Je vais être direct : je n’ai pas bouclé ELEX avant d’écrire cet article. Pour la simple et bonne raison que je ne vois pas l’intérêt. Oh, n’allez pas croire donc que le jeu est très mauvais, mais ELEX ressemble au croisement entre un Breath of the Wild et un Risen, mélangeant donc la liberté d’exploration du premier avec les baffes dans la tronche du second. Et pour cause, on a ici Pirahna Bytes aux commandes, dont les titres sont d’avantages appréciés par une niche de joueurs que par le tout public.

Une discussion éblouissante

Liberté chérie

Parce que bon, Elex présente rapidement son monde, une planète nommée Magalan qui a subi un cataclysme ayant supprimé toute civilisation et amené l’ELEX avec elle. Une source d’énergie que tous tentent d’apprivoiser et qui dote les hommes de capacités extraordinaires… quand elle ne les tue pas. Rapidement, diverses factions ont vu le jour, mais la plus dangereuse reste celle des Albes, sous l’autorité de l’Hybride, consommant quotidiennement l’ELEX, ayant perdu toute émotion et tyrannisant le reste des clans,  comme les Berserkers – reniant toute technologie au profit de la magie naturelle de la planète – les Clercs, réprouvant l’utilisation de l’ELEX autrement que pour son apport technologique, ou les Hors-la-Loi qui vivent selon leurs envies et leur dépendance aux drogues. 3 factions qu’il vous sera d’ailleurs possible de rejoindre pour apprendre de nouvelles aptitudes et participer à des quêtes dédiées.

Les quêtes sont souvent peu intéressantes et vous font beaucoup marcher pour pas grand chose…

Manque de bol, vous incarnez Jax, un Albe privé d’ELEX suite au crash de sa navette, pourchassé par les siens pour manquement au devoir et qui va devoir survivre dans une vaste plaine… On nage donc en pleine Science-Fantasy, un genre attirant qui mélange magie et technologie, et on peut dire que le background d’ELEX est satisfaisant à ce niveau. Chaque faction est bien représentée, et ne vous avisez pas de sortir une once de technologie en face des Berserkers, ils le verraient d’un mauvais œil. Par contre, vous pourrez vous promener absolument partout, chaque sommet visible au loin étant accessible, vous êtes invités à parcourir l’énorme carte comme bon vous semble sans limite… enfin presque, puisque les dangers mortels sont légion et à moins d’avoir énormément de chance, vous périrez souvent, attaqués par plusieurs grosses bestioles ou ennemis. La majorité des quêtes vous demandant de parcourir les plaines, vous verrez du pays à défaut d’y trouver une grande originalité, mais au moins, vous obtiendrez des rétributions sous forme d’équipement bienvenue ou d’Elexit, la monnaie du jeu.

Un studio qui s’adresse à ses fans sans faire de concessions pour s’ouvrir au grand public, cela doit tout de même être salué.

Le monde reste plutôt joli

Vous êtes totalement libres dans Elex, libre de battre la campagne comme de tuer tout le monde – PNJ importants inclus. Rien ne vous barre la route, si ce n’est la menace de se voir poursuivi par des chasseurs de prime. Heureusement, le jeu ne vous permet pas d’être bloqué et si vous tuez un personnage important (sait-on jamais, vous pourriez décider de vider entièrement les villes, c’est un but comme un autre), il y a toujours moyen de continuer la quête principale. Faites aussi évoluer votre personnage suivant votre style, tout est permis, des armes en passant par la magie ou les armes à distance futuristes (on nage quasi dans un TPS dans ce cas). On vous conseille de privilégier la force et la constitution, voire la dextérité en premier, sous peine de ne pouvoir réussir les quêtes menant à de l’équipement de base. C’est complètement absurde, mais c’est comme cela. Le jeu est d’une difficulté souvent aberrante, même si l’on peut compter sur l’IA certes très agressive mais souvent défaillante des ennemis

Le système de combat n’est pas des plus ergonomique, mais les habitués du studio le savent, puisque sur Risen 3, ce n’était déjà pas  un point fort… Notre bon Jax est donc capable d’alterner entre frappe forte et faible via les gâchettes, mais aussi d’esquiver les coup et de charger une attaque plus puissante une fois un nombre de coups asséné. Tout ceci est soumis à une jauge d’endurance qui plombe un peu la dynamique, et qui s’avère très casse-pied contre plusieurs ennemis, d’autant que les coups semblent vous toucher parfois à distance alors que les vôtres peuvent inexplicablement louper leur cible à 3 centimètres.

