Test : Silt – Dans les profondeurs, personne ne vous entend mourir

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Sous l’océan

J’adore les titres qui offrent une atmosphère angoissante ou cryptique, et c’est exactement ce que semblait proposer Silt. Mais le jeu allait-il respecter ses engagements ou n’était-il qu’une promesse de plus ?

Silt est cryptique, et relativement court. Il nous plonge au beau milieu d’un environnement étrange et vous laisse découvrir les choses en explorant, ce qui éveille tout de suite notre intérêt. Vous y incarnez un plongeur des profondeurs qui explore des ruines dans les abysses. Il n’y a pas besoin de beaucoup plus d’explications, si ce n’est qu’il est question de Titans que vous allez forcément croiser lors de votre odyssée sous-marine. Outre les anciens mystères d’une civilisation depuis longtemps disparue, Silt regorge d’une vie aquatique variée qu’il va mettre à profit dans son gameplay via la possession. Le plongeur a la capacité de se projeter via un filet lumineux pour posséder la plupart des créatures marines de la zone. Il faudra alors jongler avec leurs capacités spécifiques pour traverser les environnements et vaincre les titans.

La possession est l’axe principal du jeu dans Silt. Chaque créature a sa fonction, comme des piranhas que vous pouvez utiliser pour ronger les lianes qui vous bloquent le passage, d’autres qui peuvent fracasser des rochers, ou encore détruire des mécanismes grâces à leur carapace.  Le fait de pouvoir posséder la vie marine qui vous entoure permet de gérer différents niveaux / puzzles qui parviennent toujours à se réinventer, tout en proposant un univers assez glauque et inquiétant.

La nage est réactive même si il est quelquefois plus compliqué de gérer les virages quand on est poursuivi, où tous les mouvements du plongeur doivent être exécutés avec un certain  timing. Attendez-vous à mourir plusieurs fois sur certains tableaux, principalement vers la fin, où les ennemis sont rapides et agressifs. Mais rien n’est trop frustrant, car le jeu relance toujours la partie au tableau en cours. La résolution d’une énigme, une fois bien comprise et la mécanique correctement exécutée, ne prend pas plus de deux ou trois minutes.

La direction artistique de Silt a été assurée par M. Mead, dont les croquis sinistres ont créé un monde aquatique tordu et plutôt troublants voire parfois franchement glauques. Je pense principalement à un arbre habité par des oisillons affamés qu’il faudra nourrir…

Le design sonore est également minimaliste et c’est intentionnel, puisqu’il n’y aurait pas grand-chose à entendre dans les profondeurs de l’eau, et que cela renforce la solitude que l’on peut ressentir au fond de l’eau. Outre l’absence de dialogue, il n’y a pratiquement pas de musique. Il y a une distinction maîtrisée entre le quasi-silence, avec seulement de légers bruits aquatiques ambiants, et le caractère épique de la rencontre avec un Titan. La conception sonore prépare parfaitement le terrain pour les sentiments de malaise, d’horreur et de quasi émerveillement que l’on retrouve tout au long du voyage. 

Il y a juste assez d’histoire pour vous pousser à avancer, tout en restant ouvert à l’interprétation. Mes filles se sont d’ailleurs assises en silence pendant la majeure partie de mon voyage aquatique pour admirer ces profondeurs inquiétantes.

Mais comme je le soulignais, il s’agit d’une expérience relativement courte, mais qui vaut la peine d’être traversée.