L’avantage quand on acquiert une nouvelle plateforme de jeu, c’est qu’on peut aller se perdre dans son catalogue de titre dématérialisé. Je ne vais pas revenir là-dessus, mais si l’univers de Nintendo ne m’a jamais spécialement fais rêver, son eShop possède quelques titres exclusifs attrayants. C’est le cas du très coloré Shantae and the Pirate’s Curse, troisième épisode de la demi-génie au grand coeur des développeurs de chez Wayforward.
En-Shantae !
Et oui ! Troisième épisode déjà et au final une série peu connue. Et pour cause : le premier opus est sorti sur Game Boy Color en 2002 alors que tout le monde était déjà passé sur Game Boy Advanced, alors même qu’il fut compatible avec cette dernière. 8 ans plus tard, Shantae revint dans Risky’s Revenge sur le DSiWare tandis que The Pirate’s Curse est sorti en 2014 sur 3DS. Ce mois-ci, ce même épisode s’est vu adapté sur WiiU, jouable donc au Gamepad et agrémenté de décors en HD, tandis que les personnages restent tout en pixels pour conserver leurs animations rigolotes.
Si comme moi vous ne connaissiez pas Shantae avant cet épisode, sachez tout de même qu’en bonne suite, le titre fait la part belle à l’autoréférence et place les événements quelques temps après la fin de Risky’s Revenge. Shantae, privée de ses pouvoirs de génie (enfin… demi-génie) se place une fois de plus dans les ennuis en défendant son île adorée contre une attaque de pirates. Une obscure loi et un certificat de propriété la mettant droit dans son tort, Shantae est condamnée à voir sa belle chevelure rasée… mais c’est sans compter sur son ennemie de toujours Risky Boots la Pirate, venue s’allier avec notre demoiselle pour empêcher la résurrection du Pirate Master, le fléau des septs océans, tout en découvrant ce qu’il est vraiment advenu des pouvoirs de Shantae.
Nous voilà donc partis d’îles en îles, à la recherche de temples cachés et de créatures monstrueuses dans le but d’affaiblir le Pirate Master, tout en mettant la main sur des reliques précieuses permettant à Shantae de combler son manque de pouvoir. Ainsi les différents niveaux sont constitués d’une zone extérieure et d’un donjon, la première plutôt linéaire mais demandant de résoudre une petite énigme ou de réaliser une petite quête pour accéder à la seconde. Les aller-retours sont assez nombreux entre les différents points de l’île et la petite île de Shantae – faisant office de Hub central – car pour accéder au temple central, il faut souvent revenir à un point déjà visité pour activer une petite scène sensée débloquer la situation . En l’état, cela demande de bien suivre les dialogues pour ne pas se sentir vite perdu, car aucun résumé n’est disponible.
Un peu à la manière d’un Quackshot ou d’un Wonderboy, l’obtention d’un nouvel équipement débloque souvent l’accès à une nouvelle zone d’une île précédente, permettant le plus souvent de mettre la main sur un bébé calamar ou sur un Tinker Bat caché. Mais la progression se fait plus sinueuse dans les donjons, où la récupération de clés, l’activation de mécanismes, boss et sous-boss sont de mises ! Chaque donjon sera l’occasion de mettre à profit les outils récupérés précédemment, mais aussi ceux découverts sur place. En fouillant bien les nombreux passages cachés ou chemins annexes, il est possible de dégoter le plan du donjon, même si la carte de Shantae se dessine toute seule à mesure de sa progression. En bon jeu de plateformes, un gros boss attend la demi-génie au bout du donjon pour des combats mêlant habilité et réflexion. Faites claquer vos cheveux !
Un univers huilé
Shantae profite d’un univers déjà bien installé qui, s’il risque de perdre les nouveaux joueurs pendant les premières minutes, se laisse rapidement apprivoiser grâce à la profusion de personnages sympathiques (on retrouve rapidement Sky, Bolo ou encore l’inénarrable Rottytops) et l’humour décapant de ses dialogues (en français). Shantae and the Pirate’s Curse ne se prend pas une minute au sérieux, jouant sur la naïveté presque touchante de son héroïne pour la mettre dans les situations les plus amusantes et brisant le quatrième mur en cela que tous les protagonistes sont parfaitement conscients d’être dans un jeu vidéo. A l’image de ce pauvre Squid Baron, déprimé d’être présent dans ce nouvel épisode parce que cela implique qu’il devra sans doute affronter Shantae.
Celle-ci pourra d’ailleurs s’équiper de divers objets pour faciliter son aventure dans l’échoppe du coin, comme des potions ou boucliers défensifs, mais pourra aussi améliorer le tranchant de sa chevelure (sa seule arme au début du jeu) grâce à divers Shampoings ainsi que les artefacts obtenus en cours de route, en échange de monnaie sonnante et trébuchante glanée sur les ennemis. Une boutique permet même – contre 4 tout mignons petits bébés calamars – d’augmenter la vie de notre héroïne en les faisant fondre dans un torrent de cruauté bon enfant.
L’ambiance musicale est de haute volée grâce aux compositions de Jake Kaufman, qui a déjà offert ses services dans une cinquantaine de productions vidéoludiques comme Shovel Knight ou presque toutes les productions Wayforward (DuckTales : Remaster, Adventure Time, Blood Rayne Betrayal, Double Dragon Neon…). La prise en main est immédiate et Shantae répond au doigt et à l’oeil tout en ayant l’air de s’éclater autant que nous à l’écran.
Coooonclusion. Je dis non! Mais un Avis, je dis OUI!
Bref, on s’amuse vraiment dans Shantae and the Pirate’s Curse ! Que ça soit de par son ambiance colorée et guillerette, ses dialogues, ses situations à mourir de rire (le passage du fiancé de Sky ou l’amoureux ayant malencontreusement pétrifié sa femme…) ou l’efficacité de son gameplay, ce petit MetroïdVania est difficile à prendre en défaut. Doté d’une durée de vie avoisinant les 6 heures en ligne droite et d’un New Game + permettant de jouer avec une héroïne plus puissante mais moins résistante, Shantae a également la capacité de nous faire fiévreusement attendre le prochain épisode Shantae : Half-Genie Hero, dont le financement réussi via Kickstarter assure un développement multiplateforme !
Shantae and the Pirate’s Curse
- Développeurs Wayforward
- Type Plateforme capilaire
- Support WiiU eShop / 3DS eShop
- Sortie 05 Février 2015
Dans le même genre :
- Un peu de Quackshot
- Un peu de Wonderboy
- Un peu de Metroïd
Y’a bon!
- L’univers complètement barré
- Le gameplay aux petits oignons
- La bande-son efficace
- Les dialogues
- La variété des environnements et de la progression
- Les artefacts
Beuargh!
- On a intérêt à se rappeler la quête en cours
- La bouillie de pixel sur grand écran par moment
- Plutôt facile
tu m a donné envie de le prendre!
Je pense que c’est tout à fait ton genre oui 🙂