Jax est fortement pataud et qui plus est vulnérable une fois au sol. Quelques raccourcis sont disponibles via les touches directionnelles, en sachant que la direction “gauche” sert à sortir votre arme, les autres à assigner des potions ou autres objets de soins pratiques. Car le monde d’ELEX est mortel, les plus puissantes créatures n’étant pas cantonnées à des zones précises qu’on éviterait en début de jeu, mais toute la faune vit sa vie un peu partout, rendant chaque expédition terriblement dangereuse. Je ne compte plus les morts idiotes dues à des sortes d’araignées sortant subitement du sol pour me tuer en un coup ou à des ennemis bien plus puissants que moi aux abords de la zone de départ. Un conseil : prenez votre temps dans cette première ville pour glaner de l’équipement et de l’expérience si vous souhaitez survivre.

Je suis à 200m du village – One-Shot

L’exploration par contre est assez agréable, puisque Jax est équipé d’un petit jetpack lui permettant de sillonner la vallée comme il le souhaite ou de ralentir une chute potentiellement mortelle. Pas de mur invisible, tout est accessible tout de suite pour peu que vous soyez un roi de l’infiltration et de la fuite. La carte est donc un vrai plaisir à parcourir pour qui s’intéresse à l’exploration grâce à une verticalité certaine qui donne envie de franchir la montagne que l’on voit au loin et qui laisse libre cours à la découverte.

Le jet-pack est vraiment sympa, mais pensez à l’améliorer

Mais il faudra passer outre la réalisation graphique, clairement datée malgré les décors sympathiques et de beaux effets de lumières. Les personnages sont assez moches, tout comme les animations, et le doublage (en anglais ou en allemand pour des sous-titres français) est très peu qualitatif. C’est dommage puisque vos choix de réponses semblent influer sur la manière dont les autres vous perçoivent, facilitant ou non vos relations avec vos interlocuteurs, sans pour autant déterminer de grandes modifications, si ce n’est que certains pourront décider de tirer leur arme sans sommation… Pour info, une des première quête vous encouragera à faire taire le garde un peu trop désagréable à l’entrée du village des Berserkers… n’en faites rien tout de suite,  vous le regretteriez amèrement. Heureusement, vous pourrez compter ponctuellement sur des compagnons de route, qui pourront vous aider dans les combats difficiles, si toutefois l’IA n’est pas trop capricieuse.

Au final, on se retrouve avec un jeu aux ambitions de synthèse de tout ce qui a pu avoir du succès dans d’autres productions au fil des années sans jamais parvenir à concrétiser complètement une seule idée. Il y a de tout, c’est ce qui fait sa richesse, ce qui rend ELEX si fascinant à parcourir, si déroutant aussi, mais la difficulté retorse aura raison des moins patients, car l’exploration se gagne centimètre par centimètre, souvent au prix de beaucoup de frustration.

Chaque nouvelle compétence se déverrouille à l’aide d’énormément de conditions

Chaque progression est donc un accomplissement gratifiant en soi avant le pic de difficulté suivant, souvent juste derrière le précédent. Passer d’un univers médiéval fantastique à une ambiance post-apocalyptique façon Mad Max avant de rejoindre des cités de haute technologie est aussi absurde qu’enivrant et à ce niveau ELEX en a sous le capot. Mais en s’évertuant à proposer un gameplay lourd et inutilement complexe et en n’ayant aucunement équilibré son univers, Piranha Bytes s’est trompé, laissant sur le carreau un trop grand nombre de joueurs et ne s’adressant qu’à une petite partie d’entre eux, fans inconditionnels des expériences riches offertes par le studio et prêt à passer d’innombrables heures à faire corps avec son univers.

Conclusion

ELEX, c’est le genre de jeu pour qui on se prend pourtant d’une certain affection, grâce à son univers général, son histoire et sa capacité à nous faire voyager où on le souhaite. Alors oui, ce n’est pas très beau, c’est parfois un peu buggé au niveau des combat, ce n’est pas très ergonomique et souvent injuste… mais on replonge quand même dans le monde de Magalan pour s’y perdre et vivre une aventure réellement unique, que l’on écrit au fil de ses actions. Elex ne pourra par contre ne satisfaire réellement que les fans du studio et de la formule Risen… un studio qui s’adresse uniquement à ses fans sans faire de concessions pour s’ouvrir au grand public, cela doit tout de même être salué.

ELEX

  • Développeurs Piranha Bytes
  • Type RPG
  • Support PS4, PC, XBox One
  • Sortie 17 octobre 2017
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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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