The Evil Within

  • Développeur : Tango Gameworks Studio
  • Editeur : Bethesda Softworks
  • Type : Survival-horror
  • Supports : PS4 / Xbox One / Xbox 360 / PS3 / PC
  • Sortie : 14 octobre 2014

Dans le même genre :

  • Resident Evil 4
  • Silent Hill
  • The Last of Us

Ces dernières années, les anciennes gloires du survival-horror se sont trop souvent transformées en jeux d’action qui font vaguement peur. Un tout petit peu peur. Parce qu’il faut bien. A trop vouloir suivre la tendance des shooters grand spectacle, l’évolution du genre s’est faite maladroitement, négligeant presque tout ce qui faisait l’intérêt de ces productions. Si on pensait que le jeu de flippe triple-A avait définitivement tourné le dos à ses origines et qu’il fallait aller lorgner du côté des indés pour obtenir sa dose, c’était sans compter sur Shinji Mikami. Depuis quatre années, le bougre s’affaire derrière ses fourneaux pour concocter une expérience horrifique digne de ce nom. C’est ainsi que Mikami-san nous revient, la bouche en cœur, nous promettant de rendre ses lettres de noblesses au survival horror qu’il a lui-même contribué à façonner. Nous a-t-il joué du pipeau ou a-t-il tenu son pari ? Réponse dans notre verdict homemade.

L’histoire vous colle dans les baskets de Sebastian Castellano, un inspecteur de police appelé pour enquêter sur un cas d’homicides multiples ayant été perpétrés dans un hôpital psychiatrique. A peine débarque-t-il sur les lieux avec deux collègues qu’il tombe nez à nez avec le responsable du massacre, un jeune homme encapuchonné aux pouvoirs surnaturels. Un étourdissement plus tard et sans aucune explication logique, tout ce petit monde va se retrouver catapulté dans un monde parallèle en proie à la folie et à la violence. Très vite les trois compères, tantôt réunis, tantôt séparés, vont naviguer d’un lieu à l’autre à la recherche de la vérité tout en étant assaillis de manifestations surnaturelles… Côté scénario, il faut bien avouer que les premières heures de jeu sont obscures. On est sans cesse trimballé d’un endroit à l’autre, sans qu’il y ait de réel lien entre les lieux. Les séquences de jeu sont décousues, proches d’un rêve (ou plutôt d’un cauchemar). Ce flottement d’un thème à l’autre donne surtout l’impression de servir de prétexte aux développeurs pour qu’ils puissent proposer une énorme variété d’environnements sans qu’ils aient à se soucier d’une quelconque cohérence scénaristique. L’histoire passe donc au second plan jusqu’à la seconde moitié du jeu où elle prend finalement son envol et permet au joueur de mieux cerner les principaux enjeux. Bien qu’il soit difficile de garder le fil, The Evil Within arrive sans problème à captiver son public, pas vraiment par son histoire ni pour ses personnages pas très développés d’ailleurs, mais plutôt par le voyage proposé. Un voyage enrobé par une grande variété de situations et surtout par un très bon rythme alternant entre action et séquences plus intimistes ou réflexives. Et le tout sans jamais fléchir, pendant presque 20 heures.

C'est ainsi que tout commença
C’est ainsi que tout commença

Ambiance crado-gore

Si vous aviez jeté un œil aux différents trailers distillés pendant la gestation du titre, vous savez que l’ambiance d’Evil Within est gore. Et bien une fois le jeu en main, ça l’est encore plus. Tango Gameworks a réussi à pondre un univers vraiment crasseux, sale et oppressant. L’atmosphère saisissante est bel et bien le gros point fort du jeu, avec ses bâtiments lugubres aux murs grouillant de cafards, ses cadavres qui pendouillent un peu partout, ses boss géants ou ses horribles cris rauques se faisant entendre au loin, il y a de quoi se choper la chair de poule. Malgré que l’on parcourt des environnements n’ayant rien de très novateur (asile, métro, village de bouseux en Espagne ou encore un manoir très residentevilesque), ceux-ci sont traités de manière originale et s’amusent souvent à chambouler tous nos repères pour mieux nous perturber. Même constat pour le bestiaire, on salue l’excellent travail effectué sur les créatures dont les mutations et autres mutilations sont particulièrement dégueulasses.

