On pourrait considérer Another World comme le premier jeu « cinématographique ». Avec l’indétrônable Flashback et peut-être Prince of Persia, ces jeux forme une trinité de référence que certains cherchent encore aujourd’hui à reproduire. Full Void appartient à cette famille de jeu silencieux, en 2D pixelisé qui cherche à vous happer dans son histoire.


Full Void


Supports : PC, PS4, XBox One, Switch, Evercade

Genre : Plateforme

Date de sortie : 18 juillet 2023

Editeur : OutOfTheBit Ltd

Développeur : OutOfTheBit

Multijoueurs : Non


Full Void est un petit bijou indé pour tous les fans de cinematic-platformer !


  • Très beau
  • Une excellente ambiance
  • Des contrôles simples
  • Une absence de combat qui soulage
  • Les bonus de l’édition physique
  • Des puzzles peut-être trop faciles
  • Un peut court

Les enfants de l’espoir

Full Void est donc un jeu qui descend directement de cette lignée cinématographique. En utilisant des graphismes volontairement limités, ce jeu prouve que des développeurs compétents peuvent aujourd’hui encore créer une atmosphère immersive sans avoir besoin d’une présentation tape-à-l’œil et de l’Unreal Engine.

Dans Full Void, vous arpentez une ville morte. Le ciel est d’une couleur anormale et les rues sont étrangement silencieuses. Seules des silhouettes visibles aux fenêtre – l’image d’une personne branchée à d’étranges machines – suggère qu’il y a une vie ici. Mais ces personnes ont de bonnes raisons de rester à l’intérieur, car les rues sont occupées par des horreurs biomécaniques qui entraînent les gens vers un destin que l’on devine funeste.

Il y a cependant une personne dans les rues : un adolescent qui a une mission connue de lui seul. Contre toute attente, il tente d’échapper aux créatures en se dirigeant vers le campus, d’où émerge d’étranges lueurs menaçantes. Et ce qui se cache à l’intérieur de ces bâtiments fera passer les rues mortes pour un havre de paix.

Comme dans les titres dont il s’inspire, Full Void reste volontairement vague. Il n’y a pas de dialogue, le joueur doit donc comprendre l’histoire par le biais d’images et de flashbacks occasionnels. La seule chose qui est claire dès le départ, c’est qu’une catastrophe a eu lieu, et que le monde est perdu.

Comme pour Another World et Flashback, il s’agit d’un jeu de plateforme, mais il n’a pas grand-chose en commun avec les jeux de plateforme de précision habituellement associés au genre. Il s’agit plutôt d’un jeu d’aventure qui s’articule autour de la découverte. Et croyez-le ou non, on retrouve un petit côté Dragon’s Lair dans les mécaniques… Non, revenez !

Le personnage principal dispose de quelques capacités de base, comme sauter, ramper, se suspendre à des corniches et pousser ou tirer certains objets. Dans certaines zones, il peut également programmer diverses machines pour l’aider à résoudre des énigmes. Il ne sait pas se battre, ni courir très vite, du coup, son seul véritable moyen d’affronter les ennemis est de les éviter. Ce qui signifie donc que Full Void n’est absolument pas un jeu d’action.

La plupart des défis sont basés sur le timing, le protagoniste devant éviter des obstacles tels que la vapeur et le feu en se faufilant entre eux (le côté dragon’s Lair donc). Il y a également une poignée d’énigmes, la plupart assez simples, ou un peu plus complexes vers la fin.

Mais comme dans la plupart des jeux de ce type, les mécanismes sont au service de l’histoire. L’absence de texte signifie que toute la compréhension se base sur l’environnement, peuplé d’images bizarres et souvent dérangeantes. Le monde est rempli de robots cadavériques, d’expériences biologiques abandonnées et d’usines dystopiques tentaculaires, tous rendus encore plus effrayants par le grain de la palette de couleurs.

Les défis sont parfois frustrants, mais il vaut la peine de les relever pour voir ce qui va apparaître sur l’écran suivant. Vous mourrez souvent, surpris par un ennemi ou un piège, mais la sauvegarde se faisant quasi d’écran en écran, la mort n’a pour vocation que de rajouter un peu de tension dans un jeu d’exploration. Et ça fonctionne plutôt bien. Au final, il faudra compter entre 1 et 3 heures pour terminer le jeu, ce qui peut paraître court, même si Another World n’était pas spécialement long non plus, une fois que l’on savait quoi faire. On aurait bien voulu un jeu plus long, puis on se souvient qu’il s’agit d’un titre réalisé par 3 personnes, et que le travail abattu semble déjà titanesque pour un jeu de cette qualité.

Full Void est disponible un peu partout, mais cette sortie physique sur Evercade ajoute beaucoup de charme. On se retrouve face à un titre en boîte, sur cartouche, avec deux petits bonus dont les versions dématérialisées ne peuvent se vanter : un micro-comicbook qui présente le prologue du jeu et qui plante le décor sans gâcher le plaisir de la découverte, et un véritable livret comme à la grande époque.

Je dis « comme à la grande époque », car il contient vraiment toutes les informations du jeu, de la présentation de l’histoire aux ennemis en passant par les différents environnements et même une soluce de la première partie, pour qu’on prenne vraiment le jeu en main. Full Void version Evercade m’a ramené 30 ans en arrière, quand j’étais assis sur la banquette arrière de la voiture familiale en rentrant des courses, et dévorant le livret de mon jeu (acheté uniquement sur base de sa jaquette, et parfois, des screenshots visibles sur le verso) pendant les 30 minutes de route. C’est un plaisir que les moins de 40 ans ne connaissent sans doute plus, mais qui pour ma part me manque vraiment.

Full Void

Titiks

L’avis de Titiks sur Evercade

En bref

Full Void vaut vraiment le coup d’œil pour tous ceux qui s’intéressent aux jeux narratifs en 2D.

4
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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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