Test : The Casting of Frank Stone – Même la mort n’est pas une issue

The Casting of Frank Stone est un jeu vidéo de survival horror et interactive drama développé par Supermassive Games et publié par Behaviour Interactive. Petite originalité pour les fans d’horreur, le titre se déroule dans l’univers de Dead by Daylight.

Behind the Mask: The Rise of Frank Stone

Entre la mise en pause de The Dark Pictures Anthology et le prochain Directive 8020, Supermassive Games s’est attelé à appliquer sa recette de film interactif à choix multiples à l’univers de Dead by Daylight. Autant vous dire tout de suite, je ne connais que très peu cet univers, mais du moment qu’il s’agit d’une expérience narrative horrifique avec des tueurs en série et des choix stressants à faire, « ça m’va » comme dirait l’autre.

Le jeu commence en 1963 pour nous faire assister à l’arrestation macabre de Frank Stone dans une aciérie, puis fait un bond en avant dans le temps jusque dans les années 80 pour suivre un groupe d’ados qui décident de tourner un film d’horreur sur les lieux du drame. Nos références en films d’horreur nous disent d’emblée que rien ne peut mal tourner.

Ensuite, nous bondissons encore dans le temps pour retrouver un groupe de personnages étranges invités dans un manoir pour une raison bien spécifique… en lien avec les événements des années 80. Tous ces événements et personnages sont liés et pour une fois, Supermassive fait le pari d’un scénario à la fois non-linéaire et se déroulant sur plusieurs décennies.

Cela impacte fortement le rythme d’ailleurs, plus lent, car il doit introduire plusieurs personnages et plusieurs époques. On reste tout de même accroché pour avoir le fin mot de cette mystérieuse et sanglante histoire puisque le jeu a l’intelligence de nous faire voyager d’époque en époque de manière non-linéaire, à coup de chapitres titrés avec un bon rythme.

La date de sortie est assez inhabituelle pour un jeu du studio étant plus habitué aux sorties d’octobre, mais j’imagine que cela est fait pour ne pas trop interférer avec la sortie du Remake de Until Dawn.

Graphiquement, The Casting of Frank Stone est toujours impressionnant, surtout avec le travail sur les éclairages et sur les sombres environnements sinistres. Le jeu utilise le moteur Unreal Engine 5, ce qui permet un rendu détaillé des textures et des effets d’éclairage complexes. Cependant, il y a quelques problèmes techniques, notamment du clipping et des anomalies graphiques, en particulier lors des déplacements dans les escaliers et sur certains jeux de lumière qui entrent parfois en conflit avec les objets physiques. C’est rare et discret, mais parfois, ça saute aux yeux.

Portez quand même votre attention sur les jeux de lumière et le rendu des cheveux, à certains moments, c’est impressionnant ! De plus, les animations des personnages peuvent parfois sembler saccadées et flirtent avec la vallée dérangeante. Rien de bien neuf chez Supermassive Games en somme.

La bande-son, très immersive, est point fort du jeu, allant de thèmes cinématographiques sombres et étranges à une musique plus dynamique et intense pendant les scènes d’action. Les effets sonores sont également excellents et contribuent à l’atmosphère effrayante du jeu.

La qualité du doublage en français est également bonne, bien que l’écriture puisse parfois sembler un peu clichée et destinée à un public adolescent. On n’échappe pas aux lignes de textes lues et non très bien interprétées, mais dans l’ensemble, les comédiens de doublages font du bon travail.

The Casting of Frank Stone est un jeu principalement axé sur la narration et l’interactivité. Nous devons toujours explorer les environnements, résoudre quelques énigmes, réussir des QTE et faire des choix qui influencent l’histoire et le destin des personnages. Tout peut avoir un impact, donc faites attention.

Si l’exploration est prenante grâce à l’ambiance la plupart du temps, j’avoue que devoir fouiller chaque environnement – la plupart très sombres – à la recherche d’une petite poupée (liée à Dead by Daylight) ou de petites figurines m’a un peu sorti de l’ambiance. Je pense que Supermassive Games devrait revoir la chasse aux collectibles dans ses jeux.

Par contre, j’ai apprécié un élément (que je ne peux pas dévoiler ici) qui fait en sorte que nous craignions pour la vie d’un ou plusieurs personnages, malgré le fait que l’on sache qu’ils survivent (puisque nous les incarnons aussi dans le futur). Quelques éléments de cohérence vous feront certainement soulever un sourcil à certains moments, mais ne craignez rien, c’est voulu. L’effet papillon fonctionne toujours et les actes du passé ont un impact sur les périodes futures… ou pas. J’admets qu’ici il m’a manqué quelques explications puisque je n’ai pas fais toutes les routes.

The Casting of Frank Stone utilise certes pas mal de clichés, mais comme tous les jeux de Supermassive Games, on a droit à des petits retournements qui nous emmènent ailleurs, même si certains éléments auraient eu plus d’impact s’ils avaient été révélés plus tard… et qu’ils n’avaient pas été aussi à la mode.

L’un des aspects les plus intéressants du jeu est une sorte de salle de montage, qui se débloque à la fin du jeu et qui permet aux joueurs de revenir sur leurs décisions pour explorer des chemins alternatifs. De plus, la fonctionnalité – qui n’est pas nouvelle dans d’autres jeux – est totalement cohérente avec l’univers du jeu. Par ailleurs, la conclusion de l’aventure est plutôt bien ammenée et fait un lien plutôt inattendu avec la licence Dead by Daylight. Du moins, c’est ce que j’ai compris, car il reste pour moi quelques zones d’ombre dans le scénario.

Niveau durée de vie, on frôle les 7-8h en prenant son temps pour trouver tous les collectibles, et on ajoute à cela le temps qu’il faut pour jouer avec la table de montage. C’est dans la même veine que les jeux précédents du studio, et cela saura nous occuper 2-3 soirées solitaires pour bien en profiter.