Dans la vie d’une rédaction d’un site comme PXLBBQ, il arrive (souvent) que les avis soient partagés sur des questions précises. C’est ce qui nous est arrivé récemment lorsque Bery nous a montré une vidéo comparative entre différents aspects de Watch_Dogs et GTA IV, comme la gestion dynamique des ombres, la gestion des suspensions des voitures, ou la gestion des dégâts sur les véhicules. Que l’on soit clair, tout ces aspects sont plus réussis sur GTA IV que sur le dernier né d’Ubisoft, c’est incontestable.

Non, le véritable conflit entre nous (tout amical soit-il, hein) tient plus du fait de l’intérêt réel de la chose.

En effet, je vois mal l’intérêt de comparer la qualité et le réalisme du comportement des suspensions d’une voiture quand, à aucun moment, on y fera attention en cours de partie. Que cet aspect soit mis en avant dans un Gran Turismo 6 avec son sous-titre Real Driving Simulator, je le comprends. Pour des titres en monde ouvert où la conduite n’est qu’un aspect limité du jeu, à quoi bon ?

Cela nous a ramenés à l’importance que prend la qualité graphique d’un jeu sur la qualité totale de celui-ci. Et force est de constater que plus les années passent, plus un jeu est jugé sur son enveloppe et non son contenu.

Si l’on transpose la problématique à d’autres domaines, cela reviendrait à juger un film sur les qualités de son directeur photo au détriment des acteurs, du scénario et de la mise en scène. Après tout, un bon livre ne se résume pas à sa couverture, tout comme la charmante demoiselle que vous avez rencontré plus tôt à la boulangerie est peut-être la dernière des pestes (ceci est valable dans l’autre sens aussi, mesdames) et ne possède aucune autre qualité que son physique.

On arrive à une constante qui me dérange de plus en plus : à force d’être assoiffés de 1080p/60fps et graphismes léchés, les joueurs ne se focalisent plus que là-dessus et ne jugent un titre que suivant ces critères. Quelles en sont les conséquences? Les développeurs et éditeurs passent de plus en plus de temps à peaufiner ces aspects, axant leur communication sur le wow effect au détriment du réel contenu.

Reprenons Watch_Dogs, récemment critiqué sur ce site à plusieurs. Sur quoi attaque-t-on le jeu principalement ? Sur ses carences graphiques. Pourtant le titre n’est pas honteux. Certes, il y a un peu de clipping par moment, quelques baisses de framerate, mais rien d’alarmant en soi pour venir ternir le plaisir de jeu. Par contre, si le jeu est complet et permet de s’occuper des heures durant en se perdant à Chicago (les Trips Numériques sont d’ailleurs très fun), Ubisoft a oublié de travailler sur son héros et sur son histoire n’adaptant qu’un scénario générique qui pourrait convenir à tout film de série B. C’est dailleurs valable pour les deux derniers Assassins Creed dont le contenu était fourni et agréable à parcourir, mais où le scénario était tout de même bien chiant.

N’est ce pas ce qui nous pend de plus en plus au nez? A force d’exiger la perfection graphique qui ne sera jamais atteinte et qui -globalement- est parfaitement inutile tant qu’elle est satisfaisante, ne nous dirigeons-nous pas vers une standardisation de gameplay médiocre couplée à des scénarii pop-corn déjà maintes fois vus et sans saveur?

Et si l’essor des jeux indépendants n’était-il dû qu’à ça? L’envie de trouver des jeux originaux débarrassés pour la plupart des considérations techniques inutiles? En revenir à une direction artistique maîtrisée, à des mécaniques amusantes et des histoires passionnantes au lieu d’un nombre de polygones minimum. Après tout, ne nous sommes-nous pas attachés aux états d’âme d’un petit carré nommé Thomas qui se sentait un peu seul ou tremblait dans les couloirs de l’école Tenjin Shogakko ?

A contrario, l’essor des titres indépendants que nous vivons actuellement n’est-il pas un mirage d’argent facile pour tous ces développeurs qui -à limage d’artistes contemporains médiocres- doivent justifier leur manque de travail et de passion dans des concepts vaporeux pseudo-intellectuels ?

Un jeu qui se débarrasse de ses tentatives de perfectionnisme graphique ne devient valable que s’il utilise donc cette énergie à développer ses aspects purement ludiques ou narratifs. Si en plus de cela, il parvient à nous régaler de son esthétisme, ne nous trouverions-nous pas tous gagnants ?

Le point de vue de Bery

Bon, je ne vais pas me faire l’avocat du diable, mais disons que je vais tenter de défendre mon point de vue. a commence mal, je suis le responsable de Cœur de Pixel, une émission hebdomadaire sur le jeu vidéo rétro. Vous comprendrez donc d’office que l’expérience prime d’abord aux graphismes pour moi (avant même le scénario)Alors pourquoi me battre sur cette fameuse vidéo Watch Dogs V.S. GTA?  Tout simplement parce qu’Ubi nous avait vendu du rêve! LE meilleur jeu next gen de tous les temps, LA ville la plus grande et la plus réaliste.. Mais ce beau discours poussif, vendeur et menteur me fatigue. En plus de m’ennuyer autant que dans un Assassin’s Creed, je me retrouve avec un jeu vilain.

Dans les année 80, il y a eu la crise du jeu vidéo. Atari qui était LE géant américain, est aujourd’hui poussière pour avoir commis un crime très grave : sortir des jeux chaque semaines qui ressemblaient à 90% aux jeux précédent. Le public se désintéressa alors du jeu vidéo, boycottant la marque. Je râle non pas parce que Watch Dogs est un jeu moyen, je râle parce qu’il y en a marre de voir des budgets faramineux copier des principes existants pour tenter d’offrir une expérience différente se révélant moins bonne que l’originale. Comme le dit si bien nos confrères de Merlanfrit : « Watch Dogs ne nous promettait pas une révolution du genre, mais, c’est peut-être le drame, il laissait entrevoir une alternative »

Une alternative aux Pan-Pans, au deal de drogues et aux femmes soumises. « Car le personnage principal, Aiden Pearce, n’est pas l’éternel gangster aux rêves de gloire des GTA ; c’est un hacker, rompu aux techniques de combat, mais théoriquement plus enclin à exploiter les réseaux informatiques pour parvenir à ses fins qu’à faire couler le sang.  » (dixit Grégoire Orain )

Du coup, non seulement on se retrouve dans les même situations qu’un GTA avec un hack anecdotique, mais en  plus on est en deçà visuellement du monstre de Rockstar. Je ne défends ni l’un, ni l’autre, car ce n’est tout simplement pas mon type de jeu. Je constate, et oui, ça me m’énerve (dixit Helmut Fritz) royalement de voir une physique bâclée (voiture de Watch Dogs = Bulldozer), des jeux de lumière ridicules pour de la Next Gen, et pour un jeu qui a force d’avoir trop d’ambition, se prend dans la face les rires jaunes de ses joueurs en attente de nouveautés.

Pour finir, ma conclusion pour les joueurs de Watch Dogs:

Bery PXLBBQ

Défenseurs des concepts novateurs sans intérêts pour la survie de la race humaine

Age: 30 ans
25.000

Responsable vidéo de PXLBBQ

Compte hacké par Ubisoft de 20

(heureusement que je l’ai eu pas cher)
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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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