C’est en 2006 que le comic The Boys commença sa publication. Celle-ci durera jusqu’en 2012. Le comic est écrit par Garth Ennis et publié aux États-Unis par Dynamite Entertainment, un studio derrière des adaptations en roman de Game of Thrones, Sherlock Holmes ou encore Terminator 2. Les critiques du comic seront bonnes, et seront suivies par des ventes plus que corrects ce qui lancera assez vite un projet de film. Malheureusement il n’aboutira pas, cependant une série fut annoncée en 2015.

La série The Boys est propulsée par Seth Rogen, Évan Goldberg et Eric Kripke, trois amis réalisateurs, scénaristes ou encore producteurs. Les trois ont pas mal de cordes à leurs arcs, ils ont travaillé sur des séries comme Supernatural, Les Simpsons, Nos Pires Voisins ou encore Sausage Party. On peut déjà remarquer que les 3 compères ont travaillé sur une bonne variété de genres, mais aussi sur différents titres caricaturaux, ce qui convient bien à The Boys.

Le projet sera vite racheté et financé par Amazon Studios et sera tout aussi vite vendu comme la série phare de leur plateforme Amazon prime. A juste titre, car elle fut appréciée et une saison 2 fut vite mise en préparation. Cette dernière arrivant bientôt, commençons donc par vous donner une critique de la saison 1 !

Ca raconte quoi?

L’histoire se déroule dans une Amérique fictive où les super-héros travaillent en entreprise. Un groupe est connu comme étant le meilleur: les Sept (the Seven). Nous allons suivre deux histoires en parallèles. Celle d’une jeune recrue des Sept, Stella, et celle d’Hunghie Campbell, victime d’un dommage collatéral super-héroïque qui rejoindra une bande d’anti-héros. Les deux découvriront une autre facette de leurs idoles, mettant en avant leurs défauts.

Cruellement réaliste

En nous montrant les mauvaises facettes de ces super-héros, The Boys veut faire une critique de l’image même que l’on a de ces derniers en général. Pour cela, la plupart des héros que l’on croisera ressembleront à d’autres plus connus comme Superman ou Aquaman.

La mise en abysse de cette critique est créé via la côte ultra-réaliste et humain des super-héros. Vu que l’équipe des Sept est gérée comme une entreprise, il y a des frais et on voit assez vite venir un côté marketing qui influence les sauvetages pour miser au mieux sur l’image publique du super-héros. Une critique directe contre notre société donc, qui est dirigée par les médias, publicités, et réseaux sociaux, ne nous donnant en général qu’une partie incomplète des faits. On voit alors ces super-héros réagir à cela, mettant en défaut la vision de leurs devoirs ainsi que de leur justice; ce qui rendra leurs jugements beaucoup plus gris et injustes. Tout cet aspect nous est dans un premier temps montré via Stella, la jeune recrue des rêves plein la tête qui sera vite ramenée à la réalité.

Notre deuxième personnage nous aide à dépeindre le côté humain de ce monde. Vivant en toute simplicité, Hungies Campbell se verra très vite victime d’un dommage collatéral qui le mènera à tenter de se venger, nous montrant un côté révolutionnaire et anti-super-héros.Toute cette partie de l’histoire est là pour confirmer que ce n’est pas seulement les super-héros qui sont cruels, mais le monde en lui-même. Là où les super-héros paraissent corrompus, violents, avares, … le groupe d’Hungies se montre comme étant l’inverse, mais avec le même genre de méthodes. Ce qui prouve que même avec de bons fonds, on est toujours prêt à faire le pire si besoin.

Et c’est là que The Boys nous propose une bonne critique. Même si la série noircit l’idée que l’on se fait des héros, on apprend assez vite qu’ils ont en général un bon fond, mais qu’ils ont fait de mauvais choix à cause de la société et pour la société. La série nous permet de découvrir des personnages sous différents angles et niveaux de lecture possibles.

David contre Goliath

Parmi les points forts du comic et de la série, on citera la variété des personnages. Pour ce qui est des héros, nous sommes ici sur une caricature de le Justice Ligue en grande partie. Cependant, chacun est utilisé selon les problèmes logiques que l’on pourrait lui trouver (ex: le fait que tout le monde se foute du monde marin pèse sur le moral du super-héros aquatique, etc). En plus des différences prévisibles, on nous fait découvrir plusieurs de leurs facettes et nous les rend au fur et à mesure de plus en plus humains; en nous montrant des défaut et des faiblesses inenvisageables quand on est un fan d’eux.

Ces imperfections créent une sorte de dissonance très bien gérée par la série, dépeignant des personnalités qui correspondent à nos héros (comme l’Homme Invisible qui a un pouvoir peu impressionnant au final; donc faire de lui un voyeur, cela paraît inadmissible pour un héros, mais admissible pour un humain). Comme cette dissonance est bien tenue, il est évident que la plus flagrante et choquante doit reposer sur le personnage qui n’est déjà presque plus humain, mais juste un symbole; et lorsqu’on découvre les défauts du Protecteur – le Superman de l’histoire – ça pointe exactement avec justesse la chute idéologique du super-héros à l’humain.

Critique The Boys Saison 1 : Conclusion

L’avis de Nicolas Callu

5/5

La première saison de The Boys est très rafraîchissante. À l’heure où les super-héros sont partout, The Boys nous en propose une critique différente. Un peu comme Watchmen, mais en se basant encore plus sur l’imagerie et l’idée reçue que l’on peut se faire des super-héros à l’époque du MCU et du DCEU. Avec une imagerie, un scénario et une critique comme ceux-là, vivement la saison 2 pour voir la suite de cette histoire.

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