière phrase étant assez idiote, je vais me permettre de m’étendre un peu. Là où d’autres jeux nous proposent des jeux de Sniper, à distance principalement, Sniper Ghost Warrior nous laisse choisir notre voie : l’infiltration ou l’action. Il est donc bien possible de profiter de nos capacités pour analyser le territoire ennemi et descendre les cibles unes à une dans le silence le plus complet et bien caché, soit de foncer dans le tas, mitrailleuse au poing pour défourailler tout le monde dans la joie et la bonne humeur. A ce niveau, la séquence d’introduction, voyant les deux frères quelques années plus tard attaquer un camp ennemi à eux deux, donne un bon aperçu des possibilités : du piratage de caméra, l’utilisation d’un drone pour repérer les environs et marquer les cibles, de l’infiltration pour interroger ou tuer discrètement les ennemis et de l’action plus basique façon FPS. En cela, le titre offre une assez belle liberté de mouvement, une fois cette introduction terminée, d’autant que les cartes disponibles sont assez grandes.
Sniper Ghost Warrior 3 a envie de jouer dans la cours des grands. Le problème, c’est qu’il n’en a pas les moyens
On passera rapidement sur le scénario très classique d’un frère devant sauver l’autre enlevé par des vilains pas gentils tout en obéissant aux ordres de ses supérieurs, elle ne casse pas trois pattes à un canard radioactif, l’intérêt est ailleurs.
Pas au niveau des graphismes, même si l’ensemble est correctement modélisé et que les effets de lumière sont efficaces, le tout est relativement terne, à la limite du cliché pour les pays de l’est, avec les pauvres paysans dans des champs. Quoique cela aurait été pas mal étant donné que le monde est certes ouvert, mais assez vide hormis les camps ennemis. Du coup les déplacements se font soit en voiture, au calme, pour profiter du décor, soit par voyage rapide une fois ceux-ci débloqués. Bref, sympa, mais ça nous ramène un peu à notre condition de joueur devant rallier un point A à un point B sans grande utilité. Une fois dans la nature et avec nos objectifs en tête, libre à nous de choisir le moyen employé pour parvenir à nos fins. Un arbre de compétences est d’ailleurs dédié à chacune des approche (Sniper, Infiltration ou Combat) qui s’améliore suivant votre façon de jouer. Une idée sympa qui permet à chacun d’y trouver son compte.
L’infiltration est sans doute le mode de jeu le plus simple, étant donné qu’il suffit d’approcher sa cible par derrière pour la tuer ou l’interroger. Rien de bien compliqué, tant que vous restez hors de vue de vos ennemis. Au contraire, les combats directs sont assez mal équilibrés, puisque à moins d’avoir un allié (ce qui n’arrive jamais) pour occuper vos ennemis ou de pouvoir vous planquer quelque part, vous prenez de véritables rafales en continu dans la peau, et votre vie fond comme neige dans un micro-onde nucléaire. Enfin, le mode principal reste bien entendu le Sniper, qui vous permet de zoomer (une fois un meilleur fusil en votre possession) et de régler le dénivelé pour prendre en compte la distance. Il suffit alors de retenir sa respiration pour viser juste et perforer le crâne de vos infortunées victimes. Enchaîner les tir à la tête n’est donc pas très compliqué, et on a même droit à une “killcam” au ralenti qui permet de profiter de votre ouvrage à chaque fois. Ce n’est pas au niveau de Sniper Elite, mais ça a le mérite d’exister. Le plus compliqué reste donc de tuer vos cibles dans le bon ordre, au bon moment, pour faire en sorte que personne ne vous repère. Car comme je l’ai mentionné, les combats au corps à corps sont plutôt tendus.
Conclusion
Le constat peu sembler un peu amer en comparaison de Sniper Elite sorti un peu plus tôt, mais CI Games a mis de la bonne volonté pour offrir un jeu complet, avec l’envie de jouer dans la cour des grands. Le seul problème, c’est qu’il n’en a pas les moyens, et a voulu coller aux grands standards actuels du monde ouvert sans trop se pencher sur ce que cela impliquait vraiment. Reste un jeu sympathique, imparfait mais sympathique.
Sniper Ghost Warrior 3
- Développeurs CI Games
- Type FPS
- Support PS4, PC, XBox One
- Sortie 25 Avril 2017