Depuis ses débuts explosifs, la saga Call of Duty a largement évolué. Black Ops 6 tente de ramener les joueurs nostalgiques en revisitant ses racines, mais avec un ton résolument plus sobre et une approche plus cinématographique. Après un premier contact de quelques heures, il est clair que ce nouvel opus, bien qu’ancré dans un gameplay solide, s’éloigne des campagnes classiques, privilégiant un rythme plus lent et une ambiance de thriller politique. Pour moi qui n’ai rien à carrer du Multi, c’est parfait !

Un Retour à l’époque de la Guerre Froide

D’entrée de jeu, Black Ops 6 marque une rupture avec les Call of Duty des années récentes. Exit les super-soldats et les gadgets futuristes, et bienvenue à une atmosphère inspirée des thrillers des années 90, où les missions d’espionnage et de manipulation politique priment sur l’action. L’accent est mis sur la tension et la stratégie, un peu comme un hommage aux anciens thrillers militaires des années 90. Ça tombe bien, j’y suis sensible.

Le jeu se déroule dans les années post-Guerre froide, où les agents secrets et les groupes d’espionnage se retrouvent, pour ainsi dire, sans mission ni maître. Le protagoniste fait partie d’une équipe disparate, recyclée d’anciens agents soviétiques et américains, forcée de naviguer dans un monde de plus en plus instable. L’ambiance est sombre, et l’action, bien que présente, reste en arrière-plan. Ce choix permet de découvrir une approche narrative différente, plus immersive et axée sur le développement des personnages et la tension.

Contrairement aux anciens volets de la série, Black Ops 6 propose une progression en douceur. Les premières missions sont plus intimistes avec des armes classiques et des missions de reconnaissance. On retrouve des éléments de RPG, comme la personnalisation d’un ancien QG du KGB, qui renforce cette immersion dans l’espionnage. Par petites touches, on améliore des zones spécifiques et débloquer des options de combat, comme le fait d’avoir un chargeur supplémentaire en mission. Cette évolution du personnage, quoique légère, donne une petite dimension stratégique sans complexifier excessivement le gameplay.

Ce rythme plus posé apporte également son lot de mystères. Des objets cachés et des indices disséminés dans le QG renforcent ce sentiment d’exploration. Par exemple, on y trouve une lampe UV révélant des empreintes menant à une porte dissimulée. Ce type d’énigmes renforce l’impression d’être plongé dans un thriller d’espionnage. Cette retenue dans les choix de gameplay est rafraîchissante ; elle ne force pas le joueur à adopter un style de jeu précis mais invite plutôt à découvrir des éléments au gré de l’exploration.

Les fans de Call of Duty retrouveront bien sûr les éléments de tir propres à la licence. La maniabilité des armes, toujours aussi soignée, offre des sensations fidèles aux standards de la série. Cependant, les gadgets sont limités. Là où les opus précédents abondaient en exosquelettes et autres gadgets futuristes, Black Ops 6 fait le choix de rester simple et fonctionnel. On peut s’équiper de plaques de protection et de quelques grenades, mais l’ensemble reste modeste. Ce retour à un gameplay « au sol » renforce le sentiment d’être dans une véritable mission d’espionnage, sans recours à des technologies improbables.

Les combats eux-mêmes restent précis et techniques. Les explosions paraissent excessives, mais elles obligent à rester en mouvement et à s’adapter rapidement. Bien que cela rappelle les Call of Duty classiques, l’action se veut plus méthodique et posée.

Il est certain que ce nouvel opus apportera une surprise agréable aux nostalgiques de l’époque où Call of Duty offrait des expériences solo dignes des grandes productions hollywoodiennes. Black Ops 6 ramène cette sensation d’une aventure personnelle, avec une histoire captivante et des personnages aux motivations nuancées. Toutefois, ce retour à une campagne solo significative a un coût, car le jeu demeure une extension premium. Du coup, le prix peut sembler élevé pour ceux qui ne sont pas intéressés par les modes multijoueurs ou le contenu zombies. Cependant, pour les amateurs de campagnes, cette version enrichie d’un Call of Duty plus réfléchi et moins explosif peut valoir la peine. En fin de compte, Black Ops 6 réussit là où certains épisodes récents ont échoué : offrir une expérience solo mémorable et cohérente.

Et le mode Zombie ?

Oui, parce que bon… un mode zombie, c’est toujours amusant, même en solo. Nous ne sommes pas sur un bon vieux L4D, mais quand même, ce COD Black Ops 6 se défend. Le contraste entre la première apparition des zombies dans World at War en 2008 et l’expérience extravagante que propose ce nouvel opus est frappant. En seize ans, le mode est passé d’un hommage aux horreurs de la guerre à un festival déjanté rappelant par moments Resident Evil 6. Et ce n’est pas une insulte.

