Test : Warriors: Abyss – Des centaines de héros déferlent en enfer

Le genre du hack’n’slash n’a jamais vraiment eu besoin d’évoluer pour séduire. Pourtant, avec Warriors Abyss, Koei Tecmo tente un pari : fusionner l’ADN de Dynasty Warriors avec une boucle de gameplay roguelite.

Un Dynasty Warriors qui ose le changement

Depuis ses débuts, la série Dynasty Warriors repose sur une mécanique bien huilée : vous incarnez un héros surpuissant qui affronte des armées entières, balayant des dizaines d’ennemis à chaque coup. Warriors Abyss conserve cette base, mais y ajoute un élément roguelite : la progression par essais successifs. Vous démarrez chaque run avec un personnage issu des différentes licences Warriors, et votre objectif est de survivre à une succession d’arènes remplies d’ennemis. Chaque victoire vous octroie des améliorations, de nouveaux compagnons ou des armes aux effets variés.

Là où le jeu surprend, c’est dans son système de recrutement dynamique. Plutôt que de se battre seul, votre personnage peut invoquer temporairement d’autres guerriers en réalisant des combos spécifiques. Ces alliés surgissent brièvement, exécutent une attaque surpuissante, puis disparaissent. Le choix de vos recrues et leur disposition stratégique influencent directement votre efficacité en combat.

L’action repose sur trois types d’attaques : coup léger, coup puissant et attaque musô. Cette dernière, une signature de la série, se charge progressivement et déclenche une offensive dévastatrice capable de raser une horde entière. Mais contrairement aux opus classiques, le placement et la gestion des améliorations prennent ici une place centrale.

À mesure que vous progressez dans les niveaux, vous débloquez des bonus qui orientent votre build. Faut-il privilégier la vitesse ? La puissance brute ? Les effets élémentaires ? Chaque choix a une incidence directe sur l’efficacité de vos attaques et sur les synergies avec vos alliés. L’aspect roguelite pousse d’ailleurs à expérimenter des combinaisons inédites d’armes et de héros pour s’adapter aux défis imposés par les niveaux supérieurs.

Avec plus de 100 personnages jouables, et d’autres à venir, Warriors Abyss se positionne comme l’un des opus les plus généreux. Chaque héros possède ses propres animations, armes et compétences. Cette variété encourage à tester de nouvelles approches, d’autant que certaines armes excellent contre des cibles uniques tandis que d’autres se prêtent mieux aux combats de masse.

Pour ne pas nous perdre sous une avalanche de statistiques, le jeu affiche un indice de puissance global qui évolue selon les décisions prises. Si vous misez tout sur la vitesse et l’électricité, un guerrier axé sur le feu n’apportera qu’un gain marginal. En revanche, maximiser les synergies entre attributs permet d’obtenir des résultats explosifs.

Si le gameplay brille, la narration est très loin de satisfaire. L’histoire se résume à un prétexte : un guerrier légendaire est convoqué dans l’au-delà par Enma pour affronter des âmes tourmentées. Malheureusement, le jeu impose un tutoriel interminable, ponctué d’interruptions et de dialogues superflus. Heureusement, la touche “skip” est là pour accélérer les choses.

Visuellement, le titre ne brille pas non plus. Les graphismes semblent volontairement épurés afin d’assurer une lisibilité optimale au milieu des hordes d’ennemis. Si cette approche sert le gameplay, elle donne tout de même à l’ensemble un aspect un peu daté. Toutefois, les animations restent dynamiques et lisibles, ce qui est l’essentiel dans ce type d’expérience.

En mélangeant hack’n’slash frénétique et roguelite, Warriors Abyss renouvelle la formule Dynasty Warriors sans la trahir. L’expérimentation est réussie : la construction de builds, la gestion des compagnons et la diversité des personnages offrent une belle richesse tactique qui pousse à l’expérimentation. Bien que l’histoire et la direction artistique laissent à désirer, le plaisir de jeu l’emporte largement.