Godzilla terrorise le Japon depuis maintenant 60 ans, et cela faisait longtemps qu’on avait pas eu droit à son adaptation vidéoludique. C’est presque en catimini et en dématérialisé que débarque chez nous le très sobrement nommé “Godzilla”, qui a tout pour ravir (uniquement ?) les fans du gros lézard.

Mothra ya Mothra

Car oui, cette critique va être extrêmement difficile, aussi, je vais vous scinder en deux groupes. Si d’aventure, cher lecteur, tu ne connais Godzilla et les kaijus en général que depuis la piteuse adaptation de Roland Emmerich en 1998, Pacific Rim ou depuis le déjà bien meilleur remake de 2014, je ne vais pas te faire perdre ton temps, tu peux passer à une autre page de ce site.

Un petit bisou à Mothra... à moins que je n'arrache sa jugulaire... hum...
Un petit bisou à Mothra… à moins que je n’arrache sa jugulaire… hum…

Si par contre tu connais Godzilla depuis ses débuts, que tu as suivi – même de loin – ses différentes incarnations et que Anguirus, Gigan, Ghidorah et Jet Jaguar ne te sont pas inconnus, prends quelques instants, assieds-toi et laisse-moi te montrer à quel point ce Godzilla est jouissif.

Rappelons tout d’abord que Godzilla, c’est peu ou prou un gars dans un gros costume de latex pataud qui écrase des maquettes. Gardons cette idée en tête.

Godzilla en1954
Godzilla en 1954

Si les premiers films laissaient transparaître la peur du nucléaire au lendemain des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki, les années couleurs montraient plus une joyeuse baston de monstres improbables venus de l’espace ou endormis sous la croûte terrestre, voire créés par l’homme.

Nous avons donc ici un jeu mettant en scène Godzilla qui se réveille 60 ans après ses premières exactions et décide d’aller se nourrir des réacteurs d’énergie G disséminés un peu partout au Japon, et dont l’humanité se sert comme source d’énergie principale. Pourquoi une telle faim, me direz-vous ? Et bien parce que l’énergie G a été adaptée depuis des analyses faites lors des précédentes attaques du lézard atomique, et de ce fait, constitue donc son repas préféré.

En bas à droite, les différentes routes à emprunter... du plus facile au plus difficile
En bas à droite, les différentes routes à emprunter… du plus facile au plus difficile

Godzilla se déplace donc de zone en zone, en suivant un chemin aux multiples embranchements qui déterminent la difficulté du niveau. Un peu comme dans Outrun (oui hein, la référence qui n’a rien à voir avec le jeu présenté ici), on a le choix après la plupart des combats entre deux destinations. Suivant votre parcours, vous tomberez donc sur des zones très simples symbolisées par un gouvernement mou et peu prompt à réagir (un ami des zanimos, parce que les zanimos sont gentils), des zones à difficulté normale et des zones bien plus difficiles où le gouvernement estimera que les pertes humaines sont acceptables tant que le monstre est détruit, et n’hésitera donc pas à vous envoyer ses forces les plus puissantes.

Les zones de combat sont malheureusement assez restreintes, certaines plus que d’autres, et contiennent toutes moult bâtiments qui ne demandent qu’à être fracassés, ainsi qu’un ou plusieurs générateurs qu’il faudra détruire, parfois en un temps limité.

Coucou !
Coucou !

L’humanité enverra ses tanks et avions pour vous arrêter, mais soyons honnêtes : ils ne vous gêneront pas plus que des mouches. Godzilla peut avancer sans sourciller sous le feu ennemi… tant que celui-ci n’augmente pas sous l’importance des ravages que vous causerez.

