Test : Neptunia Riders vs Dogoos – Dans quoi es-tu allée te fourrer, Nep-Nep ?

La saga Neptunia a toujours oscillé entre le bon et le franchement discutable, et Neptunia Riders vs Dogoos ne fait pas exception. Ce spin-off, qui s’éloigne encore un peu plus des racines RPG de la franchise, propose une aventure aussi courte qu’atypique : une collecte frénétique de Dogoos sur fond de courses à moto en arène.

Uzume, que fais-tu ?

Neptunia Riders vs Dogoos met en scène Uzume, une figure emblématique de Mega Dimension Neptunia V2. Projetée dans une dimension où les Dogoos – ces petites créatures molles, équivalent des slimes de Dragon Quest – sont devenus l’obsession générale, elle se retrouve contrainte de les collecter pour ramener ses alliées à la raison. Loin des intrigues parfois absurdes, mais toujours attachantes des jeux principaux, ce scénario tient davantage du prétexte pour enchaîner des parties courtes et diablement répétitives.

Le gameplay repose sur un concept simple : foncer sur des Dogoos pour les ramasser, en exploitant la dérapage pour augmenter son rayon de collecte. Des éléments de combat viennent pimenter les affrontements, permettant de voler les créatures à ses adversaires grâce à des attaques au corps-à-corps ou à distance. Malheureusement, ces mécaniques sont sous-exploitées. Les parties, souvent expédiées en une minute ou deux, ne laissent pas de place à la moindre stratégie.

Le jeu propose bien quelques variations avec des mécaniques spécifiques à certains niveaux – changements de taille, effets aléatoires déclenchés par des Dogoos spéciaux, ou encore une machine à sous intégrée – mais ces ajouts peinent à masquer l’extrême répétitivité de l’expérience. Contrairement à d’autres spin-offs comme Cyberdimension Neptunia: 4 Goddesses Online, qui tentaient d’apporter une réelle alternative au gameplay habituel de la série, Riders vs Dogoos semble davantage conçu comme un mini-jeu d’un autre titre plus élaboré, que comme un jeu à part entière.

En matière de contenu, la campagne principale se boucle en trois heures à peine, et même les joueurs les plus complétistes n’iront guère au-delà des six ou sept heures nécessaires pour décrocher le Platine. Un tel manque de profondeur serait peut-être pardonnable pour un petit jeu vendu à un prix modeste, mais Riders vs Dogoos est commercialisé à un tarif qui frôle les 40 euros quand même. Une somme très difficile à justifier.

Graphiquement, le jeu reste fidèle au style coloré et caricatural de la série, avec des environnements simples, mais agréables à parcourir. Les animations sont correctes et la direction artistique, sans être mémorable, fait le travail. Côté technique, Riders vs Dogoos a le mérite d’être fluide et exempt de bugs majeurs.

Le doublage, quant à lui, constitue l’un des rares points forts du jeu. Les comédiennes de doublage livrent une prestation fidèle à l’esprit de la série, insufflant un peu de personnalité aux dialogues, malgré une mise en scène expéditive qui ne leur laisse que peu d’espace pour briller. Les échanges entre personnages auraient pu être une source d’humour et de charme supplémentaire, mais l’écriture trop précipitée empêche l’humour de s’installer et les interactions de prendre de l’épaisseur.

En définitive, Neptunia Riders vs Dogoos illustre parfaitement les dérives des spin-offs développés à la hâte pour capitaliser sur les fans. Là où certains épisodes secondaires de la série parvenaient à proposer une alternative intéressante au format habituel, celui-ci semble conçu avant tout pour combler un calendrier de sorties. Son gameplay manque vraiment de richesse et de challenge, et sa durée de vie ne justifie en rien son prix de lancement. Même pour les aficionados de Neptunia, difficile de recommander ce titre autrement qu’en promotion, et encore.