Hazelight Studios a encore frappé. Après nous avoir conquis avec « A Way Out » et « It Takes Two », le studio revient avec « Split Fiction », une aventure coopérative qui mise sur la diversité des situations et un amour manifeste pour le jeu vidéo en tant que médium.

Une histoire métaphorique et un hommage aux jeux vidéo

« Split Fiction » repose sur une aventure entièrement coopérative, jouable en local ou en ligne, avec un écran partagé, même à distance. Une démarche qui prône une véritable expérience de jeu à deux, centrée sur la communication, la collaboration et les inévitables disputes (essayez de jouer en tant qu’adulte avec un enfant de 10 ans, pour voir).

Petite nouveauté, et bien loin de ses habitudes hyper mercantiles, EA donne accès à une fonction très pro-consommateur : un seul joueur a besoin de posséder une copie du jeu pour inviter un ami à le rejoindre, même sur une autre plateforme, grâce à la compatibilité cross-play. Ça c’est beau, merci EA. Une initiative qui renforce l’accessibilité et permet à un plus large public de découvrir l’expérience sans contrainte financière supplémentaire.

L’intrigue suit Zoe et Mio, deux autrices dont les créations se retrouvent mêlées par une expérience un peu louche. Plongées dans leurs propres mondes imaginaires, elles doivent naviguer entre un univers de science-fiction froid et violent et un royaume fantastique merveilleux mais dangereux pour rétablir l’harmonie. Ah et au passage, elles seront confrontées aussi à leurs petites histoires annexes non-finalisées… et on comprendra parfois pourquoi elles ne sont restées qu’à l’état de concept.

Le scénario s’annonce très sympa sur le papier, mais son exécution est un peu en demi-teinte. Les dialogues oscillent entre répliques percutantes et humour forcé (merci Zoé) qui pourrait en agacer certains. On joue les contrastes avec un personnage éternellement enjoué et un autre grognon, ce qui est la base de tout duo comique, mais cela ne va pas plus loin.

Le concept de la machine et les intentions des antagonistes ajoutent un peu piment à une époque comme la nôtre qui se questionne beaucoup sur le vol de créations artistiques pour nourrir des intelligences artificielles. L’histoire porte un message intéressant sur la création artistique, l’influence des grandes industries et l’importance de la collaboration. Le jeu multiplie aussi les références à l’histoire du jeu vidéo, tant dans sa narration que dans ses mécaniques, ce qui fera plaisir aux connaisseurs.

Si « It Takes Two » avait déjà impressionné par sa capacité à varier les mécaniques de jeu, « Split Fiction » pousse encore plus loin l’expérience. Chaque niveau propose des situations de gameplay différentes : plateformes classiques, phases de tir dynamiques, shoot’m up horizontal, courses poursuites effrénées, puzzles collaboratifs et même des affrontements de boss intenses.

Le jeu brille par sa mise en scène audacieuse et ses transitions fluides entre les genres, qui interviennent à intervalles très réguliers. On ne s’ennuie jamais, et chaque séquence apporte son lot de surprises. Certaines phases évoquent des classiques du jeu vidéo, jouant avec les codes des différents genres tout en ajoutant une touche personnelle. Et le pire, c’est que tout s’imbrique et se suit parfaitement.

Contrairement à « It Takes Two », qui restait relativement accessible, « Split Fiction » augmente la cadence. Les combats sont plus exigeants et demandent des réflexes, certaines énigmes demandent non seulement un peu de réflexion, mais surtout de la synchronisation, parfois très stressantes, et les affrontements contre les boss nécessitent une vraie coordination entre les joueurs. Rien d’insurmontable pour des habitués, mais un challenge notable pour ceux qui jouent avec un partenaire moins expérimenté.

Ma femme ayant déclaré forfait pour s’y coller avec moi, c’est à ma fille de 10 ans qu’est revenu cet honneur. Si elle s’en est tirée très honorablement sur les énigmes et les combats, apportant sa vision moins expérimentée et plus fraîche, les séquences stressantes lui ont fait perdre pas mal de moyen, causant une certaine frustration des deux côtés. Cela dit, cette montée en difficulté apporte une vraie satisfaction lorsqu’un obstacle est surmonté, renforçant le sentiment de progression et de coopération, et le plaisir reprenait le dessus à peine les séquences plus stressantes derrière nous.

Visuellement, « Split Fiction » s’en sort avec les honneurs. Même sans technologies de pointe comme le ray tracing, le jeu compense par une direction artistique certes classique, mais réussie et des environnements riches en détails. Le passage constant d’un univers à l’autre permet d’offrir une grande diversité d’ambiances, du cyberpunk à la fantasy, avec une fluidité remarquable. Chaque monde dispose de sa propre identité visuelle et sonore, renforçant l’immersion et la sensation de voyager dans des univers radicalement différents.

Avec « Split Fiction », Hazelight confirme son talent pour le jeu coopératif. Bien que le scénario et les dialogues puissent diviser, la variété du gameplay et le plaisir de jeu à deux en font un incontournable. Plus exigeant que son prédécesseur, il propose un véritable voyage interactif qui plaira autant aux amateurs de coopératif qu’aux fans d’expériences bien rythmées. Si vous avez quelqu’un avec qui jouer, foncez, c’est une aventure à ne pas manquer.

Split Fiction


SupportsPC, PS5, XBox Series
GenreAventure / Coopération
Date de sortie6 mars 2025
ÉditeurElectronic Arts
DéveloppeurHazelight Studios
MultiOui


  • Une grande diversité de gameplay qui évite toute redondance
  • Une mise en scène inventive et soignée
  • Une coopérative fluide et accessible en local et en cross-play
  • Une direction artistique riche et variée
  • Un bon équilibre entre challenge et plaisir de jeu
  • Un scénario parfois maladroit dans son exécution
  • Des dialogues inégaux qui peuvent ne pas plaire à tous
  • Une difficulté qui peut frustrer les joueurs occasionnels ou un peu plus jeunes

Split Fiction

Titiks

L’avis de Titiks sur PS5

En bref

Chaque session de Split Fiction apporte son lot de rebondissements et garantit des souvenirs pour un duo de joueurs, prouvant une fois de plus que le jeu en coopération peut être une véritable célébration du jeu vidéo.

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