Depuis plus de deux décennies, le monde des jeux vidéo a vu émerger de nombreux MMORPG, chacun tentant de se faire une place au soleil. Malheureusement, seule une poignée d’élus sont arrivés à se démarquer et se faire un nom dans le microcosme du massivement multijoueur. Est-ce que Throne and Liberty a les arguments nécessaires pour se faire une place dans ce milieu ? Réponse dans notre test maison après avoir atteint le niveau 50 et bien plus encore.
La première chose qui frappe de plein fouet quand on lance Throne and Liberty est sa devanture aguichante. N’ayons pas peur des mots : Throne and Liberty est certainement le plus beau MMORPG du marché. Techniquement, il n’y a pas grande chose à redire. Le monde ouvert est vaste, la distance d’affichage est impressionnante et le nombre de joueurs affichés en même temps force le respect. Non seulement, c’est beau mais la patte artistique est également séduisante avec une construction topographique crédible à l’échelle cohérente. L’emphase architecturale a été mise sur la verticalité avec de nombreux points de vue élevés desquels il est possible de s’élancer pour planer majestueusement et profiter de la vue.
Comme dit plus haut, le nombre de joueurs affichés en même temps sans que le moteur du jeu ne bronche est franchement. Cela renforce en outre l’aspect massivement multijoueurs que la concurrence perd parfois de vue avec des serveurs instanciés. Ici, les villes grouillent de joueurs tout comme les événements PvE et PvP disséminés tout au long de la journée. Toujours du côté technique, impossible de ne pas évoquer les téléportations qui sont presque instantanées et ce même d’un bout à l’autre de la map. C’est de la magie noire, je ne vois pas d’autre explication plausible. Le seul bémol technique concerne les serveurs qui, lors des premiers jours du lancement, ont eu du mal à encaisser la charge provoquant latences et autres déconnexions. Heureusement, cela tend à s’améliorer au fil des jours avec, notamment, l’ouverture de nouveaux serveurs.
Sur des rails
L’histoire quant à elle ne sort pas vraiment des sentiers battus mais reste assez motivante pour qu’on ait envie d’avancer et de découvrir de nouvelles régions avec leurs lots de problèmes à régler. Sans être fofolle, la narration sert essentiellement de prétexte pour balader le joueur dans les zones de son niveau vers le end game, une fois le niveau max atteint. La phase de leveling est assez rapide (moins de 6 heures en skipant les cinématiques, plus de 30 heures en s’immergeant dans l’histoire) et n’est finalement qu’un gros tuto mettant en place toutes les mécaniques de Throne and Liberty.
Dis moi ce que tu portes, je te dirai qui tu es
Dans Throne and Liberty, il n’y a pas vraiment de classe au sens classique du terme. Vos compétences seront déterminées par les deux armes équipées. Chaque arme propose ses sorts actifs et passifs, à vous ensuite de monter votre build en sélectionnant au maximum 12 skills que vous jugerez utiles. Un système assez permissif et flexible. Par exemple, les DPS pourront opter pour un duo “arbalète et dague” ou “arc long et bâton”, tandis qu’un healer choisira plutôt le duo “baguette et bâton” ou “baguette et arc long”. Au total, il existe ainsi une petite vingtaine de combinaisons, presque toutes viables (bon quelques builds sont quand même en deçà si vous souhaitez être compétitifs). Si sur le papier, on peut penser qu’il est facile de passer d’un healer à un DPS, ce n’est pas vraiment le cas, car monter vos niveaux d’armes et de compétences prendra du temps (surtout dans le end game), si bien qu’il est plus judicieux de faire un reroll depuis le niveau 1 que d’essayer de monter plus qu’un autre set d’arme.
Les builds sont néanmoins hyper permissifs et customisables dans Throne and Liberty. A chaque niveau, vous distribuerez des points de statistiques (en force, dextérité, etc.) et apprendrez de nouveaux skills (liés à vos armes). A cela, s’ajoute la possibilité de level up chaque skill (avec un système basé sur des pourcentages de réussite plus ou moins élevés) et d’y ajouter des effets secondaires via un arbre de compétences. Par dessus, il faut aussi compter sur un arbre de compétence à multi embranchements par arme. Les théoriciens du builds auront de quoi satisfaire leurs tableaux excel.
