A Night on the Farm propose une expérience singulière qui mélange atmosphère oppressante et exploration. Inspiré des visuels des années 90 façon Playstation, il nous plonge dans un cadre angoissant, avec une simplicité troublante. Mais attention, il s’agit d’un jeu qu’on ne traverse qu’une seule fois.
En panne sur une route la nuit
L’histoire débute de manière brutale : on se réveille après un accident de voiture, seul et désemparé. Face à nous, une ferme mystérieuse, éclairée seulement par une lampe solitaire. L’obscurité qui l’entoure pose déjà les bases d’un cadre inquiétant. Pas d’introduction pompeuse ou de longues cinématiques, on se retrouve directement dans l’action, et ce minimalisme dans l’approche scénaristique fonctionne à merveille.
Chaque détail a son importance, et même si l’histoire se termine en une heure environ, elle laisse des marques, tant par son ambiance que par ses mystères non résolus.
Le jeu nous pousse immédiatement à explorer. Les documents abandonnés, les cassettes audio éparpillées ici et là… Chacun de ces éléments enrichit l’histoire, même si la compréhension globale du scénario ne s’éclaircit que partiellement à la fin. Cette approche fragmentée de la narration est assez typique des jeux indépendants, et bien que frustrante par moments, elle participe à l’aura mystérieuse du jeu.
Là où A Night on the Farm brille, c’est sans aucun doute dans son atmosphère. Son habillage visuel semblant dater de l’ère PlayStation 1, évoquent des souvenirs pour les joueurs des années 90, tout en créant un environnement inconfortable et angoissant. Les textures grossières et le manque de clarté dans les environnements ajoutent une sorte de malaise constant.
L’accompagnement sonore mérite une mention spéciale. Les bruits d’ambiance, les sons d’objets qui tombent, le souffle du vent à travers les bâtiments délabrés… Tout cela contribue à instaurer un climat d’anxiété perpétuelle. L’une des forces du jeu réside dans sa capacité à maintenir cette tension, sans avoir recours à des jumpscares à répétition ou à des ennemis qui surgissent à l’improviste. Il n’y a par ailleurs aucun combat, mais cela ne signifie pas pour autant que vous êtes seul… quelles sont ces deux lueurs rouges qui semblent vous observer ?
Sur le plan du gameplay, A Night on the Farm s’inscrit dans la catégorie des Walking Simulator. Je sais que ce terme peut sembler péjoratif, mais l’essentiel de l’expérience consistant à marcher, explorer les différentes zones de la ferme, récupérer des objets ou écouter des cassettes audio pour débloquer des portes et progresser ne lui laisse pas beaucoup d’autres appellations. Pourtant, comme l’expérience est courte, le jeu ne se vit pas comme une ballade de détente, au contraire.
Certains petits puzzles viennent pimenter votre avancée. Ils ne sont pas particulièrement complexes, mais suffisent à offrir un très léger challenge. L’un des aspects agréables du jeu, c’est que malgré son côté linéaire, il ne laisse jamais le joueur dans l’impasse. Les indices sont suffisamment clairs pour qu’on sache toujours où aller. Attention cependant au champ de maïs, on s’y perd facilement – mais pas trop.
Bien que l’histoire soit prenante dans son ensemble, le dénouement semble arriver un peu trop vite, laissant une impression d’inachevé. Certains points de l’intrigue restent volontairement flous, ce qui pourrait frustrer les joueurs en quête de réponses concrètes, même quand on met la main sur tous les éléments narratifs. Personnellement, j’ai ressenti que la conclusion manquait d’impact.
Cependant, il faut reconnaître que la possibilité d’avoir plusieurs fins apporte une certaine rejouabilité – surtout que le jeu est court et que vous pouvez le rusher une deuxième fois. Certaines décisions prises tout au long de l’aventure influencent le déroulement final, et même si je n’ai pas encore eu l’occasion de tester toutes les fins, cela pique ma curiosité de le relancer pour aller voir ce qu’il en est.
Outre les différentes fins, A Night on the Farm propose également quelques objets à collectionner. Ces objets, disséminés à travers la ferme, permettent d’en apprendre un peu plus sur l’univers du jeu et sur les événements qui s’y sont déroulés. Leur présence encourage l’exploration minutieuse des lieux, mais, à mon avis, leur impact sur le récit reste minime. Y’en a soit trop peu, soit pas assez et ça n’apporte pas suffisamment d’éléments nouveaux pour justifier une seconde partie complète si l’on cherche avant tout à percer les mystères de l’intrigue principale.
En revanche, ne vous attendez pas à un grand dénouement ou à une fin spectaculaire. Le jeu préfère laisser certaines choses dans l’ombre, ce qui, selon moi, fait partie de son charme. Une exploration qui, même si elle se veut modeste, parvient à captiver jusqu’à la dernière minute.
A Night on the Farm
Supports | PC, PS4, PS5, Xbos One, XBox Series, Switch |
Genre | Walking Simulator |
Date de sortie | 18 septembre 2024 |
Éditeur | eastasiasoft |
Développeur | Frozen Flame Interactive |
Multi | Non |
Une atmosphère oppressante, des mystères non résolus… A Night on the Farm est une aventure minimaliste parfaite pour fin de soirée d’octobre
On a aimé
- Ambiance oppressante grâce à un style rétro et une bande sonore réussie.
- Progression fluide, sans frustrations liées à des énigmes trop complexes.
- Narration captivante, bien que fragmentée, avec des documents et cassettes audio à explorer.
- Possibilité de plusieurs fins, offrant une rejouabilité légère.
On a moins aimé
- Histoire qui se termine trop rapidement, laissant certaines questions en suspens.
- Une simplicité dans les mécaniques de jeu qui peut décevoir les amateurs de défis plus corsés.
- Peu de répercussions des objets collectés sur le déroulement général de l’intrigue.
A Night on the Farm
Titiks
En bref
A Night on the Farm n’est peut-être pas le jeu le plus innovant du genre, mais il réussit à créer son petit effet grâce à son atmosphère maîtrisée et sa narration intrigante. C’est court, certes, mais il diffuse une ambiance unique. Si vous cherchez une aventure narrative étrange et angoissante à boucler en une petite heure pour boucher une fin de soirée d’Halloween, je peux vous le conseiller.
À propos de l’auteur
Titiks
Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l’univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.