Test : MXGP 24 – Trois d’années d’attente pour un résultat mitigé

Trois ans. C’est le temps qu’il aura fallu attendre avant de revoir la licence MXGP faire son retour, cette fois sous la houlette de Nacon. Avec un tel intervalle, difficile de ne pas espérer une évolution significative, voire une réinvention complète du jeu. Malheureusement, le constat final est sans appel : ce nouvel opus ne parvient pas à convaincre, ni les fans de motocross ni les amateurs de jeux de course.

Absence d’évolution

Derrière une promesse de nouveautés et d’améliorations, se cache un titre à la réalisation bancale, souffrant de problèmes graphiques, de gameplay et d’une stratégie commerciale pour le moins discutable. Le premier élément qui frappe dans MXGP 2023, c’est la qualité graphique. Ou plutôt, son absence. Après trois ans d’absence, on aurait pu s’attendre à un bond en avant, surtout pour une licence exploitant la puissance des consoles modernes comme la PlayStation 5. Pourtant, le jeu présente des visuels à peine dignes de la génération précédente.

Les textures sont fades, manquent de détails et les modèles 3D des pilotes ainsi que des motos semblent directement repris d’épisodes précédents. Pire encore, certains environnements donnent l’impression d’avoir été abandonnés en cours de route, avec des arrière-plans flous et une absence criante de vie autour des circuits.

L’éclairage aurait pu sauver les apparences, mais il est lui aussi en retrait, offrant des ombres peu naturelles et un rendu global terne. Pour un jeu commercialisé en 2024, cette qualité graphique n’est tout simplement pas acceptable.

C’est bien beau d’évoquer les graphismes, mais si le gameplay est solide, on peut pardonner quelques errances visuelles. Hélas, MXGP 2024 échoue également sur ce point. Les sensations de pilotage manquent cruellement de précision et de fluidité. La maniabilité des motos paraît étrange, presque “flottante”, et les commandes répondent de manière incohérente. Ces problèmes rendent la conduite frustrante, même pour les joueurs habitués aux jeux de motocross. Le plaisir de trouver la trajectoire parfaite sur un circuit ou d’anticiper les virages serrés est tout simplement absent.

Quant aux différents modes de jeu, ils ne parviennent pas à réhausser l’expérience globale. Que l’on parle du mode carrière ou des courses rapides, tout semble sans énergie ni originalité.

Un autre point noir de cet opus repose sur son intelligence artificielle. Les adversaires contrôlés par le jeu se comportent de manière prévisible et rigide. Ils suivent leurs trajectoires comme des robots, sans réagir à la présence du joueur ou à l’évolution de la course. Cette rigidité enlève tout suspense aux épreuves, transformant les courses en une succession d’événements sans saveur. Dans un genre où la compétition et l’adrénaline sont des piliers, ce manque d’engagement de l’IA est un échec cuisant.

En ce qui concerne l’aspect sonore, MXGP 2024 n’améliore pas son sort. Les effets sonores des motos sont répétitifs et manquent d’impact, tandis que la bande-son générale se révèle être dénuée de caractère.

Les amateurs de motocross cherchent à ressentir l’énergie brute d’une course à travers un sound design immersif. Ici, les moteurs émettent des bruits criards et peu convaincants, ce qui finit par lasser très rapidement. Quant aux musiques d’accompagnement, elles passent complètement inaperçues, ne laissant aucune empreinte même après plusieurs heures de jeu.

Enfin, il est impossible de ne pas mentionner la stratégie commerciale qui entoure ce titre. Proposer un jeu d’une telle qualité à un prix premium frôle l’insulte pour les joueurs. Nacon semble avoir misé sur le fait que la nostalgie et le manque d’alternatives pousseraient les fans à acheter malgré tout. Pire encore, la communication autour du jeu a été pratiquement inexistante ce qui soulève de sérieuses interrogations sur la confiance que l’éditeur place dans son produit.

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