L’histoire de ce mode Zombies se positionne comme une suite directe à celle de Black Ops Cold War de 2020. Le scénario fait allusion à des événements passés sans réellement chercher à tout expliquer, ce qui pourrait frustrer ceux qui ne se souviennent pas bien des détails. On entend souvent les personnages prononcer des noms ou des termes familiers qui rappellent des bribes d’intrigues passées, mais l’essentiel reste l’action et la découverte des lieux.

Le charme opère, d’autant plus que cette fois-ci, Treyarch a opté pour des mécaniques de gameplay entièrement repensées, des cartes soigneusement construites, et une avalanche d’armes et d’Easter eggs pour le plaisir des fans. Le retour du gameplay en rounds ramène également une dimension tactique. Même si l’évolution du mode peut sembler déroutante, le résultat final a de quoi séduire, et on se prend rapidement au jeu.

Dans cet opus, deux cartes inédites font leur apparition : Terminus et Liberty Falls. Terminus nous entraîne dans un complexe pénitentiaire devenu station de recherche après l’invasion zombie. Son ambiance sombre et oppressante évoque le chaos, un cadre parfait pour un massacre de morts-vivants. Quant à Liberty Falls, elle nous plonge dans une ville de Virginie-Occidentale, typique de l’Amérique rurale, qui se voit prise au piège d’un apocalypse zombie.

La vraie nouveauté de Black Ops 6, c’est l’Omni-movement, une refonte totale des mécaniques de mouvement qui révolutionne la façon de jouer. Désormais, on peut sprinter, glisser, plonger dans toutes les directions, et même enchaîner ces mouvements pour maximiser la fluidité des déplacements. Avec une liberté à 360°, il est possible d’effectuer des manœuvres comme reculer en tirant, plonger pour esquiver, puis se relever et repartir de plus belle. Pour les adeptes des jeux de zombies, ces mouvements ouvrent de nouvelles possibilités, surtout dans des situations de combat tendues où les morts-vivants attaquent de toutes parts. On a un peu l’impression d’être une balle rebondissante, mais ça fonctionne.

Je vous ai déjà dis que j’étais un joueur principalement solo, et ce mode Zombie – difficile seul – se révèle une vraie gageure en multi. Le manque de coordination et de communication dans les équipes formées aléatoirement devient vite un obstacle. Les quêtes secondaires requièrent une synchronisation quasi-parfaite pour être réussies. Parfois, même l’équipement et les choix de perks de chaque joueur doivent être pris en compte pour optimiser les performances en équipe.

Savoir quand et comment utiliser les ressources comme le Pack-a-Punch, les gobblegums (des bonbons avec des ou encore l’amélioration d’armes est essentiel. Les joueurs expérimentés jonglent entre ces options pour maximiser leur efficacité, mais un groupe mal organisé risque vite de se retrouver submergé. Devinez dans quel camp je me suis retrouvé à chaque partie ? Autant la tenter tout seul…

Il me semble que Treyarch prévoit un mode histoire plus guidé dans une mise à jour future, qui permettra de désactiver les quêtes secondaires pour une progression plus fluide. Cette solution viendra sûrement alléger l’expérience pour les joueurs qui cherchent avant tout l’action sans trop se prendre la tête.

Les nouveaux mouvements, l’ajout d’événements uniques et des cartes travaillées rendent chaque session divertissante. Bien sûr, le jeu souffre de quelques limitations, comme des bugs techniques ou des dialogues de personnages parfois trop insistants, mais ces défauts se font vite oublier face au plaisir de l’action et des découvertes.

Call of Duty Black Ops 6


SupportsPC, PS4, PS5, XBox One, XBox Series
GenreFPS
Date de sortie25 Octobre 2024
ÉditeurActivision
DéveloppeurTreyarch
MultiOui


  • Un gameplay qui revient aux fondamentaux
  • Une ambiance de thriller politique
  • Des personnages bien développés
  • L’exploration du QG
  • L’Omni-movement pour des déplacements fluides et dynamiques
  • Deux cartes variées et immersives pour le mode Zombie
  • Un rythme plus lent peut désorienter les fans d’action intense
  • Prix élevé pour une expérience principalement solo
  • Manque d’options sophistiquées pour diversifier le gameplay
  • Bugs et déconnexions en ligne fréquentes
  • Nécessite une forte coordination en équipe pour profiter pleinement du mode Zombie

Call of Duty Black Ops 6

Titiks

L’avis de Titiks sur PS5

En bref

Black Ops 6 ramène les joueurs à une époque où Call of Duty se concentrait sur des campagnes solo d’envergure, sans nécessairement chercher à captiver par des gadgets ou des mécaniques trop complexes. La décision de s’éloigner de l’action frénétique pour se tourner vers un thriller d’espionnage est osée, mais elle fonctionne à merveille.

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