Graphiquement, les créatures sont dans l’ensemble bien modélisées, et les décors très simples. Est-ce un défaut ? Je ne pense pas. Vous vous souvenez des maquettes écrasées évoquées plus haut ? Les bâtiments ici n’ont que pour vocation d’exploser avec une myriade d’étincelles (ce qu’ils font très bien), et les cartes sont rapidement envahies par les flammes et la fumée, si bien qu’il ne reste que des débris sur le sol. Tant que tout explose sans que le jeu ralentisse, c’est le principal, qu’importe si les textures ou les bâtiments sont simples.

3 filtres graphiques viennent pimenter vos destructions : le premier est le principal à 60fps et en couleur, le second est un mode “couleurs rétro” un peu clignotantes à 24fps, comme les films d’époque. Le dernier, et sans doute le meilleur, toujours à 24fps mais en noir et blanc est une cerise sur le gâteau de la nostalgie déjà bien choyée jusqu’ici. Ajoutons à cela la bande originale des films pour des reconstitutions assez jouissives des combats. Notons aussi que le jeu est intégralement en français, avec les voix américaines ou japonaises, au choix.

Godjira sans GINO

Si les générateurs disposent d’une petite défense somme toute anecdotique, le danger provient surtout des autres kaijûs (ou machines parfois… qui a dit “Gotengo” ?) qui viendront vous mettre des bâtons dans les roues. Ainsi, Mecha Godzilla, Mothra, King Ghidorah, Ebirah ou Space Godzilla viendront essayer de vous détruire soit pour sauver la ville, soit simplement parce qu’ils ne vous aiment pas. S’engagent alors des combats lourds et massifs qui font la part belle aux attaques spéciales de chacun. Contrôler Godzilla est d’ailleurs aussi simple que de conduire un tractopelle, car si le stick gauche sert à avancer et reculer, il faut utiliser les gâchettes R1 et L1 pour pouvoir tourner. Si une touche sert à courir, elle ne le permet que sur une courte distance. N’imaginez donc pas être très mobile ou esquiver les attaques ennemies… si ? C’est ce que vous pensiez ? Ah ah ah… que vous êtes naïfs, on parle de Godzilla les gars !

Des combats qui s’apparentent d’ailleurs, quand on y réfléchit, un peu à Pokemon, en temps réel et avec la possibilité de se déplacer.

A chaque victoire, Godzilla gagnera non seulement de l’expérience, mais aussi des morceaux de ses adversaires, utiles pour le faire évoluer et lui apprendre de nouvelles compétences, mais aussi pour débloquer les-dits monstres pour les utiliser dans d’autres modes.

L'équivalent de François Hollande pour la difficulté
L’équivalent de François Hollande pour la difficulté « normale » : « On va suivre ce que dit le manuel »

Chaque zone possède donc son objectif principal et un objectif annexe (détruire x tanks, hélicoptères, etc…) qui vous rapportera des bonus, mais il faudra aussi aider l’humanité à récolter des données sur le monstre. Pour se faire, il faut déclencher la récolte de données à des points précis (indiqués sur le radar) de la zone. Si vous récoltez moins de 50% des données sur tout votre parcours de destruction, les derniers niveaux du jeu resteront bloqués et vos devrez recommencer un parcours complet, en gardant les données déjà acquises. Heureusement, le nombre de routes alternatives évite de trouver cela trop répétitif.

Cependant, acquérir toutes les données vous fera traverser des zones plus compliquées.

Hollywood Godzilla en impose
Godzilla version 2014 en impose

A chaque fois qu’il détruit un bâtiment, et surtout un générateur, Godzilla gagne en puissance et surtout en taille. Si il mesure un modeste 50m de haut à son arrivée, vous pourrez doubler sa taille à force de détruire, augmentant ainsi son pouvoir de destruction. Mais la même logique s’applique aux autres kaijus, et je peux vous assurer que tomber sur King Ghidorah en faisant la moitié de sa taille est réellement impressionnant, et tout autant mortel… car n’espérez pas vaincre un Rodan dopé à l’énergie G sans beaucoup de prudence… et un peu de chance. Là est un petit défaut du jeu : les kaijus rencontrés sont parfois clairement indiqués… ou complètement aléatoires. Vous pouvez alors traverser toutes les zones sans le moindre problème ou tomber très rapidement sur un kaiju bien trop puissant pour vous. Si la santé de Godzilla se régénère toute seule, elle a ses limites…

