Lorsque l’on croise Dynasty Warriors avec une autre licence, on ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre. Ces crossovers se sont parfois révélés opportunistes et parfois très bons. Heureusement pour votre scribouillard, Dragon Quest Heroes : Le Crépuscule de l’Arbre du Monde fait partie de la seconde catégorie.

Mettons tout de suite les choses à plat avant d’entrer dans le vif du sujet : non, Dragon Quest Heroes n’est pas un jeu de rôle nippon. Comme ça, vous n’aurez pas de surprise en enfournant la galette par mégarde dans votre console. S’il reprend les codes de la série, c’est pour les conjuguer à la sauce musô. Pour les non-initiés, les musô sont des jeux à la Dynasty Warriors, dans lequel on doit défourailler du méchant par paquets de douze, tout en cavalant d’un objectif à l’autre. Et régulièrement, la mission se clôture avec un face à face contre un boss aussi gigantesque que redoutable. Dans ce Dragon Quest, vous passerez donc la majeure partie de votre temps à masher frénétiquement deux touches pour bourrer des combos dans le but d’envoyer valdinguer dans les airs une pelletée d’ennemis biclassés apathiques et sacs à frappe. Bref, c’est un bon gros défouloir un brin mononeuronal qui procure du plaisir immédiat grâce à la frénésie de ses batailles. Le répertoire des différents combos n’ayant pas la complexité d’un Bayonetta, on se contente de spammer carré, carré, carré et triangle et ça fait généralement le taf. Ah, et de temps en temps on appuie sur rond pour déclencher une furie qui se remplit à mesure que les cadavres s’empilent derrière vous. Et quand un boss se dresse sur notre chemin, on retrouve la touche pour dodge. Bref, du musô classique, avec un gameplay primaire certes, mais exécuté avec classe.

Voilà votre quotidien
Voilà votre quotidien

Les développeurs ont tout de même eu le bon goût d’irriguer leur bébé avec quelques mécaniques issues de l’Action RPG, histoire d’apporter un peu de profondeur à leur recette. Ça se voit notamment dans l’inventaire où tout est bourré de statistiques. A cela se greffe aussi de l’artisanat, un brin sommaire, mais qui permet de légitimer le farm d’ennemis pour se crafter l’accessoire hype du moment. Du coup, niveau stuff, il y a vraiment pas mal de choses à débloquer. Autre apport rôliste : une belle troupe de héros aux personnalités clichées, ayant tous (ou presque) leurs propres rôles et compétences à développer. Ils possèdent des pseudo-arbres de compétences basiques dans lesquels on débloque des skills après avoir engrangé le nombre de points suffisants. Classique. Petit bémol tout de même avec ces alliés : ils donnent l’impression de ne pas vraiment être stressés par la bataille qui se déroule sous leurs museaux. L’IA est clairement peu dégourdie. Peut-être était-ce voulu par les développeurs pour nous encourager à switcher et contrôler régulièrement nos trois acolytes durant les bastons générales ? Peut-être. Mais un système permettant de donner des ordres simples à ses acolytes n’aurait pas été de refus. En plus de ça, d’autres éléments contribuent à donner ce sentiment d’avoir un petit RPG entre les paluches comme la mappemonde et les quêtes annexes. Mais l’ajout le plus intéressant à la formule est les pièces de monstres. Une fois certaines créatures terrassées, vous pouvez les capturer temporairement et les invoquer sur le champ de bataille. Ceux-ci vous fileront ensuite un coup de paluche salutaire en protégeant un objectif pendant que vous défendez un autre. Bien pensée, cette idée amène une surcouche stratégique aux escarmouches.

