Bon, je considère que les adaptations de mangas en jeux-vidéos de Omega Force ont tendance à se bonifier avec le temps. Il n’y a qu’à voir l’amour porté à Attack on Titan et le soin donné à Arslan pour se dire qu’on a ici un concurrent sérieux pour Bandaï Namco en terme d’adaptation. On attendait donc Berserk and the Band of the Hawk avec une certaine impatience, car même si son nom fait penser à un groupe de rock des années 90, c’est oublier un peu vite que Berserk est un manga sombre, violent, traitant autant des guerres, des abus sexuels que d’infanticides, et donc à ne surtout pas mettre devant tous les yeux.

On est vite dans l’ambiance…

Avoir les Guts

Destinééééés, toi et moi nous étions destinééééés

Qu’on se le dise, le manga Berserk est toujours en cours de publication, son auteur mettant un temps dingue entre chaque nouveau volume (pire que HunterXHunter), ce qui fait qu’à l’instar des deux titres précités, nous n’avons pas accès à l’intégralité des aventures de Guts dans ce jeu. Omega Force ayant dès lors opté intelligemment pour une adaptation du triptyque de l’Âge d’Or, ou les débuts de l’Homme-à-la-grosse-épée-qui-n’est-pas-Cloud, sa rencontre avec la Bande du Faucon, et les ambitions de Griffith. Trois OAVs de haute volée couvrant cette période ayant été créées depuis 2012, on constate avec joie que de nombreux extraits parsèment l’aventure, donnant ainsi un rythme narratif soutenu et visuellement magnifique, tout en y intégrant les batailles de masse et de boss propres au savoir faire du studio. Ceci inclut donc aussi toutes les coupes scénaristiques opérées pour les films. Ainsi, on incarne dans le mode histoire notre cher Guts, de son intégration au groupe de mercenaires des Faucon à la rage sans limite qu’il vouera à Femto suite à l’Éclipse, en perdant son bras et son œil au passage. Malgré les quelques ellipses, les points forts narratifs permettent justement de faire connaissance avec les personnages principaux, cerner leurs motivations (même si le traitement de Griffith est quelque peu éludé), s’y attacher et comprendre au final les tenants et aboutissants de la haine de Guts. Simplifié sans pour autant avoir été charcuté donc, même si les fans vont fatalement y trouver à redire, le jeu se veut accessible aux néophytes de l’oeuvre de Kentaro Miura.

On profite des longues cinématiques tirées des films

Morts en Casca-de

Impact dans 3,2,…

On suit donc l’ascension et la chute des Faucons, la relation entre Guts, Griffith et Casca, tout en décimant des armées complètes dans un déluge de sang. Au niveau des modes de jeu, on restera un peu sur notre faim, puisque seul le mode Histoire – assez conséquent tout de même – et le mode Eclipse – sorte de survival sur plusieurs étages – sont disponibles. Le mode libre vous permettra de rejouer toutes les batailles déjà remportées avec le personnage débloqué de votre choix (Zodd par exemple) en modifiant son skin si l’envie vous en prend. On reste loin de la déception, mais bon, c’est un peu léger. Le mode Histoire vous confronte donc à toutes les campagnes guerrières, cinématiques et cut-scenes annexes (nommées Events) de l’Âge d’Or, dans un respect de l’adaptation animée qui fait plaisir à voir, comme cela fut le cas pour les deux précédentes productions.

Le gameplay, certes efficace, manque d’une touche de barbarie.

Techniquement, la modélisation des personnages est de qualité, tout comme celle des textures les habillant. On peut rester un peu plus dubitatif sur les décors – la plupart interchangeables – qui rappellent quelque peu les heures sombres de Omega Force (Souvenez-vous de Fist of North Star – Ken’s Rage) et qui manquent clairement de personnalité. Si le jeu fait la part belle aux attaques lourdes et aux morts, on ne ressent vraiment jamais la barbarie inhérente à la saga, sans pour autant parvenir à mettre le doigts sur ce qu’il manque. La caméra peut-être un peu trop proche de votre avatar y est sans doute pour quelque chose, puisqu’on a parfois un peu de mal à cerner notre environnement direct et le nombre impressionnant d’ennemis présents à l’écran.

C’est sanglant, mais ça aurait pu y aller plus franchement, pour du Berserk

On reste dans les commandes classiques pour ce Berserk, puisque les touches Carré et Triangle servant aux coups faibles et forts peuvent être combinées pour des combos déblocables au fil des niveaux, et une fois la jauge remplie, la touche Rond permet à votre guerrier de passer dans un mode Rage qui augmente sa puissance, tout en engrangeant des orbes destinées à lancer une attaque de zone meurtrière pendant toute la durée de transe. Du classique donc, qui a peut-être un peu tendance à se répéter au niveau du gameplay, puisque outre les soldats à décimer par paquets de douze et les quelques sous-boss un peu plus résistants, il n’y aura guère que les rares plus gros boss (comme Zodd ou Griffith) pour éprouver vos talents et vos esquives.

Comme toute bonne production Omega Force, on débloque des variations de coups au fil des niveaux

Le reste du temps, on avance dans les champs de bataille – à pied ou à cheval – comme dans du beurre, en essayant de réussir les différents défis proposés, afin de mettre la main sur les Beherith, fragments de fresque à débloquer dans le menu ad-hoc. Heureusement, les développeurs ont profité de cette adaptation pour permettre un verrouillage des ennemis les plus importants (pas les troufions donc) pour éviter les écueils rencontrés dans les combats de boss d’Arslan. Et c’est fort appréciable !

Pourtant, on avance tout de même avec plaisir, puisque la narration nous emporte dans l’histoire d’amitié torturée entre Guts et Griffith tout en choisissant ses passages animés avec soin avant et après les passages de batailles pour nous faire de l’exposition et définir les personnalités complexes du trio principal ainsi que l’évolution de leur relation. Les batailles s’enchaînent donc parfois sans trop de conviction si l’on s’en tient au seul gameplay, mais le tout forme une adaptation cohérente et correctement pensée pour être une nouvelle approche de l’oeuvre de Miura, qui poussera sans doute une nouvelle génération à s’y intéresser, puisque comme me l’a dit justement l’ami Bery “C’est vieux Berserk, ça n’intéresse que nous, pas les jeunes”. Notez que vu la violence de l’oeuvre, il vaut mieux s’y jeter avec prudence.

Conclusion

Une fois encore, Tecmo Koei livre ici une adaptation réussie en terme de construction d’un manga particulièrement sombre. Si l’on en prend plein les yeux pendant les cinématiques et qu’on suit avec curiosité la destinée de ses protagonistes principaux à travers leurs différentes batailles, on ne peut que regretter les environnements sans âmes, le gameplay certes efficace mais manquant d’une touche de barbarie spécifique pour le différencier des autres Dynasty Warriors et un mode Éclipse un peu quelconque. Toutefois, Berserk and the Band of the Hawk est une porte d’entrée honorable dans le monde de Guts, qui reste une oeuvre à connaître.

BERSERK and the Band of the Hawk

  • Développeurs Omega Force
  • Type On tranche du Musou
  • Support PS4, PSVita
  • Sortie 27 Février 2017

Y’a bon!

  • Les séquences animées tirées des derniers films
  • Violent et sombre
  • Fluide, somme toute
  • La modélisation des héros
  • Un rythme soutenu, difficile de lâcher la manette

Beuargh!

  • Un gameplay manquant d’impact
  • Un mode Eclipse bouche-trou
  • Des décors fades et interchangeables
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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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