Décembre 2013. Alors que l’année touche à sa fin et que l’hiver vient de poindre, deux développeurs indés sortent de plusieurs projets au long cours. Avant de sombrer dans la torpeur hivernale, ils décident de fabriquer rapidement un « puzzle-game de Noël ». Après plus d’un an, il arrive enfin entre nos mains : voici A Good Snowman is Hard to Build.
A Good Snowman Is Hard To Build est le fruit du travail de Benjamin Davis et Alan Hazelden, respectivement graphiste et game-designer. Ce dernier, plus connu sous le nom de Draknek est à l’origine d’un autre puzzle-game : Sokobond. A ce duo s’ajoute Ryan Roth, ou DualRyan, musicien de son état qui a également participé à Sokobond en composant sa bande originale.
L’effet boule de neige
Dans A Good Snowman Is Hard To Build, on incarne un monstre -qui n’en a d’ailleurs pas vraiment l’air- dont l’objectif est de fabriquer des bonhommes de neige. Chacun de ces bonhommes va donc prendre la forme d’un puzzle. Les différents puzzles, plutôt que d’être séparés en niveaux bien distincts, sont séparés les uns des autres par de simples haies. En effet, le terrain de jeu prend la forme d’une sorte de grand enclos, un jardin à la française un peu secoué où chaque petite parcelle renferme une énigme.
Chaque énigme se présente d’une façon quasi-identique : vous avez trois boules de neige, une grande, une moyenne, et une petite. Il faudra les empiler dans un ordre décroissant pour constituer un bonhomme de neige. Les premiers puzzles, sont, comme on peut aisément le supposer, un jeu d’enfant : les trois boules de neige sont déjà formées, il n’y a bien souvent qu’à trouver le bon chemin pour chacune d’elle. C’est ensuite que cela se corse un tantinet : on se retrouve vite face à trois petites boules qu’il va falloir faire rouler dans la neige pour les faire grossir. A chaque fois qu’une boule avancera d’une case dans la neige (le terrain est orthogonal), elle enlèvera cette même neige du terrain et, si vous poussez une autre boule dans cette case mise à nue, elle ne grossira pas. On comprend alors vite le titre du jeu : si il paraît simple comme bonjour d’empiler trois boules de neige, ce n’est pas toujours le cas. A partir de la moitié des énigmes, on se retrouve vite face à des puzzles tordus et qui demandent beaucoup de patience et d’essais ratés. A ce sujet, il est possible de rembobiner chacune des actions effectuées ; un CTRL-Z en somme, ou bien de remettre le puzzle à sa position initiale.
La prise en main d’A Good Snowman Is Hard To Build est rapide et efficace. Le jeu est avare en texte et en interface mais on comprend tout rapidement : une fois les quelques instructions de touches expliquées (rewind, reset, déplacements), on nous laisse nous débrouiller. En tout, on devra faire face à une trentaine de puzzles, dont les derniers, particulièrement retors -il vous faudra souvent faire plusieurs bonhommes en un « niveau »- vous demanderont beaucoup de patience. La patience est d’ailleurs une véritable vertu dans ce jeu : non seulement pour arriver à bout des énigmes proposées, mais aussi pour découvrir les secrets que cache A Good Snowman Is Hard To Build.
Février neigeux, été avantageux
Mais lorsque l’on n’y a jamais joué, ce qui attire dans A Good Snowman Is Hard To Build, c’est avant-tout son aspect visuel. Benjamin Davis a ici fabriqué un petit univers enchanteur aux couleurs pastels superbes. Les décors, dans lesquels on trouve parfois des bancs où se reposer, ont l’air diablement confortables et chacune des interactions de notre personnage avec ceux-ci réussit à nous arracher un sourire. Si par exemple on se heurte à une haie, notre petit « monstre » va alors faire mine de s’effondrer dedans pour mieux se remettre d’aplomb. Quand aux collisions avec les bonhommes de neige terminés -qui portent d’ailleurs tous des accessoires et des noms différents- elles sont on ne peut plus attendrissantes : on se retrouve à faire un gros câlin au bonhomme à qui l’on vient de donner forme.
Pour sublimer le tout, l’environnement sonore et les thèmes musicaux discrets composés par DualRyan nous happent et nous transportent dans cet espace cotonneux où la neige, crissante, semble douillette et chaude comme les soirées d’hiver au coin du feu. Les notes de piano, éparpillées et aériennes, rendent A Good Snowman Is Hard To Build apaisant même dans ses challenges les plus ardus.
Coooonclusion. Je dis non! Mais un Avis, je dis OUI!
A Good Snowman Is Hard To Build tient haut la main les quelques promesses qu’il avance. Design pastel charmant au possible, puzzles bien fichus et musique relaxante, on part sans broncher pour une poignée d’heures à se creuser les méninges sans s’esquinter le ciboulot. Si l’on est fan de puzzle-games originaux, c’est à mon sens un excellent candidat. Ah, et pour parfaire le tout : si vous l’achetez sur l’Humble Store ou Itch.io avant le 10 mars, vous paierez « selon la température ». En clair, chaque matin, la température de Londres est prise et le prix s’accorde en conséquence ; s’il fait 3°, le prix sera de 3€. Une idée originale qui devrait vous décider à vous essayer à A Good Snowman Is Hard To Build avant l’avalanche prochaine de blockbusters le mois prochain.
A Good Snowman Is Hard To Build
- Développeurs Draknek, Benjamin Davis
- Type Puzzle-game
- Support PC/Steam
- Sortie 25 Février 2015
Dans le même genre :
- Sokobond
- Tetrobot & Co
- Spacechem
Y’a bon!
- L’univers super mignon
- L’environnement sonore envoûtant
- Les puzzles bien pensés
- L’agencement des énigmes
- Les secrets bien cachés
Beuargh!
- Pas de vue d’ensemble du « jardin »
- Quelques petits bugs après avoir résolu le dernier puzzle
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