Si vous êtes habité par une tendance fortement masochiste et que la série des Souls ne vous a pas encore rassasié, les petits gars d’Acid Nerve livrent Titan Souls. A la base simple idée ayant germé lors d’une Ludum Dare, le proto a attiré Devolver, toujours dans les bons coups lorsqu’il s’agit de gros pixels et de difficulté rageante. Forçant le mimétisme avec la série de From Software jusque dans son nom, Titan Souls cherche à s’imposer comme l’une des perles indé de cette année 2015.

Titan Souls

Mot d’ordre de la vingt-huitième Ludum Dare au sein de laquelle a vu le jour Titan Souls : « you only get one ». Pour les anglophobes « vous n’en avez qu’un » ; ici, on parle de deux choses : la munition de notre arc -une flèche donc- et les points de vie de notre personnage. Celui-ci, plongé dans des décors à l’allure mythologique et aux couleurs chatoyantes et enchanteresses va devoir affronter des boss gigantesques. Tapis dans des salles disséminées aux quatre coins d’un carte fastidieuse à parcourir, chacun d’eux possède, comme tout boss digne de ce nom, un pattern spécifique qu’il va nous falloir apprendre, et analyser afin de déceler le point faible du colosse.

Titan Souls

Pour arriver à nos fins et décimer ces titans millénaires, on a affaire à un panel d’actions limitées mais amplement suffisante. Inspiration Souls oblige, la roulade sera bien souvent salutaire pour éviter l’une des nombreuses mandales mortelles de vos adversaires gargantuesques. En maintenant appuyé le bouton affecté à la roulade, le personnage pourra également courir un poil de fesse plus rapidement, ce qui se révélera fort utile lors de certains duels. Mais c’est bien évidemment le bouton de tir qui est au cœur de ces affrontements : une fois décoché, notre carreau pourra être ramené en maintenant la même touche appuyée. Plutôt utile pour couper la chique à notre ennemi alors qu’il se rue sur nous… Sauf que ce rappel scotche le personnage sur place. Et dans Titan Souls, rester immobile, c’est s’assurer une mort certaine, douloureuse et sanglante.

Titan Souls

La mort, dans Titan Souls, c’est un passage obligé. Endormis dans leurs temples, les boss sortiront de leur torpeur une fois que l’on aura décidé de les titiller à l’aide d’une flèche bien sentie. Il résulte bien souvent de ce réveil en sursaut un assaut vengeur qui vous ramènera derechef au dernier point de contrôle, vous obligeant à retourner dans l’antichambre de la mort une nouvelle fois, en espérant pouvoir survivre ne serait-ce qu’une seconde de plus. On en arrive d’ailleurs à l’un des défauts majeurs de Titan Souls : les points de contrôle ne sont malheureusement pas situés à l’entrée des salles où se terrent les boss, mais dans les différents hubs auxquels ceux-ci sont rattachés. De ce fait, chaque mort oblige à devoir parcourir à chaque fois le même chemin, vite lassant et très frustrant. D’autant plus que certains boss, situés au plus profond de certaines régions, obligent à se farcir un chemin qu’on qualifiera d’interminable dès le second essai. Dommage que sur ce point Acid Nerve singe la série des Souls, on aurait apprécié un système de die & retry semblable à Hotline Miami, par exemple. Toujours à propos de la carte, celle-ci est malheureusement trop grande et surtout trop vide ; elle pousse artificiellement à l’exploration et manque cruellement d’intérêt.

Titan Souls

Du côté des titans (une quinzaine en tout), leur difficulté et l’inspiration de leurs différents patterns sont en demi-teinte. Certains, retors et très rapides, demanderont des phases d’observation minutieuses pour arriver à entrevoir leur point faible, exposé le temps d’un battement de cil. D’autres, simples comme bonjour, pourront être expédiés en une poignée de secondes et une chorégraphie sommaire des doigts sur la manette ou le clavier. Le rapport d’échelle des combats rappelleront aux plus nostalgiques Shadow of the Colossus où plus récemment la taille monumentale des boss enfouis dans le Temple d’Osiris du dernier spin-off de Lara Croft. N’allez par contre pas chercher dans Titan Souls l’embryon d’un scénario, ou même un prétexte. La quête titanesque du protagoniste se résume à une danse macabre à l’issue bien souvent tragique, et aucun des boss ne possède de background.

Un point qui ne manquera pas d’attirer l’attention, et pour cause, c’est la direction artistique de Titan Souls. Les pixels propres et de bon goût qui ont su amadouer Devolver Digital raviront les amateurs du genre. Sans être infiniment original, Titan Souls a de la gueule et a digéré ses inspirations visuelles et sonores correctement. Côté son, les petits thèmes fredonnent parfois des airs semblables aux premiers Tomb Raider, tandis que des compositions plus orchestrales et fatalement plus épiques viennent rythmer chacun des bossfights.

Conclusion, je dis non ! Mais un avis, je dis oui !

Titan Souls est la résultante logique et définitive de la version éponyme créé à l’occasion de la Ludum Dare 28. Ses mécanismes de jeu, simples et efficaces, permettent d’appréhender chacun des duels contre les différents titans de manière intuitive. Ces duels, au coeur du jeu, sont malheureusement mi-figue mi-raisin : tantôt abattus au petit bonheur la chance, tantôt machiavéliques et aux patterns millimétrés, les boss manquent de profondeur tout en procurant un bon sentiment de puissance une fois que l’on se galvanise de leurs âmes. L’écueil le plus regrettable de Titan Souls réside cependant dans son côté exploration forcée et surtout dénuée de véritable intérêt, et à fortiori dans ses interminables trajets que l’on se coltine à chaque nouvel essai. Pour un premier coup d’essai, le trio d’Acid Nerve -encore jeune-, est cependant loin de se planter. Disponible pour une quinzaine d’euro, n’hésitez pas à attendre une période de soldes avant de courir au casse-pipe.

Titan Souls

  • Développeur Acid Nerve
  • Type Action/Aventure cruel, Bossfighting
  • Support PC, Mac, Linux, PS4, PS Vita
  • Sortie 14 avril 2015

Dans le même genre :

  • Shadow of the Colossus
  • La série des Souls par From Software

Y’a bon!

  • Joli
  • La prise en main et les mécaniques hyper efficaces
  • Certains boss très inspirés
  • De belles compos musicales
  • Les chorégraphies macabres à chaque duel

Beuargh!

  • La carte trop grande et trop vide…
  • …et du coup l’exploration forcée inutile
  • Certains boss expédiés au petit bonheur la chance
  • Les checkpoints trop loin des salles de boss
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Petit Ange Parti Trop Tôt

Parfois, un Pixel s'éteint et vogue vers d'autres horizons. Mais ce n'est pas parce qu'il ne fait plus partie de notre grand barbecue que ce qu'il a écrit disparaît !

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