The Evil Within Image du jeuLa direction artistique bien fichue est néanmoins plombée par une technique qui ne sent pas vraiment la next-gen (ou la new-gen si vous préférez). Le framerate (limité à 30 ips) n’est pas toujours stable, l’affichage est parfois tardif, les chargements sont longuets et les textures sont loin d’être belles. Et ce malgré deux grosses bandes noires horizontales qui bouffent une bonne partie de l’écran. Si officiellement, elles sont là pour renforcer l’aspect cinématique de la chose, on a plutôt l’impression qu’elles ont été intégrées pour aider le framerate à ne pas trop souffrir. Heureusement, le titre arrive à faire un brin illusion à renfort d’effets de lumière réussis et d’un filtre graphique qui confère un aspect vintage masquant ses imperfections. Là où on pardonne un peu moins le côté old school du truc, c’est dans la gestion de la caméra. A cause de cette vue sur l’épaule, les situations les plus tendues sont l’occasion de cafouillages et de moments de frustrations, en particulier dans les environnements les plus étroits. Cette caméra couplée aux bandes noires offre un point de vue restreint sur l’environnement et contribue à la tension ambiante de ne pas savoir ce qui va nous tomber sur le coin du museau. Certains pesteront contre cet artifice un peu trop vieille école. Mais d’un point de vue tout personnel, je n’ai pas trop eu à me plaindre de cette caméra tout au long de l’aventure.

Couuuuuurs !
Couuuuuurs !

Resident Evil 4.5

Pour ce qui est de la forme, The Evil Within est un survival horror tendance action relativement classique. Entre deux instants réflexifs pour déjouer une énigme et un jump scare, il faudra vous frayer un chemin parmi les hordes d’ennemis, en gérant précautionneusement vos munitions et items de soins. Cette précarité dans laquelle se trouve constamment notre héros entretient le côté survivaliste de l’aventure. Avant d’engager un affrontement, on prendra donc son temps pour analyser la situation. On pourra par exemple se la jouer discret, à la The Last of Us, en crapahutant en mode fufu-ninja accroupi. Une attaque surprise one-shot l’ennemi via une action contextuelle qui lui file un bon coup de couteau dans le crâne. C’est efficace, mais les créatures démoniaques ne sont pas stupides et surveillent relativement bien leurs arrières ou se baladent en groupe, ce qui complique pas mal la tâche. On essayera donc tant bien que mal de faire diversion avec un lancer de bouteille parfois salvateur. Souvent foiré.

Boum ! Headshot !
Boum ! Headshot !

Mais finalement, le jeu nous enseigne rapidement qu’il est de bon ton de fuir les affrontements. Ok, ça fait couard, mais c’est vivement conseillé tant il faut compter chaque balle sous peine de devoir finir l’adversaire à coups de pied (ce qui n’est jamais facile). Attention en fuyant, car ce bon vieux Sebastian ne sait pas courir plus de 10 mètres sans s’effondrer au bord de l’asphyxie (en tout cas au début de l’aventure). A défaut de taper un sprint, on peut aussi tenter de ruser en utilisant l’environnement à bon escient. En effet, chaque chapitre du jeu regorge de pièges en tout genre (bombe murale, piège à loup, pieux acérés, mines, etc.). Si la plupart du temps c’est le joueur qui se prendra les pieds dedans, ils peuvent aussi être retournés contre les monstres. Ou alors vous pouvez tenter de les désamorcer plus ou moins facilement pour ensuite les recycler en précieuses munitions pour votre arbalète. Le jeu encourage donc à être méthodique et récompense souvent l’exploration prudente. Il y a également la solution des allumettes, les armes les plus puissantes du jeu ! Pour être sûr qu’un ennemi ne se relève pas (parce que oui, même avec une balle dans la tête, les bougres continuent à gigoter), il suffit de le flamber. Malheureusement ces allumettes sont rares. Mais elles sont d’autant plus prisées qu’en boutant le feu à un corps au sol, les ennemis proches de la source de chaleur s’embrasent instantanément. Pratique.