Encyclo Monstrueuse

Un autre mode vous permet de dévaster les villes avec un autre kaijû que vous aurez débloqué, voire même de défendre la Terre contre ces invasions aux commandes d’un des héros de l’humanité (même la larve Mothra) en évitant au maximum les dégâts. Grosso-Modo, tous ces modes se ressemblent et demandent tous d’affronter d’autres monstres.

L'encyclopédie est une vraie mine d'information pour les fans !
L’encyclopédie est une vraie mine d’information pour les fans !

Plus classique, le mode “Roi des Kaijûs” vous verra affronter 6 kaijûs à la suite, avec pour but ultime de faire le meilleur temps en incarnant votre bestiole préférée.

Amusant, le mode “Studio” permet de mettre en scène des figurines à débloquer dans les décors du jeu que l’on obtient en les détruisant intégralement dans le mode principal. Véritable studio, avec ses murs et ses projecteurs, à vous de placer les nombreuses figurines de façon à reproduire les scènes les plus dantesques de la série. Complètement inutile, sauf pour prendre de belles captures d’écran et se souvenir des combats les plus mémorables de Godzilla.

Le mode Studio : anecdotique mais plaisant pour immortaliser les plus beaux combats de la licence
Le mode Studio : anecdotique mais plaisant pour immortaliser les plus beaux combats de la licence

Ajout par contre des plus agréable : une encyclopédie complète pour chaque créature de la série, déclinée dans chaque version existante (Showa, Heisei et Millenium), avec sa description complète, ses caractéristiques et les films dans lesquels il apparaît. Diablement bien fichue, cette encyclopédie fera vraiment plaisir aux fans et donnera un aperçu aux autres du caractère démesuré de cette saga.

Un dernier mode permet à deux ou trois joueurs de s’affronter uniquement en ligne (pas de mode local donc… à mon grand dam) dans des batailles fort brouillonnes et surtout soumises à de fortes latences… à déconseiller donc.

Coooonclusion. Je dis non! Mais un Avis, je dis OUI!

En définitive donc, que dire de ce Godzilla ? Que la majorité des joueurs le bouderont, à raison. Il s’agit ici de combats de monstres lents et patauds dans des environnements plutôt limités. Rien de bien croustillant donc, et certainement pas au tarif proposé. Le mode en ligne n’est non plus pas qualitatif et passera vite aux oubliettes. Pourtant les amoureux des kaijûs – même si ils sont peu nombreux – ne pourront que saluer le respect porté à Godzilla et prendront plaisir à arpenter ses zones urbaines ou portuaires (voire maritimes), à tout casser comme des gosses et à affronter les autres kaijûs emblématiques de la série (et ils sont nombreux). Bref, je ne peux pas recommander ce jeu à tout le monde, et je trouve même que pour un fan, le prix est élevé. Néanmoins, gardez un œil dessus et donnez-lui sa chance lors de promotions qui ne manqueront pas d’arriver.

Godzilla

  • Développeurs Bandaï Namco
  • Type Baston de monstres lents
  • Support PS3, PS4
  • Sortie 14 Juillet 2015

Y’a bon!

  • TOUT CASSER !
  • Gameplay simple mais adapté au genre
  • Tous les kaijûs sont là avec leurs propres mouvements
  • L’encyclopédie hyper complète
  • 60 fps de base et les filtres graphiques d’époque
  • Tout en français avec doublages et musiques originales

Beuargh!

  • Des zones un peu trop limitées
  • Un Online bancal
  • Le prix trop élevé
  • Pas de multi local
  • Les collisions hasardeuses
  • Une difficulté parfois random
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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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