Test : Eldrador Creatures: Shadowfall – Un Tactical au pays de Schleich

La marque de jouet allemande Schleich continue son expansion vidéoludique, et après avoir adapté son univers hippique, voici que les terribles créatures d’Eldrador débarque dans un tactical RPG amusant et accessible aux enfants.

Les Eldrador Creatures à l’assaut !

Que l’on soit clair : je suis encore un farouche partisan des jouets « simples » et fixes qui stimulent l’imaginaire. Enfant, j’ai passé des après-midi épiques avec mes « Monsters in My Pocket« , cette série de monstres monochromes en plastiques tout simples, mais terriblement fascinants. Schleich est l’un des représentants pour moi de la même idée du jouet : simple, sans artifice et totalement tourné vers l’imaginaire.

Avec Eldrador Creatures: Shadowfall, la marque prête son univers au jeu vidéo, transformant ses figurines en héros d’un Tactical RPG où quatre royaumes – Feu, Glace, Pierre et Jungle – doivent s’unir contre la menace des Ténèbres. Le Dragon des Ténèbres a pour ambition de récupérer tous les cristaux élémentaires afin d’étendre son emprise. Vous incarnez les créatures de Feu, bien décidées à l’en empêcher, mais les autres peuples ne sont pas très… coopératifs.

On voyage donc de pays en pays depuis un point central en affrontant divers groupes d’ennemis sur un plateau quadrillé. Chaque rencontre est scénarisée avec humour et brise parfois le quatrième mur. De temps en temps, on recrutera un nouvel allié, pour permettre de varier les stratégies entre les éléments. Si un maximum de quatre créatures peut participer au combat (mais le plus souvent, ce sera 3, le coût pour débloquer la 4ᵉ est exorbitant), vos ennemis seront très souvent en surnombre, voire arriveront par vagues successives, vous obligeant à bien gérer la vitalité de vos créatures.

Chaque créature peut se déplacer d’un certain nombre de cases, certaines bien plus loin que d’autres, ce qui vous servira à parcourir très rapidement le plateau pour obtenir les orbes d’énergies. Si ces orbes rendent un peu de vie à celui qui les ramasse, elles permettent aussi au groupe de déclencher une attaque spéciale aux effets variés. Saut en plein milieu des ennemis, course enflammée, coup de bouclier qui fait reculer l’ennemi tout en offrant une solide défense, tir de loin… chaque créature dispose d’un coup spécial dépendant de ces orbes, mais aussi d’un coup normal par tour qui pourra aussi avoir des effets variés.

Certains frappent plusieurs cases en empoisonnant leurs cibles, d’autres frappent en « T » en brûlant tout sur leur passage, d’autre encore frappe les cases adjacentes à la leur… Il faudra expérimenter un peu pour trouver la meilleure stratégie, tout en sachant que les créatures blessées devront se reposer le temps d’un combat, obligeant le joueur à modifier son équipe.

En dehors des combats, on voyage sur la carte en suivant un chemin prédéfini dans chaque Pays, en enchainant les combats et en ramassant les pépites d’or. Ces dernières permettent d’améliorer les compétences du groupe, comme améliorer les dégâts, les points de vie, commencer avec des orbes ou simplement ajouter un quatrième membre. On peut librement assigner et redistribuer les pépites entre les combats, ce qui permet ici aussi d’essayer sans risquer de faire une erreur qui va rendre le jeu plus difficile.

Visuellement, Eldrador Creatures: Shadowfall présente un rendu honnête, sans fioritures. Les créatures sont fidèlement modélisées, mais les décors souffrent d’un aspect cubique parfois brouillon. Certains combats sont difficiles à lire à cause d’un trop-plein d’unités et d’animations. Heureusement, un code couleur simplifie la lecture : en rouge les ennemis, en vert les alliés.

L’ambiance sonore, elle, oscille entre rock dynamique et bruitages exagérés. Si le jeu propose une traduction française pour les textes, les voix restent disponibles uniquement en anglais et en allemand.

Un point noir notable : l’absence d’un mode deux joueurs. Pour un jeu de stratégie, c’est regrettable, tant le genre se prête aux affrontements tactiques entre amis. Par ailleurs, les temps de chargement sont trop nombreux et ralentissent inutilement le rythme.