Sinon vous pouvez toujours vous faire oublier avec les lits et armoires qui peuvent servir de planque. Et puis il y a cet hôpital dans une dimension parallèle, sorte d’havre de paix, qui permet d’augmenter ses statistiques (comme courir plus longtemps sans mourir d’épuisement) ou celles de son équipement en échange d’un liquide verdâtre en provenance direct de la cervelle des bestioles occises. La montée en puissance de notre héro n’est franchement pas un luxe pour venir à bout de l’aventure. Parce que oui, The Evil Within vous fera serrer les fesses, les doigts tous crispés sur votre manette avec ses morts à foison. Votre mort. Oui, le jeu est coriace et mettra vos nerfs à rude épreuve.

The Evil Within Image du jeu

Coooonclusion. Je dis non! Mais un Avis, je dis OUI!

Cette nouvelle production de Mikami-san se présente finalement comme une sorte de gros best-of du survival horror tendance action. Une fusion de tout ce qui fait la force du genre. Alors oui, certains pourraient crier à l’oeuvre sans génie, tant The Evil Within puise allègrement ses inspirations dans les poncifs du genre (et surtout dans Resident Evil 4), mais ça serait faire preuve d’une attitude boudeuse tant l’aventure parvient finalement à imposer sa propre identité. Si l’on n’assiste pas à une révolution chamboulant tous les codes, on a néanmoins dans les mains un jeu efficace et généreux en termes de contenu. Son ambiance glauque et ses séquences ludiques bien tendues judicieusement distillées en font un jeu solide au rythme soutenu. On pourrait certes s’indigner de sa réalisation graphique peu folichonne, de ses personnages pas assez fouillés ou de sa jouabilité qui manque parfois de précision, mais faire l’impasse sur ce titre pour ces défauts serait une attitude snobinarde, tant The Evil Within arrive à prendre aux tripes. Le seul vrai reproche est qu’il y manque juste ce petit vent de fraicheur qu’on aurait aimé voir souffler sur ce genre qui s’essouffle petit à petit. Mais après tout faudrait-il vraiment que la formule change si radicalement pour qu’on y prenne du plaisir ?

Y’a bon!

  • L’ambiance malsaine
  • Le très bon rythme
  • Diversité des décors
  • Bonne durée de vie
  • Les boss fights
  • Variété des situations
  • Intensité de la tension éprouvée
  • Du challenge

Beuargh!

  • Histoire et personnages en retrait
  • Caméra pas toujours top
  • Jouabilité un poil rigide par moment
  • Graphiquement pas foufou

La désinfo en +

L’amygdale est la structure clé du cerveau dans la neurobiologie de la peur. Elle inclut le processus des émotions négatives (telles que la peur ou la colère). Des chercheurs ont observé une hyperactivité de l’amygdale chez les patients qui ont montré un visage menaçant ou confrontés à des situations effrayantes. Les patients ayant une phobie sociale plus sévère ont montré une corrélation avec une réponse plus atténuée de l’amygdale. Des études ont également montré que les sujets exposés à des images de peurs faciales, ou le visage d’individus de race différente, atténuait l’activité de l’amygdale, alors que la lésion de celle-ci ou sa calcification rend incapable la personne atteinte de cette lésion de reconnaître les expressions de peur alors qu’elle peut discerner les autres émotions.

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Actuellement, je tape la carte sur MTG Arena et Legends of Runeterra, tout en continuant mon marathon Kingdom Hearts

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