Les équipements (casque, armure, etc.) interviennent eux aussi dans l’équation du build avec leurs statistiques. Celles-ci s’améliorent après avoir récolté divers matériaux. Comme pour les compétences, il faut ensuite avoir un peu de chance, car chaque augmentation est variable selon votre veine ; tantôt ça sera 10%, tantôt 50 %. Heureusement, pas de remise à zéro ou d’échec, chaque augmentation est synonyme de petit pas vers le niveau supérieur. On y arrive donc toujours, même s’il faut parfois beaucoup de temps et d’essais. En bref, la progression dans Throne and Liberty suit les conventions somme toute classiques des MMORPG, avec une forte emphase sur le grind, la collecte de butin, les pourcentages de drops et l’amélioration des skills et de l’équipement (plus ou moins rapidement selon votre bol).
Farming simulator
Comment farmer tous ces matériaux me demanderez-vous ensuite ? Et bien Throne and Liberty propose des systèmes de progression qui feront aussi bien plaisir aux joueurs PvE qu’aux joueurs PvP. On y retrouve des donjons à faire en groupe, instanciés ou non, des événements PvE de récolte de matériaux sur des monstres, des contrats journaliers, des missions hebdomadaires ou encore des world boss. Côté PvP, des événements existent aussi avec des captures de régions, de châteaux et autres événements de récoltes où le joueur contre joueur est activé (avec possibilité de jouer en guilde ou d’être associé à une équipe de façon aléatoire). Une arène de PvP en petit groupe est également disponible. Bref, vous pourrez monter votre perso selon vos affinités in-game. Les try harders auront certainement envie de poncer tous les types de contenus. Et ils auront raison, car aussi bien le PvP que le PvE sont plaisants. A titre tout personnel, je trouve que l’un des contenus les plus funs dans Throne and Liberty est le système PvP et ses mécaniques de guilde. Le jeu encourage fortement les interactions entre joueurs et le lot de drame qui en découle. Par contre, il est important de préciser que le PvP n’est pas d’office activé sur toute la carte, il ne l’est qu’occasionnellement. Quelques à-côtés plus anecdotiques sont aussi de la fête comme la pêche et la cuisine.
Souvent décrié, le système de combat m’a pourtant plu. Les combats sont nerveux : il y a une parade active, des rotations de skills et des déplacements à gérer en même temps. C’est classique certes, mais Throne and Liberty le fait bien et n’a pas à rougir de la concurrence.
Pour ce qui est du pay to win : qu’en est-il ? A l’heure où votre scribouillard rédige ces lignes, rien n’indique que nous sommes en face d’un MMORPG pay-to-win. Bien évidemment, Throne and Liberty possède un cash shop (le jeu est free-to-play, il faut bien payer d’une façon ou d’une autre les développeurs et les serveurs) mais aucun item qui y est vendu ne pourrait créer un déséquilibre de puissance entre les joueurs. Les objets sont essentiellement cosmétiques ou servent à accélérer sa progression (en chopant la recette d’une arme plus rapidement que s’il fallait la farmer). Rien de honteux à l’heure actuelle donc.
Enfin, je trouve, à titre personnel, que le FOMO n’est pas omniprésent dans le jeu. Et ça fait du bien. La régénération des ressources nécessaires pour le farm (des contrats, des donjons coop ou des donjons en open world) peut s’accumuler pendant 6 jours avant d’atteindre son maximum (si mes calculs sont bons, n’hésitez pas à me corriger en commentaires). Si bien qu’il est possible de ne lancer le jeu qu’une fois tous les trois ou quatre jours sans être pénalisé. Bien évidemment, les try harders peuvent se connecter plusieurs fois par jour pour participer à un max d’activités, mais cela ne devrait pas creuser un fossé insurmontable entre les joueurs, surtout sur la longueur. Plusieurs profils de guildes se dessinent d’ailleurs en conséquence avec des acharnés, des hardcores gamers en vacances ou encore des guildes pour personnes qui progressent tranquillement à leur rythme.
Throne and Liberty
Supports | PC, PS5, Xbox Series |
Genre | MMORPG |
Date de sortie | 1er octobre 2024 |
Éditeur | Amazon Games |
Développeur | NCSOFT |
Multi | Oui |
Un MMORPG ambitieux
On a aimé
- Techniquement au top
- Artistiquement réussi
- Le PvP
- Les nombreuses activités
- Les musiques
- Le nombre de joueurs affichés en même temps
- Les possibilités de customisation des builds
On a moins aimé
- Trop classique ?
- Histoire convenue
Throne and Liberty
En bref
Throne and Liberty est un MMORPG ambitieux qui brille par sa technique et ses mécaniques de combats à grande échelle. Il saura séduire les amateurs de JcJ mais aussi de JcE avec ses activités jouant sur tous les tableaux. Sans réinventer la roue, Throne and Liberty est un MMORPG efficace avec un enrobage technique new gen qui met un sacré coup de peps au genre. A essayer absolument.