Everybody’s Golf Hot Shots, sorti le 5 septembre 2025 sur PS5 et Switch, ravive cette sensation d’arcade pure qui a marqué des générations de joueurs. Après huit ans d’absence, Bandai Namco, reprenant les rênes d’une licence orpheline de Sony Japan Studio, nous ramène sur les fairways avec une formule éprouvée, peaufinée par Clap Hanz, les artisans historiques de la série. Pas de révolution clinquante ici, juste un retour aux fondamentaux.
Une histoire de greens et de souvenirs
La saga Everybody’s Golf – ou Hot Shots Golf pour les intimes d’Amérique du Nord – a toujours eu ce don de transformer un sport guindé en bac à sable. Née en 1997 sous l’égide de Camelot Software Planning, elle posait déjà les bases : un gameplay à trois taps, intuitif mais exigeant, où chaque coup demande de jauger le vent, lire les pentes et dompter la pression. Quand Camelot est parti swinguer avec Mario chez Nintendo, Clap Hanz a repris le flambeau, façonnant des épisodes mémorables sur PS2, PS Vita, et même PS4, où des guests comme Sackboy ou Ratchet rejoignaient le green. Puis, en 2021, Sony ferme Japan Studio, et la licence s’endort. Clap Hanz, libéré, explore des projets indés comme Easy Come Easy Golf sur Switch, mais c’est Bandai Namco qui ressuscite Everybody’s Golf en 2024, unifiant les noms régionaux sous Hot Shots et brisant l’exclusivité PlayStation. Désormais, on joue sur PS5, Switch, et même PC via Steam – une première pour la série, qui s’aligne sur la vague des portages d’IP Sony, comme Patapon récemment.
Dès les premiers trous, Hot Shots m’a rassuré : le gameplay arcade, cœur battant de la série, vit toujours avec la même vigueur. Le système à trois taps – un pour lancer, un pour la puissance, un pour la précision – reste une mécanique d’horlogerie. On aligne le tir, on calcule la distance, et ce dernier clic, où la jauge tremble sous la pression, fait monter l’adrénaline. J’ai passé une soirée entière sur le premier parcours, à peaufiner mes drives pour raser les bunkers. Le vent, traître, force à ajuster l’angle, et les pentes des greens, rendues avec une 3D plus lisible que jamais, transforment chaque putt en petite énigme. C’est simple, instinctif, mais jamais simpliste : choisir un club trop puissant réduit la fenêtre de timing à une fraction de seconde, et un coup spécial – limité mais dévastateur – peut renverser un par 5 en eagle si on ose le risque.
Hot Shots ne se contente pas de réciter ses classiques, il apporte des idées neuves, souvent optionnelles pour ne pas brusquer les puristes. Prenez le système de spin : par défaut, on accède à une vue détaillée de la balle, où l’on choisit précisément l’impact – un topspin pour coller au green, un slice pour contourner un obstacle. C’est chirurgical, presque trop pour un jeu arcade, mais ça récompense les joueurs méthodiques. Moi, j’ai vite basculé sur le mode classique, où l’on applique le spin en maintenant une direction pendant le swing – plus rapide. Le mode d’endurance, autre nouveauté, ajoute une couche de réalisme : à chaque drive à pleine puissance, votre golfeur fatigue, et la jauge vacille, rendant les coups suivants imprévisibles. En solo, ça pimente les longues sessions et en multi, ça transforme les duels en marathon tactique, où l’on guette la faiblesse de l’adversaire. J’ai vu un ami rater un putt crucial parce que son personnage, à bout de souffle, a dévié d’un millimètre – rageant, mais hilarant. Ces options, désactivables, respectent l’esprit de la série : du fun immédiat, avec juste ce qu’il faut de technicité pour nous tenir en haleine.
Les environnements dynamiques, eux, redessinent chaque partie. La météo change en temps réel : un ciel dégagé vire à l’averse, alourdissant la balle et faussant les distances. Les ombres s’allongent au fil de la journée, jouant avec notre perception des pentes. J’ai refait un parcours côtier sous trois conditions – ensoleillé, crépusculaire, pluvieux – et chaque fois, c’était comme découvrir un nouveau terrain. Les 12 parcours, mélange de classiques revisités (le green vallonné de la PS2, le désert aride du Vita) et de nouveautés (un lagon tropical, un col alpin), exploitent ces variations pour éviter la monotonie. Les animations, avec des particules de sable ou de brume suivant la balle, donnent une texture presque palpable aux coups. Mais ne vous attendez pas à une claque visuelle : sur PS5, le jeu opte pour des couleurs vives et des modèles détaillés, mais les textures, notamment l’herbe et les arbres, manquent de finesse. Une rumeur évoque l’usage d’IA générative pour ces éléments, mais des sources pointent plutôt vers SpeedTree, une technologie procédurale vieille de 20 ans, utilisée dans des films comme Avatar. Le résultat ? Des paysages corrects mais plats, loin de la végétation foisonnante des épisodes PS3, où chaque brin d’herbe dansait avec le vent. Les jupes des personnages, censées indiquer la brise, restent figées, un détail qui trahit un manque de polish.
