Eternal Strands s’inspire de jeux comme Shadow of the Colossus, en proposant des combats contre des titans dans un monde semi-ouvert. Si ces affrontements impressionnent par leur créativité, l’expérience globale alterne entre moments de pur fun et passages plus… laborieux. Derrière une base solide et des idées intéressantes, certains choix de design et mécaniques viennent flinguer tout le plaisir de progression.

L’enclave de tous les dangers

Le point fort d’Eternal Strands repose indéniablement sur ses affrontements avec les grands ennemis. Ces créatures gigantesques rappellent fortement Shadow of the Colossus, tout en ajoutant une touche personnelle. Chaque combat devient un puzzle à résoudre, grâce à la variété des approches possibles : escalader les colosses pour atteindre leurs points faibles, utiliser les pouvoirs de glace et de télékinésie pour les immobiliser ou trouver des solutions créatives en exploitant les décors, et je dois dire que ça fonctionne bien, il y a beaucoup de liberté. Ces batailles réussissent à maintenir une tension constante, surtout lorsque des récompenses spécifiques dépendent de la méthode employée pour triompher.

Cependant, les affrontements contre les ennemis normaux sont au mieux plats et trop pénibles. On ne ressent que très peu de montée en puissance et le jeu fait le choix curieux de drastiquement augmenter sa difficulté une fois l’introduction passée. Les options de combat deviennent vite répétitives, avec seulement deux types d’armes au corps à corps et un nombre limité d’ennemis différents, toujours assez pénibles à affronter. Malgré les efforts pour imposer les pouvoirs dans ces affrontements, et de donner l’illusion que la faune vit sa propre vie, l’ensemble manque vraiment de fun. Après plusieurs heures, ces combats donnent l’impression de servir de remplissage pour gagner du temps.

Par contre, on apprécie la physique qui permet de mettre le feu à des parties entières des lieux, ou de contrer le feu d’un dragon par de la glace. On peut ainsi jouer avec les environnements, piéger les ennemis dans de la glace ou les balancer dans des précipices grâce à la gravité, voire créer un petit esclave de feu, qui vous suivra partout (en embrasant l’environnement). On se surprend à jouer avec ce système pour en tirer le maximum, et de ce point de vue, Eternal Strand propose pas mal de variété.

Visuellement par contre, le monde d’Eternal Strands séduit par ses paysages colorés et son univers chargé de mystère. L’exploration repose sur des mécaniques simples, comme la possibilité de grimper sur presque toutes les surfaces et de récupérer des matériaux pour le craft. Cette liberté donne envie d’explorer chaque recoin, mais les récompenses liées à cette exploration se révèlent souvent décevantes, d’autant que votre inventaire est volontairement limité en début de partie, imposant de nombreux allers-retours si vous souhaitez améliorer vos équipements. Et même là, hormis des plans pour fabriquer de nouveaux équipements, peu d’objets ou d’éléments influent réellement sur le gameplay.

Les systèmes météorologiques, quant à eux, ajoutent de la surprise dans vos exploration mais génèrent aussi des frustrations. Les flash freezes ou les périodes de sécheresse imposent des contraintes environnementales souvent mal expliquées, rendant les déplacements et les combats plus laborieux qu’amusants. La toxicité de certains événements, comme le miasme, limite encore davantage les déplacements et rend certaines quêtes secondaires pénibles.

L’histoire d’Eternal Strands s’articule autour de Brin, une guerrière accompagnée de sa troupe de Weavers. Ces mages errants, rejetés par la société après une catastrophe nommée « The Surge », tentent de percer les mystères de cet événement tout en explorant des terres inconnues. Si l’univers bénéficie d’un travail de lore notable, la narration manque d’éléments marquants, préférant les petites interactions un peu légères entre les personnages. Les éléments intéressants tardent à arriver, et les quêtes principales consistent souvent en des tâches peu amusantes, comme ramasser des objets ou écouter de longues discussions.

Le système d’équipement d’Eternal Strands présente des forces et des faiblesses. La possibilité d’améliorer les armures de départ pour les rendre viables tout au long du jeu est appréciable. Cela permet d’adapter son équipement à chaque situation, que ce soit pour améliorer la résistance au froid ou augmenter l’endurance lors des combats contre les titans. Vos améliorations dépendant des éléments de craft utilisés, vous pouvez améliorer vos équipements de manière à coller avec vos affrontements en cours.

Cependant, l’absence de système de sauvegarde de chargements d’armures rend fastidieux le changement d’équipement entre différentes missions. De plus, la progression repose presque entièrement sur la fabrication et l’amélioration des équipements, laissant de côté des éléments plus traditionnels comme l’augmentation directe des points de vie ou d’endurance. On se retrouve alors avec un jeu principalement axé sur l’exploration et le farm d’éléments au détriment de l’aventure en elle-même. J’ai été assez déçu sur ce point. La progression est trop systémique et pas assez fluide.

Par contre, visuellement, Eternal Strands affiche un style artistique soigné, mêlant des couleurs vives et des designs réussis. Les animations des créatures et des pouvoirs sont fluides, même lorsque de nombreux effets visuels apparaissent à l’écran. Les cinématiques, réalisées dans un style proche de l’animation japonaise, viennent ponctuer les moments clés. Vraiment, d’un point de vue visuel et finition, Eternal Strands n’a pas à se reprocher grand-chose, c’est du beau travail de la part du studio.

La bande-son, signée monsieur Austin Wintory, accompagne parfaitement les affrontements épiques, renforçant l’impression de grandeur lors des combats contre les grands ennemis. Ces morceaux marquent les esprits et participent à l’identité sonore du jeu.

Eternal Strands


SupportsPC, PS5, Xbox Series
GenreAction RPG
Date de sortie28 janvier 2025
ÉditeurYellow Brick Games
DéveloppeurYellow Brick Games
MultiNon


  • Les graphismes sont magnifiques, avec des animations fluides et un design artistique attrayant.
  • La bande-son, composée par Austin Wintory, erien d’autre à dire
  • Combats contre des boss impressionnants et très libres
  • Une physique de la magie qui permet bien des libertés
  • Une progression vraiment lente et frustrante
  • Une histoire et des personnages peu envoûtants
  • La majorité des simples combats prennent vraiment trop de temps
  • Le système d’artisanat, volontairement bridé, est frustrant
  • Les effets météos, bonne idée sur le papier, moins bonne en jeu

Eternal Strands

Titiks

L’avis de Titiks sur PS5

En bref

Eternal Strands brille par ses combats contre les titans, des affrontements mémorables qui mettent en avant l’ingéniosité de ses mécaniques. Pourtant, l’expérience globale est freinée par un rythme lent, des combats secondaires peu inspirés et des systèmes parfois frustrants. Les amateurs de jeux d’action-RPG y trouveront des moments d’excellence, mais il faut être prêt à traverser quelques passages moins enthousiasmants pour en profiter pleinement.

3.5
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