Oui, vous avez vu juste, ce sont les héros

Et tu tapes, tapes, tapes

Côté pitch, on est dans le minimum syndical, assez loin du jeu de rôle tel que nous le connaissons. L’histoire se déroule à un bon rythme, ce qui est cool, mais ne vole pas toujours très haut. Au moins, elle a le mérite de conférer un peu d’épaisseur à l’aventure et donne envie d’aller tabasser les paquets d’ennemis situés plus loin. Ce qui n’est déjà pas si mal. En gros, tous vos amis les monstres sont devenus méchants, à vous de leur botter le cul avant de trouver un remède à leur malédiction. Voilà, voilà… S’il y a donc de quoi faire dans ce Dragon Quest Heroes, le tout manque malheureusement de variété. Les objectifs auraient vraiment gagné à se renouveler. Pour résumer grossièrement, mais sans trop forcer le trait non plus, on bourre dans le tas et on cavale d’un endroit à l’autre pour défendre des objectifs. Hormis les phases de boss et l’artisanat, vous ne ferez pas grand-chose de plus. Attention, le jeu reste malgré tout très chouette et a quelques bonnes idées dans le slip, mais le gameplay primaire aurait gagné à arborer plus de diversité, surtout que le contenu riche appuie cette impression de redondance inhérente au genre.

Il est beau mon musô

Là où ce musô se démarque fortement de la concurrence, c’est dans sa technique visuelle. Oubliez tous les musô aux graphismes datés, Dragon Quest Heroes jouit d’une plastique fort agréable, que ce soit dans la modélisation des héros ou dans les décors. Mais c’est surtout du côté de la fluidité et de l’affichage que la technique force le respect. Le nombre d’ennemis se bousculant à l’écran est impressionnant et le framerate reste constant malgré la frénésie des batailles. Ce qui fait oublier les textures du sol qui, contrairement au reste, sont particulièrement moches. Cet aspect léché se fait malheureusement au détriment des aires de jeu qui sont assez étriquées. On imagine que c’est aussi pour que le framerate se porte bien qu’on n’a pas droit à un mode multijoueur en split-screen ou en ligne. Dommage, le titre s’y serait prêté à merveille.

Dragon Quest Heroes Image du jeu

Bien évidemment, cross-over/spin-off de Dragon Quest oblige, le jeu multiplie allègrement les clins d’œil que les initiés de manqueront pas de relever. Que ce soit dans le bestiaire, dans le casting des héros, dans les superbes thèmes musicaux ou dans l’austérité des menus si chère à la série. Ceux qui n’auraient jamais touché à un Dragon Quest de leur vie ne seront pas pour autant pénalisés puisque l’histoire se suffit à elle-même.

Conclusion

Fruit de l’union entre Dragon Quest et Omega Force, Dragon Quest Heroes est l’un des jeux les plus intéressants à ce jour à sortir du moule d’un Dynasty Warriors. Un titre de bonne facture qui exhibe une maitrise du musô convaincante. Malgré les limites un peu brutes du genre, le jeu convainc sans peine et tient en haleine grâce à ses bastons défouloirs qui ne font pas dans la finesse et grâce à sa rythmique scénaristique, certes simple, mais bien soutenue. Cerise sur le cheesecake, le titre peut également se targuer d’être aguicheur visuellement parlant, tout en proposant un framerate stable malgré la tripotée d’ennemis affichés en même temps. Bon, après, soyez bien conscients que si vous êtes réfractaires aux bastons générales au gameplay un peu primaire, vous ne serez toujours pas séduits. Pour les autres, vous pourrez découvrir un spin-off de Dragon Quest dynamique, spectaculaire, riche et respectueux de l’univers de la franchise.Dragon Quest Heroes Image du jeu

Dragon Quest Heroes : Le Crépuscule de l’Arbre du Monde

  • Développeurs : OMEGA Force
  • Type : Musô
  • Support : PS4
  • Sortie : 16 octobre 2015

Y’a bon!

  • Combats dynamiques
  • Réalisation de bonne facture
  • Fanservice
  • Musiques
  • Bon rythme dans l’histoire
  • Voix japonaises

Beuargh!

  • Pas de coop
  • Objectifs répétitifs
  • IA pas top
  • Aires de combats petites
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Mr Scintillant

Actuellement, je tape la carte sur MTG Arena et Legends of Runeterra, tout en continuant mon marathon Kingdom Hearts

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