Le roster, avec ses 30 golfeurs, évoque un album de famille qu’on feuillette avec tendresse. Jasmine, avec son swing énergique, et Bernie, stoïque mais précis, côtoient des petits nouveaux, dont un Pac-Man hilarant qui ponctue ses drives de “waka-waka”. Pas de crossovers clinquants comme Kat ou Ratchet cette fois, mais Pac-Man porte l’ambiance à lui seul. Chaque personnage progresse avec l’usage, débloquant des clubs et balles aux stats boostées – un driver qui gagne 10 yards, une balle qui adhère mieux. Problème : on démarre avec deux golfeurs, et débloquer les autres demande des heures de grind via le mode Challenge (des trous chronométrés) ou le World Tour. Après cinq heures, ma liste restait désespérément vide, et refaire les mêmes parcours pour un nouveau visage peut lasser. Mais le gameplay, si addictif, transforme ce labeur en plaisir coupable : chaque eagle déverrouille un petit quelque chose, et on se surprend à enchaîner “juste une partie de plus”.
Le World Tour, grande nouveauté solo, tente d’injecter une narration. Chaque golfeur vit une aventure en sept chapitres, façon Puyo Puyo : des rivalités nées d’un putt raté, des quêtes de rédemption sur des greens enneigés. Jasmine cherche à prouver sa valeur après un tournoi foir, Bernie médite sur son swing dans un décor alpin. Les dialogues, limités à des quips doublés et du texte statique, manquent de chaleur, et les cutscenes, souvent bavardes, invitent à zapper. Pourtant, ces bribes d’histoire donnent une âme aux personnages, nous poussant à jouer pour leur arc, pas juste pour le score. En multi, ces backstories alimentent les vannes : “Ton Pac-Man a encore mangé un bunker ?” C’est léger, mais ça lie les parties.
En multijoueur, Hot Shots lâche les chevaux avec des modes qui transforment le golf en cirque jubilatoire. Wacky Golf, le clou du spectacle, propose quatre variantes dignes de Monkey Ball. Dans Colorful Mode, le parcours regorge d’items : un buff qui dope votre drive, un malus qui force l’adversaire à putter sur un par 4. J’ai vu un pote rager quand son guideline de putting a disparu sous un déluge d’effets, le laissant deviner la pente à l’aveugle. Scrambles, en co-op, unit deux joueurs sur une même balle : on alterne les coups, anticipant le lie pour l’autre, dans une danse tactique où un mauvais chip peut tout ruiner. Survival Golf va plus loin : le perdant d’un trou sacrifie un club au hasard, et à la fin, on bricole avec un fer 7 et un wedge. Et les explosions aléatoires de balle ? Un twist diabolique qui punit les approches trop confiantes. Ces modes brillent en local, où les rires fusent, mais le netcode, stable en cross-play PS5-Switch, assure aussi en ligne. Pas de tournois mondiaux à la PS4, mais pour une soirée entre amis, c’est du pur bonheur.
Côté technique, le tableau est mitigé. Sur PS5, un mode 120 Hz promet une fluidité accrue, mais il plafonne souvent à 70-80 FPS, tombant à 40 sous la pluie ou lors des flyovers panoramiques. Le stutter, même avec VRR, perturbe les swings précis. Visuellement, le jeu mise sur des couleurs pop et des modèles soignés, mais les environnements manquent de vie. Comparé à l’épisode PS3 de 2007, où l’herbe et les détails foisonnaient, Hot Shots semble en retrait. Les textures procédurales, probablement générées par SpeedTree plutôt que par IA comme certains le craignaient, restent fonctionnelles mais fades.
Everybody’s Golf Hot Shots n’aspire pas à redéfinir le genre, mais à nous ramener à la maison, là où les swings sont intuitifs et les greens pleins de surprises. Clap Hanz et Bandai Namco livrent un opus qui honore l’héritage de la série, avec un gameplay affûté et des modes multi qui arrachent des éclats de rire. Les nouveautés, comme le spin précis ou le mode stamina, ajoutent du relief sans trahir l’esprit arcade. Mais le grind excessif, les visuels en retrait et les performances en dents de scie rappellent que ce retour manque de l’éclat des grands jours.
Everybody’s Golf Hot Shots
| Supports | PS5, Switch |
| Genre | Golf |
| Date de sortie | 05 septembre 2025 |
| Éditeur | Bandai Namco |
| Développeur | HYDE |
| Multi | Oui |

Un putt bien dosé, c’est comme une vieille chanson qu’on redécouvre : simple, mais ça touche pile là où il faut.
On a aimé
- Un gameplay arcade affûté, fidèle à l’ADN de la série.
- Des modes multijoueurs délirants, parfaits pour les soirées entre amis.
- Les innovations optionnelles (spin, stamina) qui enrichissent sans alourdir.
- Environnements dynamiques qui renouvellent chaque partie.
- Pac-Man en golfeur, parce que pourquoi pas ?
On a moins aimé
- Un grind excessif pour débloquer personnages et parcours.
- Des visuels en deçà des épisodes PS3, avec des textures plates.
- Des performances instables sur PS5, surtout en 120 Hz.
- Une narration World Tour un peu sèche, qui manque de peps.
- L’absence de crossovers marquants comme Kat ou Ratchet.
Everybody’s Golf Hot Shots
Titiks

En bref
Pour les fans des fairways numériques, c’est un plaisir immédiat, une pause légère dans un monde de blockbusters. Si vous cherchez un golf arcade qui va à l’essentiel, enfilez vos gants et prenez un club : ce Hot Shots vous attend. Mais ne vous attendez pas à ce qu’il révolutionne le green – il se contente de le faire briller, juste assez.
À propos de l’auteur
Titiks
Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l’univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.