L’avancée des technologies a inspiré nombre de jeux récents pour nous mettre face à un futur diamétralement opposé à notre monde, quasiment sans lien, complètement fictif. Mais quand on charge un jeu indépendant des lourdes constatations d’une expérience réelle, la claque a parfois du mal à passer. C’est ce qu’on a voulu nous montrer dans Neofeud, une aventure point-&-click qui dénonce sans fard les travers d’une société « civilisée ».

Les Robots ne domineront pas le monde

Neofeud prend place en 2033, dans un cadre spatio-temporel complètement flou. La population est composée de 99% de robots humanoïdes et 1% d’êtres humains, mais la répartition n’équivaut pas à ce que l’on s’imagine : les robots, devenus « êtres sensibles », qui ont la chance de servir à quelque chose sont considérés comme des génies et aident au développement de la société ; les autres, les Défectueux – et les plus nombreux – sont vus comme des rebus et finissent la plupart du temps dans un ghetto appelé « La Pile ». Ceux qui sont aussi mi-robot/mi-humain ne seront pas acceptés dans la « Haute Société » et se verront jetés dans cet amas d’ordures qu’est la dernière chance des automates.
Nous sommes donc dans un futur qui n’est pas si lointain régi par une nouvelle féodalité (d’où le jeu tire son nom en anglais) et des Seigneurs Humains prêts à tout pour prouver leur supériorité avec un luxe non dissimulé et des décisions allant à l’encontre du peu de droits qu’il reste aux 99% restant de la population.

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Une discrimination bien présente dans tous les aspects du jeu

On incarne le personnage de Karl Carbon, ex-policier muté à la place d’assistant social à cause d’une faute professionnelle. Fortement impliqué dans sa tâche et dans les injustices régnant dans son monde (lui-même en faisant les frais à cause de son bras robotisé), il sera entraîné dans une lutte contre les abus de pouvoirs et la discrimination ambiants. Bonne ou mauvaise aventure, seul le déroulement de l’histoire nous le dira…

Un background plus fort que le reste

Au premier abord, on aura tendance à se dire que Neofeud pique la rétine et les pavillons : même si l’on voit que les dessins sont travaillés, les décors et personnages sont bancals. Le voice acting manque parfois de conviction ou d’émotion. Et surtout l’histoire semble interminable à cause des dialogues parfois à rallonge et compliqués à comprendre, l’accent étant mis sur le caractère politique de la narration. La prise en main n’est également pas toujours claire, entre les différentes actions à effectuer et les endroits où il faut cliquer dans les décors (la qualité graphique du jeu y étant pour quelque chose, malheureusement). En ce qui concerne ces actions, une petite part de réflexion vous sera demandée à quelques instants clés du jeu, ce qui ravivera un rien vos cellules grises dans tout ce fourbi d’informations.

Côté narration, il sera très peu question de choix moraux, la trame étant ficelée autour du contexte évoqué plus haut (ce qui représente déjà un bon morceau!). Exit donc ceux qui pensaient pouvoir impacter l’histoire en faisant le Bien, le Mal, ou le juste milieu.

Si nous devions lui donner un point fort « physique », on évoquerait la bande son aux allures électro – pour rester dans le thème cyberpunk – et old school parfois agressive en fonction des interventions, et composée par le développeur lui-même.

Mais le jeu n’a pas été créé dans le but d’être esthétique ou pour faire décrocher un Oscar à ses doubleurs.
Il s’agit de lire entre les lignes et de reconnaître que le contexte évoqué ne nous est pas si étranger. Personne d’autre que son développeur ne peut mieux en parler, à travers tout ce qui l’a inspiré pour en arriver à un jeu d’aventure. Retrouvez l’interview très complète de Christian Miller, alias M. Silver Spook Games, ici !

Conclusion

8h de jeu sont au minimum nécessaires pour terminer et comprendre le contexte soulevé par Neofeud. Ça ne nous paraît pas très long, mais le plus dur est de pouvoir comprendre les dialogues parfois trop axés politique, ou les nombreuses références qui y sont dissimulées. Cela peut couper l’envie à certains de se plonger dans cette dystopie, en plus des graphismes et du doublage qui auraient exigé d’être travaillés avec plus de soin. Mais comme dit plus haut, à quoi servirait un beau jeu qui n’apprend rien ? La critique est dépeinte sans langue de bois dans un monde qui n’est pas si loin du nôtre… Cela mériterait d’être au moins médité.

Neofeud

  • Développeurs Silver Spook Games
  • Type Aventures, Point-&-Click
  • Support Steam
  • Sortie 19 Septembre 2017
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Queen Potato

Prof de français excentrique le jour, gameuse la nuit, Queen Potato soumet les jeux vidéo à sa botte pendant des live streams endiablés. Sauf les survival horror. Ceux-là sont encore des espèces qui lui donnent du fil à retordre.

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