Les jeux vidéos et le cinéma sont deux médias de plus en plus proches, pour ne pas dire mêlés, et ça on l’a plus ou moins accepté. Mais quand la presse vidéo ludique en vient à singer une certaine critique du 7ème art dans sa façon de traiter son sujet, j’en viens à me poser une question :

« Est-ce que cette course à la reconnaissance au même niveau que le cinéma n’est pas en fait un aveux de honte de son média par la presse jeux vidéo? »

Un peu comme si le journaliste JV voulait faire bonne figure face aux médias mainstream qui ont une fâcheuse tendance à les regarder de haut, ne pas les prendre aux sérieux pour cause d’un sujet mal compris et toujours lié à l’enfance pour un trop grand nombre de personnes mal ou non informées.

Cela n’a pas forcément que des travers, la presse cinématographique n’est pas un mauvais exemple en soit. On a besoin d’exemples pour grandir n’est-ce pas? Par contre ce qui ne va pas c’est ce snobisme qui nait de ce comportement.

Ce même snobisme qui fait cracher bon nombre de journalistes sur des titres qui auraient le malheur de ne pas être des perles de scenarisation, de poésie,… Un jeu qui n’est là que pour amuser c’est mal, ça fait de nous des enfants, parfois même des autistes, des addicts (ouh que ce mot est sale). C’est tellement mieux de sefforcer à ne jamais avouer que le jeu vidéo est avant tout ludique. Ca aide à être pris au sérieux par les critiques d’autres produits culturels.

En suivant cette réflexion vous tombez dans les travers du modèle d’une certaine frange de la critique ciné, celle où avouer que l’on a osé apprécier un blockbuster est une infamie. Celle où seules les uvres  de réalisateurs de la nouvelle vague chilienne ont le droit d’exister et de prétendre au titre de « Cinéma » avec un grand C.

Ce qui est d’autant plus gênant avec ce genre de façon d’agir/d’écrire, c’est que lorsque l’on pense un peu différemment, que l’on n’a pas honte de dire que l’on s’est amusé sur un shooter décérébré, on vous pointe du doigt, vous montre comme quelqu’un qui n’y connaît rien et que vous devriez vous taire.

Tout comme pour le cinéma, cette nouvelle façon de travailler crée des intouchables. Ces titres qui, peu importe comment vous le démontrez, ne peuvent être critiqués sous peine d’en revenir au point précédent.

On finit par se retrouver devant un élitisme de faux cul, qui à la moindre occasion n’oseront pas avouer qu’ils font ce métier/jouent juste pour le plaisir et la passion, et se cacheront derrière un masque de critique aigri tout en vous sortant un tonitruant : « les jeux vidéo ce n’est pas forcément de l’amusement ». Je trouve ça très triste.

Les joueurs ont grandi, ont besoin d’une presse différente, plus sérieuse, mais ont-ils vraiment besoin que ça atteigne ce genre de dérapages? « Oh mon dieu que le gameplay est chiant, mais bon c’est onirique donc ça ne peut qu’être bon et encensé ». Ce genre de réflexions on en retrouvait surtout dans quelques magazines « bien pensant » consacrés au cinéma. Ces mêmes articles sur lesquels on peste en traitant l’auteur de frustré de ne pas avoir réussi de carrière de cinéaste. Journalistes qui n’hésiteront pas à étiqueter certains films cultes de sous culture pour ados.

On en vient même à entendre des journalistes nous pondre « Il faudrait un Cahier du Cinéma pour les Jeux Vidéo ». Mais pourquoi? D’aussi bonne qualité que soit cette publication, avons nous vraiment besoin de devoir copier/ressembler pour être pris au sérieux? Dans ce cas, le média Jeux vidéo n’est plus un ado à ce moment là, il est carrément infantile « Moi plus tard je serai comme mon papa ».

Il serait grand temps de se remettre en question, de trouver sa vraie voie, celle d’une presse de l’amusement qui sait faire la part des choses, qui peut tout autant s’emballer sur une oeuvre mature (Spec Ops The line, imparfait niveau gameplay, mais mémorable) sans en dénigrer une autre qui n’irait pas chercher aussi loin (Bulletstorm par exemple, mais il y en aurait bien d’autres).

Avons-nous vraiment besoin de sortir des brûlots sur un titre non intellectuel, pour se sentir  « grand et mature » ?

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Petit Ange Parti Trop Tôt

Parfois, un Pixel s'éteint et vogue vers d'autres horizons. Mais ce n'est pas parce qu'il ne fait plus partie de notre grand barbecue que ce qu'il a écrit disparaît !

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